L’artiste japonaise de renommée internationale, Yayoi Kusama, reconnue pour son œuvre hors sol faite de cucurbitacées géantes et de pois se multipliant à l’infini, a renouvelé sa collaboration avec le géant de la maroquinerie Louis Vuitton.
S’invitant sur les façades des flagships de la marque dans la capitale française, d’abord celle des Champs-Élysées en janvier et maintenant sur celle faisant face au Pont-Neuf (Harrod’s à Londres en parallèle et sûrement bientôt l’envahissement mondial), l’artiste haute en couleurs et en style fait souffler un vent de modernité, de gaieté, et de printemps à la grisaille météorologique et au classicisme architectural des lieux.
Artiste avant-gardiste et avant l’heure évidement, elle s’impose, dès 1966 et sans y être invitée, à la Biennale de Venise avec une installation, Narcissus Garden, où se déploient sur le sol plus de 1.500 sphères métalliques reflétant l’âme des spectateurs et créant un tapis cinétique à l’infini.
Ayant habité par la suite à New York durant plus de 10 ans, elle affine sa perception du monde avec une vision de plus en plus colorée et psychédélique, la beauté éphémère des fleurs contrastant avec l’infinitude des pois. Le monde selon Kusama était lancé…
Étonnant parcours que celui de cette femme, née dans un Japon rural et traversant l’espace temporel et géographique comme un OVNI interstellaire, inondant la planète de ses citrouilles et carburant avec une énergie renouvelable et inépuisable formée de taches picturales rondes presque parfaites aux couleurs primaires de joie communicative.
Les citrouilles étant perçues par l'artiste comme source de réconfort par leur forme ludique et généreuse, elles se sont immiscées dans son œuvre dès 1946, lors d’une installation itinérante commencée à Matsumoto, son village natal.
Le volume volontairement disproportionné, qu’elle essaime au Japon ou ailleurs, n’est pas loin de nous rappeler le champignon géant d'Hergé dans l’Etoile mystérieuse, l'album de Tintin paru en 1942.
Elle pourrait s'en être inspirée tant il est vrai que son œuvre en trois dimensions, faite de couleurs en aplat, paraît sortie d’une bande dessinée où fiction et science-fiction s’entremêlent joyeusement.
Forte d’un appétit pour la gaieté, décrivant elle-même son œuvre de Kusama Art, avec humour toujours, surréaliste certainement, elle se réinvente sans cesse, notamment avec des kaléidoscopes chromatiques d’yeux, fruit d’une réflexion instinctive, créant elle-même ses non-règles, dépassant tous les carcans intellectuels, jouant et s’exprimant comme une enfant pure de toute influence ou prédisposition, laissant libre cours à une imagination jouissive et instantanée, qui s’inscrit pourtant dans un temps abstrait.
C’est avec un immense plaisir, pour les yeux en premier, que ses polkas dots s’impriment avec une technique particulière de sérigraphie, créant la texture et le relief d’une couche de peinture sur les sacs emblématiques de Louis Vuitton. Allant toujours plus loin dans cette collaboration fructueuse, un sac a même été créé dans l’esprit des fameuses citrouilles à pois de notre artiste japonaise, devenant elle-même, physiquement, personnage de son propre art.
LVMH, alliant avec maestria et vision art et technologie, savoir faire et faire savoir, joue du clone monumental de l’artiste, tel un kingkong géant – non pas escaladant les façades... mais qui sait, pour les prochaines installations? Installant une fresque géante dans une réalité décuplée, LVMH souffle un vent d’une incroyable et épatante modernité, dépassant de loin ses concurrents dans la course effrénée du luxe, et se plaçant assurément en précurseur dans une nouvelle galaxie. Dans ce nouvel espace, l’aventure contemporaine est devenue celle d’une conquête commerciale, basée sur le virtuel, l’artistique et le supratechnologique, où, dans ce cas précis, le rêve est peint par le pinceau de l’incroyable Yayoi Kusama.
May Geha Badawi
S’invitant sur les façades des flagships de la marque dans la capitale française, d’abord celle des Champs-Élysées en janvier et maintenant sur celle faisant face au Pont-Neuf (Harrod’s à Londres en parallèle et sûrement bientôt l’envahissement mondial), l’artiste haute en couleurs et en style fait souffler un vent de modernité, de gaieté, et de printemps à la grisaille météorologique et au classicisme architectural des lieux.
Artiste avant-gardiste et avant l’heure évidement, elle s’impose, dès 1966 et sans y être invitée, à la Biennale de Venise avec une installation, Narcissus Garden, où se déploient sur le sol plus de 1.500 sphères métalliques reflétant l’âme des spectateurs et créant un tapis cinétique à l’infini.
Ayant habité par la suite à New York durant plus de 10 ans, elle affine sa perception du monde avec une vision de plus en plus colorée et psychédélique, la beauté éphémère des fleurs contrastant avec l’infinitude des pois. Le monde selon Kusama était lancé…
Étonnant parcours que celui de cette femme, née dans un Japon rural et traversant l’espace temporel et géographique comme un OVNI interstellaire, inondant la planète de ses citrouilles et carburant avec une énergie renouvelable et inépuisable formée de taches picturales rondes presque parfaites aux couleurs primaires de joie communicative.
Les citrouilles étant perçues par l'artiste comme source de réconfort par leur forme ludique et généreuse, elles se sont immiscées dans son œuvre dès 1946, lors d’une installation itinérante commencée à Matsumoto, son village natal.
Le volume volontairement disproportionné, qu’elle essaime au Japon ou ailleurs, n’est pas loin de nous rappeler le champignon géant d'Hergé dans l’Etoile mystérieuse, l'album de Tintin paru en 1942.
Elle pourrait s'en être inspirée tant il est vrai que son œuvre en trois dimensions, faite de couleurs en aplat, paraît sortie d’une bande dessinée où fiction et science-fiction s’entremêlent joyeusement.
Forte d’un appétit pour la gaieté, décrivant elle-même son œuvre de Kusama Art, avec humour toujours, surréaliste certainement, elle se réinvente sans cesse, notamment avec des kaléidoscopes chromatiques d’yeux, fruit d’une réflexion instinctive, créant elle-même ses non-règles, dépassant tous les carcans intellectuels, jouant et s’exprimant comme une enfant pure de toute influence ou prédisposition, laissant libre cours à une imagination jouissive et instantanée, qui s’inscrit pourtant dans un temps abstrait.
C’est avec un immense plaisir, pour les yeux en premier, que ses polkas dots s’impriment avec une technique particulière de sérigraphie, créant la texture et le relief d’une couche de peinture sur les sacs emblématiques de Louis Vuitton. Allant toujours plus loin dans cette collaboration fructueuse, un sac a même été créé dans l’esprit des fameuses citrouilles à pois de notre artiste japonaise, devenant elle-même, physiquement, personnage de son propre art.
LVMH, alliant avec maestria et vision art et technologie, savoir faire et faire savoir, joue du clone monumental de l’artiste, tel un kingkong géant – non pas escaladant les façades... mais qui sait, pour les prochaines installations? Installant une fresque géante dans une réalité décuplée, LVMH souffle un vent d’une incroyable et épatante modernité, dépassant de loin ses concurrents dans la course effrénée du luxe, et se plaçant assurément en précurseur dans une nouvelle galaxie. Dans ce nouvel espace, l’aventure contemporaine est devenue celle d’une conquête commerciale, basée sur le virtuel, l’artistique et le supratechnologique, où, dans ce cas précis, le rêve est peint par le pinceau de l’incroyable Yayoi Kusama.
May Geha Badawi
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