Inaudible pour certains, entêtante pour d’autres, Beyrouth, dans mes souvenirs les plus anciens, c’est d’abord une voix, des voix…
Une voix ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre; une voix difficile à décrire parce que sans doute échappe-t-elle à tous les qualificatifs en usage.
Réussirai-je par le biais des mots à rendre cette voix audible?
Je l’ignore.
Pourtant, je m’y attèle, relève le défi, car impossible n’est pas libanais.
La voix de Beyrouth, c’est un écho inattendu. Surprenant. Déroutant. Qui accueille le voyageur sans prévenir.
C’est l’écho des clochers des églises se mélangeant aux appels mélodieux du muezzin.
La voix de Beyrouth, c’est un capharnaüm plus qu’un boucan, tintamarre de klaxons frénétiques qui s’en viennent rythmer harmonieusement les cris des marchands ambulants.
La voix de Beyrouth, c’est la mélopée quotidienne de ces «Taxi!», « Service!» qui fusent à tout venant, jusqu’au moindre recoin de rue insoupçonné, sur fond de Fayrouz dont la voix mythique ne se lasse jamais de nourrir l’âme du passant.
La voix de Beyrouth, c’est la répercussion dans les espaces vides pour un temps, des tirs sporadiques, échos ininterrompus de balles qui vrillent les tympans surpris par ces déflagrations qui retentissent en guise de réjouissance tantôt, de protestation tantôt.
La voix de Beyrouth, c’est le hurlement aigu d’une femme provoqué par la perte d’un frère, d’un enfant, d’un ami, d’un mari.
La voix de Beyrouth, c’est la jeunesse qui s’empare de la rue et qui, d’une seule et même voix, dénonce encore et encore les injustices, les crimes impunis et la mort programmée d’une patrie dont ne subsiste que la réminiscence…
La voix de Beyrouth, c’est ce «Marhaba» qui vous cueille dès votre arrivée à l’aéroport Rafic Harriri, suivi d’un «Hamdellah aal salamé».
«Marhabtein!», Avez-vous envie de répondre.
Vous vous contentez de sourire, murmurant à voix basse, comme de crainte d’être entendu: «Allah Ysalmak». Et, in petto, vous répétez telle une litanie: «salam, salam, salam.» La Paix.
La voix de Beyrouth, un jour peut-être vous répondra-t-elle en écho: «salam»…
Une voix ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre; une voix difficile à décrire parce que sans doute échappe-t-elle à tous les qualificatifs en usage.
Réussirai-je par le biais des mots à rendre cette voix audible?
Je l’ignore.
Pourtant, je m’y attèle, relève le défi, car impossible n’est pas libanais.
La voix de Beyrouth, c’est un écho inattendu. Surprenant. Déroutant. Qui accueille le voyageur sans prévenir.
C’est l’écho des clochers des églises se mélangeant aux appels mélodieux du muezzin.
La voix de Beyrouth, c’est un capharnaüm plus qu’un boucan, tintamarre de klaxons frénétiques qui s’en viennent rythmer harmonieusement les cris des marchands ambulants.
La voix de Beyrouth, c’est la mélopée quotidienne de ces «Taxi!», « Service!» qui fusent à tout venant, jusqu’au moindre recoin de rue insoupçonné, sur fond de Fayrouz dont la voix mythique ne se lasse jamais de nourrir l’âme du passant.
La voix de Beyrouth, c’est la répercussion dans les espaces vides pour un temps, des tirs sporadiques, échos ininterrompus de balles qui vrillent les tympans surpris par ces déflagrations qui retentissent en guise de réjouissance tantôt, de protestation tantôt.
La voix de Beyrouth, c’est le hurlement aigu d’une femme provoqué par la perte d’un frère, d’un enfant, d’un ami, d’un mari.
La voix de Beyrouth, c’est la jeunesse qui s’empare de la rue et qui, d’une seule et même voix, dénonce encore et encore les injustices, les crimes impunis et la mort programmée d’une patrie dont ne subsiste que la réminiscence…
La voix de Beyrouth, c’est ce «Marhaba» qui vous cueille dès votre arrivée à l’aéroport Rafic Harriri, suivi d’un «Hamdellah aal salamé».
«Marhabtein!», Avez-vous envie de répondre.
Vous vous contentez de sourire, murmurant à voix basse, comme de crainte d’être entendu: «Allah Ysalmak». Et, in petto, vous répétez telle une litanie: «salam, salam, salam.» La Paix.
La voix de Beyrouth, un jour peut-être vous répondra-t-elle en écho: «salam»…
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