Liban Jazz est de retour avec Jacky Terrasson
Le 4 avril à 20h (ouverture des portes à 19h), se tiendra le premier concert de Liban Jazz 2023, au Music Hall. «Pianiste du bonheur, Jacky Terrasson emporte le public vers l'Euphorie», selon Télérama et «Worthy heir of Bud Powel and Ahmad Jamal, Terrasson raises the “Art of Trio” to the level of mastery», selon Blue Note.  Rencontre avec Karim Ghattas, le fondateur de Liban Jazz.

Présentez-nous Jacky Terrason et son concert au Liban

Avant de venir au Liban, en 2003, j'ai travaillé dans un célèbre festival de jazz à Paris. C'est là que j'ai rencontré pour la première fois la musique de Jacky Terrasson (et la personne, bien sûr). Je peux dire que c'est un des artistes qui m'ont incité à travailler dans la musique tant il m'a fait rêver pendant le concert. De plus, en dehors de la scène, c'est un homme profond et joyeux. J'ai longtemps eu envie d'organiser son concert dans Liban Jazz et suis heureux que, près de 20 ans et pas loin de 200 concerts après la création du festival, les planètes se soient alignées et aient rendu ce moment possible. Je suis particulièrement satisfait qu'il présente ce concert en trio parce qu'il est un des rares grands maîtres reconnus de cette formation: pas de démonstration de force, mais, au contraire, un dialogue à trois où les musiciens, Terrasson au piano, Sylvain Romano à la contrebasse et Lukmil Perez, batteur percussionniste franco-cubain exceptionnel, ont chacun une place essentielle pour nous faire vivre des émotions uniques.

Revenons à Liban Jazz. Quand l’avez-vous créé et quel est votre bilan aujourd’hui?

Ça date (rires)... En 2003, j'avais 23 ans quand je me suis lancé de tout mon être dans cette aventure. J'ai fait bien d'autres choses, managé des artistes à succès, programmé de grands festivals, produit des disques, mais c'est sans aucun doute l'aventure Liban Jazz qui a fait de moi la personne que je suis aujourd'hui. J'ai eu la chance de faire de merveilleuses rencontres tout au long du chemin. La première, et non la moindre, est Etel Adnan qui est la marraine de Liban Jazz et qui avait écrit un texte pour présenter le premier festival; j'en ai les larmes aux yeux, chaque fois que j'y pense (je le connais par cœur).

Liban Jazz ne s'est jamais arrêté. Dès les premiers concerts, Archie Shepp, Duke Ellington Orchestra, Liz Mc Comb, Omar Sosa, Ibrahim Maalouf, Roberto Fonseca, Fatoumata Diawara, Tigran Hamasyan et tant d'autres musiciens extraordinaires nous ont fait l'honneur d'accepter notre invitation. Avec les années, le Liban est devenu un point d'ancrage pour les tournées de la scène de jazz internationale. C'est notre plus grande réussite. Et le public est toujours aussi chaleureux pour les accueillir avec une féroce générosité.

En 2006, au moment de l'attaque israélienne contre le Liban, Liban Jazz a organisé l'un des plus grands concerts de jazz jamais produits: plus de 20 têtes d'affiche se sont réunies par solidarité au Théâtre des Champs-Élysées, à Paris, pour soutenir la Croix-Rouge libanaise. Je recevais des appels de musiciens que j'adore du Mali, des États-Unis pour me dire: on vient! C'était très émouvant et la preuve que nous faisions les choses bien.

 

Dans cette situation difficile, comment réagit votre public? Est-il toujours au rendez-vous?

Grâce au soutien de nos partenaires historiques et actuels, Arthaus, l'Institut français du Liban, Mitsulift, Wardé, l'Institut culturel italien au Liban, 22 Degrees, la qualité des spectacles que j'organise avec le MusicHall n'a pas baissé ni n'a été altérée. Et le public a toujours reconnu ça à Liban Jazz. On peut aimer plus ou moins une performance, c'est bien normal, mais quand on sort d'un concert, il faut qu'il se soit passé quelque chose de singulier. Nous créons des expériences de LIVE, c'est ainsi qu'on approche l'organisation des concerts. Nos spectacles sont accessibles à tous et sans concession pour les connaisseurs. Tout le monde s'y retrouve. Nous avons un éventail public très large: depuis les jeunes à peine trentenaires jusqu'aux personnes à la retraite. Tout le monde peut y trouver de quoi rêver, ou simplement respirer, avant de reprendre le cours des choses après une parenthèse d'une heure et demie.

Aussi, nous avons ajusté le prix de nos billets, essentiellement en baissant le prix des billets dans la troisième zone pour rester financièrement accessibles au plus grand nombre.

Merci à tous ceux qui viennent, vous êtes la force dans laquelle nous puisons pour continuer d'écrire l'histoire de Liban Jazz.

 

Quels sont vos projets – et challenges – futurs?

Les défis sont grands parce que nous vivons des situations changeantes. Les certitudes ne sont plus de mise, et pas seulement au Liban. La survie de Liban Jazz est en jeu à chaque concert et les espoirs de présenter des artistes que nous aimons sont si grands qu'on fait tout pour garder la tête hors de l'eau. Nous avons vécu de si grands moments qu'ils effacent les situations compliquées que nous avons dû traverser en 20 ans. Rester là, ne pas baisser la garde et présenter des concerts dont nous sommes toujours fiers, c'est l'enjeu premier. C'est notre mission, aussi. Alors, foncez prendre vos places à la Librairie Antoine.

Pour en savoir plus, cliquez ici



 











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