Ogero: élaboration d’une feuille de route
Le syndicat des employés d'Ogero, le fournisseur public d'Internet et de téléphonie fixe au Liban, s’est entretenu lundi pendant plus de quatre heures avec le ministre sortant des Télécoms Johnny Corm, pour établir une feuille de route qui sera soumise au prochain Conseil des ministres.

Le syndicat sera reçu mardi par le Premier ministre sortant, Najib Mikati.  

Le syndicat des employés d'Ogero qui avait suspendu sa grève samedi dernier s’est entretenu lundi pendant plus de quatre heures avec le ministre sortant des Télécoms Johnny Corm. Ils ont examiné les étapes pratiques en vue de la satisfaction de leurs revendications. Les personnes présentes ont réussi à élaborer une feuille de route qui sera présentée au prochain Conseil des ministres. Le syndicat à également décroché un rendez-vous avec le Premier ministre sortant Najib Mikati, afin de lui soumettre les revendications des salariés de l’opérateur public.

Moins de 200.000 LL par jour

Contactée par Ici Beyrouth, la présidente du syndicat des employés de Ogero, Émilie Nassar, se veut optimiste et assure vouloir trouver une lueur d’espoir quelque part. Elle réaffirme que "l’objectif des employés d'Ogero n’est ni de paralyser le pays (avec les pannes d’Internet et des lignes téléphoniques fixes) ni de déranger les citoyens, mais de faire entendre leurs revendications. Il faut comprendre que le salaire quotidien d’un employé d'Ogero n’atteint pas les 200.000 livres libanaises. Nous avons perdu 95% de nos traitements". Avant d’ajouter: "Nous essayons de trouver une solution. Des efforts sont déployés de deux côtés".

L'indépendance financière d'Ogero

De son côté, le ministre sortant des Télécommunications Johnny Corm a affirmé à Ici Beyrouth que le syndicat et lui sont d’accord sur le principe selon lequel les demandes des employés des télécommunications ne peuvent être satisfaites que par une décision du cabinet, n’ayant pas lui les prérogatives nécessaires pour verser de l'argent aux salariés.

"Nous avons établi une feuille de route dans laquelle nous mentionnons la mise en œuvre des aides sociales déjà approuvées en Conseil des ministres, la revalorisation des salaires, les allocations de transport et médicales, ainsi que les aides scolaires", a détaillé M. Corm.


"Nous avons pris rendez vous mardi à 13h15 avec le Premier ministre Mikati pour lui soumettre le plan que nous avons établi et pour discuter avec lui de cette crise. Je joue le rôle du médiateur", a-t-il confié.

Toujours est-il que le ministre avoue se trouver au coeur d’un dilemme. Il faut dire qu'il a maintes fois affirmé que les revendications des employés étaient "justes", tout en avertissant des conséquences potentielles d'une panne du secteur des télécoms. "Il est important pour moi d’aider les employés, mais je ne conçois pas que le citoyen soit coupé d’Internet”, a-t-il affirmé.

Par ailleurs, M. Corm a estimé que l'indépendance financière d'Ogero passe par l'activation de la loi 431 et le projet Liban Télécom. Il a expliqué qu'Ogero ainsi sera une SAL (société anonyme libanaise) comme les opérateurs de téléphonie mobile Alfa et Touch, et aura donc une plus grande marge de manoeuvre.

Reprise du travail depuis samedi

En grève ouverte depuis le 24 mars, le syndicat des employés d'Ogero avait annoncé samedi le retour au travail. Dans un communiqué, il avait indiqué  qu'il suspendait sa grève, un peu plus d'une semaine après l’avoir entamée, puisqu'elle avait atteint "l'impact escompté aux niveaux local et régional".

Effectivement, les équipes techniques du fournisseur public commençaient  à réparer les centraux en panne et les lignes défectueuses. Il ont également repris l’alimentation en fuel des générateurs qui permettent aux centraux de fonctionner. En effet, conséquence principale de la grève, les services d'Ogero, notamment l'Internet (fixe et 4G) fonctionnaient très mal à travers le pays.

Rappelons que les employés d'Ogero réclament une revalorisation de leurs salaires et prestations ainsi qu’une indexation de ceux-ci sur le taux de change du dollar sur le marché parallèle.
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