Lorsque la Russie a envahi l'Ukraine, les nageuses artistiques ukrainiennes Maryna et Vladyslava Aleksiiva ont reçu des messages de leurs rivales russes soutenant l'invasion: aujourd'hui, elles jurent de boycotter les JO-2024 de Paris, si des représentantes russes sont autorisées à y participer.
Ces soeurs jumelles de 21 ans, médaillées de bronze en duo aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021, ont dû fuir leur ville de Kharkiv, à la frontière avec la Russie, lorsque les missiles ont commencé à pleuvoir, interrompant leurs vies et leur préparation pour arracher l'or en 2024.
Si les sportifs russes ont, dans la foulée de l'invasion, été bannis de l'essentiel des compétitions sportives internationales, le Comité international olympique (CIO) a ouvert la voie depuis le début de l'année à leur retour à titre individuel, tout en assurant vouloir décider plus tard de leur participation aux JO de Paris. "Peut-être que ce serait mieux de ne pas permettre à un pays terroriste qui a tué nos sportifs" de participer, lâche auprès de l'AFP Maryna Aleksiiva, à l'issue d'une session d'entraînement de six heures dans une piscine de Kiev.
Elle est d'autant plus amère, que des nageuses russes lui avaient envoyé des messages "dingues" lors de l'invasion, leur affirmant que l'armée de Vladimir Poutine venait en aide aux Ukrainiens.
343 sites sportifs endommagés
Kiev souligne pour sa part qu'au moins 343 sites sportifs ont été endommagées dans la campagne militaire russe, y compris le bassin où s'entraînaient les soeurs Aleksiiva à Kharkiv.
Le CIO "doit montrer que les Jeux olympiques, c'est la paix": "il doit le montrer au monde entier", insiste Maryna, alors que derrière elle des spécialistes du plongeon s'entraînent, virevoltant dans l'air. Les autorités ukrainiennes ont accusé le CIO de promouvoir la guerre, en ouvrant la voie à la réintégration de la Russie et du Bélarus, allié de Moscou qui a prêté son territoire pour permettre l'invasion de l'Ukraine. De nombreux pays occidentaux ont aussi dénoncé le projet des instances olympiques. Le président du CIO, l'Allemand Thomas Bach, qui a récemment réfuté entretenir "des relations privilégiées" avec Moscou, a lui rejeté ces tentatives d'"ingérence politique".
L'instance olympique a recommandé la réintégration des Russes et Bélarusses, mais uniquement sous bannière neutre, "à titre individuel" et si les sportifs et sportives concernés n'ont pas soutenu "activement" le conflit et ne sont pas "sous contrat" avec l'armée russe.
Silence vaut soutien
Moscou n'a guère apprécié non plus, jugeant ces critères "discriminatoires". Le plongeur ukrainien Stanislav Oliferchik rappelle, lui, que les sportifs de son pays ne peuvent pas s'entraîner de manière sereine et vivent dans la peur, contrairement aux Russes.
"Lorsqu'il y a une alerte anti-aérienne, les hommes et les femmes en maillot de bain courent vers les abris anti-bombes et attendent la fin des sirènes" raconte-t-il, alors que les Russes "s'entraînent calmement, dans des conditions sereines". Lui qui a été réveillé par les explosions le premier jour de l'invasion le 24 février 2022 note ainsi n'avoir pu s'entraîner qu'une fois dans le nouveau et "superbe" bassin de sa ville natale, Marioupol (sud-est), conquise au printemps 2022 par les forces russes après un impitoyable siège qui a laissé la ville détruite, faisant des milliers, voire des dizaines de milliers de morts.
Quant à ses homologues russes, il constate avant tout leur mutisme: "Ils sont silencieux, et ce silence est un indicateur, je le pense, de leur soutien à cette guerre".
L'idée d'une participation de sportifs russes ou bélarusses sous bannière neutre ne lui convient donc pas. "Tout le monde sait quel pays ils représenteront", assène le jeune homme de 26 ans. "S'il y a autorisation, notre équipe boycottera."
AFP
Ces soeurs jumelles de 21 ans, médaillées de bronze en duo aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021, ont dû fuir leur ville de Kharkiv, à la frontière avec la Russie, lorsque les missiles ont commencé à pleuvoir, interrompant leurs vies et leur préparation pour arracher l'or en 2024.
Si les sportifs russes ont, dans la foulée de l'invasion, été bannis de l'essentiel des compétitions sportives internationales, le Comité international olympique (CIO) a ouvert la voie depuis le début de l'année à leur retour à titre individuel, tout en assurant vouloir décider plus tard de leur participation aux JO de Paris. "Peut-être que ce serait mieux de ne pas permettre à un pays terroriste qui a tué nos sportifs" de participer, lâche auprès de l'AFP Maryna Aleksiiva, à l'issue d'une session d'entraînement de six heures dans une piscine de Kiev.
Elle est d'autant plus amère, que des nageuses russes lui avaient envoyé des messages "dingues" lors de l'invasion, leur affirmant que l'armée de Vladimir Poutine venait en aide aux Ukrainiens.
343 sites sportifs endommagés
Kiev souligne pour sa part qu'au moins 343 sites sportifs ont été endommagées dans la campagne militaire russe, y compris le bassin où s'entraînaient les soeurs Aleksiiva à Kharkiv.
Le CIO "doit montrer que les Jeux olympiques, c'est la paix": "il doit le montrer au monde entier", insiste Maryna, alors que derrière elle des spécialistes du plongeon s'entraînent, virevoltant dans l'air. Les autorités ukrainiennes ont accusé le CIO de promouvoir la guerre, en ouvrant la voie à la réintégration de la Russie et du Bélarus, allié de Moscou qui a prêté son territoire pour permettre l'invasion de l'Ukraine. De nombreux pays occidentaux ont aussi dénoncé le projet des instances olympiques. Le président du CIO, l'Allemand Thomas Bach, qui a récemment réfuté entretenir "des relations privilégiées" avec Moscou, a lui rejeté ces tentatives d'"ingérence politique".
L'instance olympique a recommandé la réintégration des Russes et Bélarusses, mais uniquement sous bannière neutre, "à titre individuel" et si les sportifs et sportives concernés n'ont pas soutenu "activement" le conflit et ne sont pas "sous contrat" avec l'armée russe.
Silence vaut soutien
Moscou n'a guère apprécié non plus, jugeant ces critères "discriminatoires". Le plongeur ukrainien Stanislav Oliferchik rappelle, lui, que les sportifs de son pays ne peuvent pas s'entraîner de manière sereine et vivent dans la peur, contrairement aux Russes.
"Lorsqu'il y a une alerte anti-aérienne, les hommes et les femmes en maillot de bain courent vers les abris anti-bombes et attendent la fin des sirènes" raconte-t-il, alors que les Russes "s'entraînent calmement, dans des conditions sereines". Lui qui a été réveillé par les explosions le premier jour de l'invasion le 24 février 2022 note ainsi n'avoir pu s'entraîner qu'une fois dans le nouveau et "superbe" bassin de sa ville natale, Marioupol (sud-est), conquise au printemps 2022 par les forces russes après un impitoyable siège qui a laissé la ville détruite, faisant des milliers, voire des dizaines de milliers de morts.
Quant à ses homologues russes, il constate avant tout leur mutisme: "Ils sont silencieux, et ce silence est un indicateur, je le pense, de leur soutien à cette guerre".
L'idée d'une participation de sportifs russes ou bélarusses sous bannière neutre ne lui convient donc pas. "Tout le monde sait quel pays ils représenteront", assène le jeune homme de 26 ans. "S'il y a autorisation, notre équipe boycottera."
AFP
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