Au deuxième jour d'exercices militaires chinois autour de Taïwan ce dimanche, les manœuvres programmées jusqu'à lundi sont présentées par Pékin comme un "sérieux avertissement" aux autorités de l'île. Elles constituent une réaction à la rencontre la présidente taïwanaise avec un haut responsable américain.
Baptisée "Joint Sword", l'opération chinoise se poursuit ce dimanche dans le détroit de Taïwan. Ces manœuvres ont été vivement dénoncées par Taïwan et les États-Unis, qui ont appelé Pékin à la "retenue", assurant garder "ouverts" ses canaux de communication avec la Chine. Ces manœuvres ont été lancées après la rencontre mercredi en Californie de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen avec le Speaker de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy.
Un remorqueur de la marine chinoise navigue dans le détroit de Taïwan, devant des touristes sur l'île de Pingtan. (AFP)
Elles visent à établir les capacités chinoises à "prendre le contrôle de la mer, de l'espace aérien et de l'information (...) afin de créer une dissuasion et un encerclement total" de Taïwan, a affirmé samedi la télévision d'État chinoise. Dimanche, le ministère de la Défense taïwanais a détecté neuf navires de guerre et 58 avions chinois autour de l'île, après avoir repéré autant de bateaux et 71 aéronefs la veille.
Également dimanche, l'armée chinoise a simulé des "frappes de précision" contre des "cibles-clés sur l'île de Taïwan et dans les eaux environnantes", selon la télévision d'État. Des destroyers, des vedettes rapides lance-missiles, des avions de chasse, des ravitailleurs et des brouilleurs sont notamment mobilisés selon Pékin, au cours de ces manœuvres qui doivent durer jusqu'à lundi.
Les manœuvres "servent de sérieux avertissement contre la collusion entre les forces séparatistes recherchant l'indépendance de Taïwan et les forces extérieures, ainsi que leurs activités provocatrices", a averti un porte-parole de l'armée chinoise, Shi Yi. Washington a réitéré samedi son appel à "ne pas modifier le statu quo".
Un hélicoptère militaire survole des touristes à un point de vue sur le détroit de Taiwan sur l'île de Pingtan, le point le plus proche entre l'île et la Chine. (AFP)
Les États-Unis ont reconnu la République populaire de Chine en 1979 et ne doivent en théorie avoir aucun contact officiel avec la République de Chine (Taïwan) en vertu du "principe d'une seule Chine" défendu par Pékin.
La Chine voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les États-Unis qui, malgré l'absence de relations officielles, fournissent à l'île un soutien militaire substantiel. Pour Pékin, ces exercices militaires sont "une nécessité" pour "marquer des points politiquement" auprès de la population chinoise, a affirmé à l'AFP James Char, expert de l'armée chinoise à l'Université de technologie de Nanyang à Singapour.
Pour autant, une escalade de la même intensité que celle d'août 2022 semble a priori écartée, selon M. Char. Pékin tente de "réchauffer" ses relations avec l'Europe et a attendu la "fin" d'une visite d'État du président français Emmanuel Macron pour lancer ses exercices, relève-t-il.
Maxime Pluvinet avec AFP
Baptisée "Joint Sword", l'opération chinoise se poursuit ce dimanche dans le détroit de Taïwan. Ces manœuvres ont été vivement dénoncées par Taïwan et les États-Unis, qui ont appelé Pékin à la "retenue", assurant garder "ouverts" ses canaux de communication avec la Chine. Ces manœuvres ont été lancées après la rencontre mercredi en Californie de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen avec le Speaker de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy.
Un remorqueur de la marine chinoise navigue dans le détroit de Taïwan, devant des touristes sur l'île de Pingtan. (AFP)
Statu quo
Elles visent à établir les capacités chinoises à "prendre le contrôle de la mer, de l'espace aérien et de l'information (...) afin de créer une dissuasion et un encerclement total" de Taïwan, a affirmé samedi la télévision d'État chinoise. Dimanche, le ministère de la Défense taïwanais a détecté neuf navires de guerre et 58 avions chinois autour de l'île, après avoir repéré autant de bateaux et 71 aéronefs la veille.
Également dimanche, l'armée chinoise a simulé des "frappes de précision" contre des "cibles-clés sur l'île de Taïwan et dans les eaux environnantes", selon la télévision d'État. Des destroyers, des vedettes rapides lance-missiles, des avions de chasse, des ravitailleurs et des brouilleurs sont notamment mobilisés selon Pékin, au cours de ces manœuvres qui doivent durer jusqu'à lundi.
Les manœuvres "servent de sérieux avertissement contre la collusion entre les forces séparatistes recherchant l'indépendance de Taïwan et les forces extérieures, ainsi que leurs activités provocatrices", a averti un porte-parole de l'armée chinoise, Shi Yi. Washington a réitéré samedi son appel à "ne pas modifier le statu quo".
Un hélicoptère militaire survole des touristes à un point de vue sur le détroit de Taiwan sur l'île de Pingtan, le point le plus proche entre l'île et la Chine. (AFP)
Escalade improbable
Les États-Unis ont reconnu la République populaire de Chine en 1979 et ne doivent en théorie avoir aucun contact officiel avec la République de Chine (Taïwan) en vertu du "principe d'une seule Chine" défendu par Pékin.
La Chine voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les États-Unis qui, malgré l'absence de relations officielles, fournissent à l'île un soutien militaire substantiel. Pour Pékin, ces exercices militaires sont "une nécessité" pour "marquer des points politiquement" auprès de la population chinoise, a affirmé à l'AFP James Char, expert de l'armée chinoise à l'Université de technologie de Nanyang à Singapour.
Pour autant, une escalade de la même intensité que celle d'août 2022 semble a priori écartée, selon M. Char. Pékin tente de "réchauffer" ses relations avec l'Europe et a attendu la "fin" d'une visite d'État du président français Emmanuel Macron pour lancer ses exercices, relève-t-il.
Maxime Pluvinet avec AFP
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