Perpétuité ou acquittement ? La cour d'assises spéciale rend son verdict vendredi à l'égard de l'unique accusé de l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris. Le Libano-Canadien Hassan Diab, absent, clame son innocence, 43 ans après les faits.
Après une longue mise en sommeil de l'instruction, de nouveaux renseignements désignaient en 1999 les membres présumés du commando, dont Hassan Diab comme celui qui aurait confectionné la bombe avant de l'abandonner devant la synagogue.
Doutes
Défense et accusation auront surtout bataillé autour d'une autre photographie, celle de piètre qualité du passeport d'Hassan Diab, au coeur de l'accusation.
Ce passeport comportant, à des dates entourant l'attentat, des tampons d'entrée et de sortie d'Espagne, pays d'où serait parti le commando selon les renseignements, avait été saisi en 1981 à Rome sur un membre présumé du FPLP-OS. Son existence n'avait été révélée que dix-huit ans après les faits.
Pour le Parquet national antiterroriste, cet "élément extrêmement incriminant" et les "alibis qui ne tiennent pas", d'Hassan Diab au sujet de son passeport, ont "fini d'emporter la conviction de sa culpabilité".
La défense rétorque qu'"aucun élément matériel, aucune preuve" ne permet "d'affirmer" que l'ancien étudiant de sociologie était en France au moment des faits.
Hassan Diab a toujours assuré qu'il passait alors ses examens à l'université de Beyrouth et ne pouvait avoir utilisé ce passeport, qu'il disait avoir perdu.
Elles "ne sont pas mues par un esprit de vengeance et ne cherchent pas particulièrement un coupable, une tête que l'on voudrait promener au bout d'une pique, (...) elles veulent que justice passe", avait-il assuré.
Si la cour condamnait Hassan Diab, elle décernerait également à son encontre un mandat d'arrêt. L'issue d'une éventuelle nouvelle procédure d'extradition est incertaine, la première, qui avait abouti au bout de six ans, ayant tendu les relations diplomatiques entre la France et le Canada.
Avec AFP
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