Bilan positif des fêtes de Pâques et du Fitr
La saison des fêtes de Pâques et du Fitr s’est caractérisée par une très bonne dynamique touristique, portée surtout par une clientèle d’expatriés, mais aussi internationale, qui confirme un petit retour au pays du Cèdre. Des résultats satisfaisants au vu du contexte économique et politique inédit que traverse le Liban. Ils laissent présager le meilleur pour l’été.

Les premiers retours des professionnels du secteur de l'hôtellerie/restauration et tourisme laissent transparaître un excellent bilan de la saison printanière. Les expatriés sont rentrés en nombre au pays pour les fêtes de Pâques et du Fitr, et les clientèles irakienne, jordanienne, égyptienne et, dans une moindre proportion, européenne, ont répondu présent. La dynamique a été très positive en ce mois d’avril et laisse présager le meilleur pour l’été.

La saison des fêtes des deux week-ends pascals et de celui du Fitr a été ainsi jugée «remarquable» par les professionnels libanais du tourisme et de la restauration.

Les premières données chiffrées doivent encore être consolidées, mais le tableau est déjà très encourageant. L’embellie revêt d'autant plus de sens que les conditions de vie sont loin d’être simples au Liban: inflation, éventuelles pénuries, coupures d’électricité et d’eau, sans compter les agitations au sud du Liban au début du mois d’avril. Les nuages étaient nombreux et faisaient craindre une saison printanière en demi-teinte, ce qui n’a pas été le cas.

Le président du syndicat des agences de voyage, Jean Abboud, ne cache pas sa satisfaction. Interrogé par Ici Beyrouth, il fait état d’un «bilan excellent, comme nous nous y attendions, avec environ 12.000 arrivées par jour à l’aéroport international de Beyrouth (AIB) et une augmentation d’environ 20% par rapport à avril 2022».

Des résultats confirmés par le directeur général de l’aviation civile à l’AIB, Fadi el Hassan. «Nous sommes à plus de 20% de hausse par rapport à avril 2022», confie-t-il à Ici Beyrouth.

À titre d’exemple, le lundi 24 avril, au terme des congés des fêtes, 10.106 passagers sont arrivés au Liban et 10.268 ont quitté le pays. Avant la crise économico-financière, en avril 2019, le nombre total d’arrivées était de 399.667 passagers, chiffre qui sera vraisemblablement atteint, voire dépassé, à la fin d’avril 2023.


Les restaurants, bars, cafés et boîtes de nuit ont affiché complet pendant les fêtes. «Nous avons pu constater une grande activité au niveau des expatriés, des étrangers et des résidents. La saison des fêtes était excellente, les établissements étaient bondés», précise à Ici Beyrouth la secrétaire générale du syndicat des restaurateurs, Maya Bekhazi. «Ceci est très prometteur pour la saison d’été», observe-t-elle.

Hôtels: des résultats en demi-teinte

Du côté des hôtels, la saison était en revanche plutôt en demi-teinte, selon le président de la Fédération des syndicats touristiques et du syndicat des hôteliers, Pierre Achkar. Il affirme que, d’après les premiers chiffres, le taux d’occupation des hôtels était de près de 60% à Beyrouth et 50% en dehors de la capitale.

À noter que les séjours au Liban ont eu une durée moyenne de huit jours en cette saison printanière, alors qu’en été, ils sont plus longs.

M. Achkar considère que la vraie saison du tourisme reste l’été. C’est celle qui draîne le plus d’argent. Pour ce qui est des touristes du Golfe, il estime qu’il faut une solution politique au Liban pour qu’ils reviennent passer les vacances dans le pays.

Jean Abboud est tout aussi optimiste. Il assure que la saison estivale va connaître un plein essor grâce essentiellement au rapprochement politique dans la région. Celui-ci, fait-il remarquer, va conduire les ressortissants du Golfe à reconsidérer le pays comme une destination de vacances. «Un rêve» pour le Liban, estime-t-il.

De tout ce qui précède, il ressort que 2023 pourrait bien être une année record. Les indicateurs pour l’été sont au vert et les niveaux de réservations sont déjà très bons. Les professionnels du tourisme s'attendent à une saison estivale réussie, même si les défis dans le secteur restent de taille.
Commentaires
  • Aucun commentaire