Le prix du brut est la hantise permanente de tous les pays non-producteurs. Le Liban en particulier a toutes les raisons d’en appréhender la tendance, alors que ce casse-tête est devenu une hémorragie pour nos finances, publiques et individuelles.
Le marché mondial a reporté une chute du prix moyen du pétrole durant le mois de décembre 2021. Les contrats à terme à New York ont chuté à 71$ le baril, après avoir augmenté au cours des deux derniers mois. Est-ce que cette tendance baissière va se poursuivre en 2022 ? Probablement pas.
Plusieurs estimations ont été faites par une variété de sources pour le prix du brut en 2022. La moyenne oscille entre 70$ et 85$. L’Administration américaine de l'énergie (EIA) estime que les prix du Brent seront en moyenne de 73$/baril au premier trimestre 2022. Pour 2022 dans son ensemble, il est prévu que la croissance de la production dépassera la croissance de la consommation mondiale de pétrole, en particulier à la lumière des inquiétudes concernant les variantes du COVID-19. Il est spéculé que les prix du Brent resteront proches des niveaux actuels, avec une moyenne de 70$/b.
D’après les analystes de Goldman Sachs, les prix contractuels pourraient passer à 85 $ le baril d'ici 2023. La récente libération de pétrole de la réserve stratégique de pétrole par l'administration Joe Biden ne sera pas un moyen durable de faire baisser les prix, selon Goldman Sachs. Les prix pourraient aller encore plus haut que prévu si les épidémies de COVID-19 sont bien maîtrisées et permettent ainsi à la demande de croître. En d’autres termes, si la pandémie se termine dans les prochains mois, cela pourrait exercer davantage de pression à la hausse sur les prix.
Face à ces estimations, et d’autres dans la même veine, JP Morgan se singularise, estimant que les prix du pétrole pourraient dépasser les 125$ le baril en raison des déficits de production de l'OPEP+ liés aux capacités. "Nous pensons que l'OPEP+ ralentira les augmentations engagées, et qu'il est peu probable que le groupe augmente l'offre à moins que les prix du pétrole ne soient bien soutenus", a déclaré la banque.
Facteurs de coût
D’autres facteurs pourraient aussi influer sur les prix. L’un de ces facteurs est le niveau des taux d’intérêt. L'une des théories de base stipule que l'augmentation des taux d'intérêt augmente les coûts pour les consommateurs et les producteurs, ce qui réduit le montant de l'argent que les gens consacrent à la conduite. Moins de personnes sur la route se traduit par une moindre demande de pétrole, ce qui peut faire chuter ses prix.
Un autre facteur est lié au taux du dollar par rapport aux principales devises. Lorsque le dollar est fort, les compagnies pétrolières peuvent acheter plus de pétrole avec chaque dollar dépensé, répercutant finalement les économies sur les consommateurs.
Mais quelle est dans ce contexte la marge de manœuvre des gouvernements dans les pays non-producteurs de pétrole ? En fait, un gouvernement donné peut diminuer les taxes sur les produits pétroliers pour les rendre plus accessibles aux citoyens et aux entreprises. Mais, à long terme, les tentatives constantes des gouvernements d'abaisser, d'augmenter ou de geler un prix particulier sont vouées à être perturbatrices où qu'elles soient. La manipulation des prix par les autorités peut engendrer des conséquences néfastes, comme des pénuries ou un déficit budgétaire. L’histoire prouve que laisser les prix évoluer par l’offre et la demande est beaucoup plus prudent.
Implications géopolitiques
Au niveau géopolitique, les affaires se compliquent encore plus. Des crises, actuelles ou potentielles, peuvent fortement influer sur la production ou le commerce des produits pétroliers. Il en va ainsi de l’énergie russe face à la crise de la Crimée et de l’Ukraine. La Russie fait partie des plus grands exportateurs de pétrole et de gaz dans le monde, notamment vers l'Europe.
Au Moyen-Orient, la situation en Iran, en Irak ou en Libye peut agir directement sur leur capacité de production. Il est à observer étroitement dans ce cadre les négociations actuelles autour du nucléaire iranien, dont l’issue sera déterminante sur l’offre totale des pays de l’OPEP. Cependant, l’expérience historique a montré que l’Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats Arabes Unis peuvent toujours – et ont les moyens d’augmenter ou de réduire volontairement la quantité produite de pétrole, pour compenser tout déficit de leur voisin pétrolier. Enfin, la situation au Venezuela ou au Nigéria, quoique plus stable, peut aussi avoir un effet sur l’offre mondiale du pétrole.
En conclusion, nous n’aurons probablement pas un pétrole bon marché en 2022. Au Liban, le cours du dollar sera bien sûr déterminant pour le coût de notre énergie. Et en général, les pays non-producteurs devront s’y préparer par une politique, sinon d’austérité, du moins de forte économie. Car chaque percentile supplémentaire nous plonge encore plus dans le rationnement ou le déficit, Etat, entreprises et citoyens combinés.
Le marché mondial a reporté une chute du prix moyen du pétrole durant le mois de décembre 2021. Les contrats à terme à New York ont chuté à 71$ le baril, après avoir augmenté au cours des deux derniers mois. Est-ce que cette tendance baissière va se poursuivre en 2022 ? Probablement pas.
Plusieurs estimations ont été faites par une variété de sources pour le prix du brut en 2022. La moyenne oscille entre 70$ et 85$. L’Administration américaine de l'énergie (EIA) estime que les prix du Brent seront en moyenne de 73$/baril au premier trimestre 2022. Pour 2022 dans son ensemble, il est prévu que la croissance de la production dépassera la croissance de la consommation mondiale de pétrole, en particulier à la lumière des inquiétudes concernant les variantes du COVID-19. Il est spéculé que les prix du Brent resteront proches des niveaux actuels, avec une moyenne de 70$/b.
D’après les analystes de Goldman Sachs, les prix contractuels pourraient passer à 85 $ le baril d'ici 2023. La récente libération de pétrole de la réserve stratégique de pétrole par l'administration Joe Biden ne sera pas un moyen durable de faire baisser les prix, selon Goldman Sachs. Les prix pourraient aller encore plus haut que prévu si les épidémies de COVID-19 sont bien maîtrisées et permettent ainsi à la demande de croître. En d’autres termes, si la pandémie se termine dans les prochains mois, cela pourrait exercer davantage de pression à la hausse sur les prix.
Face à ces estimations, et d’autres dans la même veine, JP Morgan se singularise, estimant que les prix du pétrole pourraient dépasser les 125$ le baril en raison des déficits de production de l'OPEP+ liés aux capacités. "Nous pensons que l'OPEP+ ralentira les augmentations engagées, et qu'il est peu probable que le groupe augmente l'offre à moins que les prix du pétrole ne soient bien soutenus", a déclaré la banque.
Facteurs de coût
D’autres facteurs pourraient aussi influer sur les prix. L’un de ces facteurs est le niveau des taux d’intérêt. L'une des théories de base stipule que l'augmentation des taux d'intérêt augmente les coûts pour les consommateurs et les producteurs, ce qui réduit le montant de l'argent que les gens consacrent à la conduite. Moins de personnes sur la route se traduit par une moindre demande de pétrole, ce qui peut faire chuter ses prix.
Un autre facteur est lié au taux du dollar par rapport aux principales devises. Lorsque le dollar est fort, les compagnies pétrolières peuvent acheter plus de pétrole avec chaque dollar dépensé, répercutant finalement les économies sur les consommateurs.
Mais quelle est dans ce contexte la marge de manœuvre des gouvernements dans les pays non-producteurs de pétrole ? En fait, un gouvernement donné peut diminuer les taxes sur les produits pétroliers pour les rendre plus accessibles aux citoyens et aux entreprises. Mais, à long terme, les tentatives constantes des gouvernements d'abaisser, d'augmenter ou de geler un prix particulier sont vouées à être perturbatrices où qu'elles soient. La manipulation des prix par les autorités peut engendrer des conséquences néfastes, comme des pénuries ou un déficit budgétaire. L’histoire prouve que laisser les prix évoluer par l’offre et la demande est beaucoup plus prudent.
Implications géopolitiques
Au niveau géopolitique, les affaires se compliquent encore plus. Des crises, actuelles ou potentielles, peuvent fortement influer sur la production ou le commerce des produits pétroliers. Il en va ainsi de l’énergie russe face à la crise de la Crimée et de l’Ukraine. La Russie fait partie des plus grands exportateurs de pétrole et de gaz dans le monde, notamment vers l'Europe.
Au Moyen-Orient, la situation en Iran, en Irak ou en Libye peut agir directement sur leur capacité de production. Il est à observer étroitement dans ce cadre les négociations actuelles autour du nucléaire iranien, dont l’issue sera déterminante sur l’offre totale des pays de l’OPEP. Cependant, l’expérience historique a montré que l’Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats Arabes Unis peuvent toujours – et ont les moyens d’augmenter ou de réduire volontairement la quantité produite de pétrole, pour compenser tout déficit de leur voisin pétrolier. Enfin, la situation au Venezuela ou au Nigéria, quoique plus stable, peut aussi avoir un effet sur l’offre mondiale du pétrole.
En conclusion, nous n’aurons probablement pas un pétrole bon marché en 2022. Au Liban, le cours du dollar sera bien sûr déterminant pour le coût de notre énergie. Et en général, les pays non-producteurs devront s’y préparer par une politique, sinon d’austérité, du moins de forte économie. Car chaque percentile supplémentaire nous plonge encore plus dans le rationnement ou le déficit, Etat, entreprises et citoyens combinés.
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