Au Cachemire, les attaques de séparatistes pro-Pakistan se multiplient contre la communauté hindoue. En réaction, Delhi a autorisé la création de milices armées, afin que les habitants puissent se défendre. Une décision qui pourrait accroître les violences.
À Dhangri au Cachemire, Sanjeet Kumar, un employé municipal, est encore sous le choc après la mort récente de sept hindous au cours d'une attaque séparatiste dans ce village. Mais il est déterminé à se défendre depuis que les soldats indiens lui ont donné un fusil et des munitions.
Les troupes gouvernementales ont ainsi armé plus de 150 habitants de cette localité qui ont aussi suivi une formation au maniement de ces armes.
Arborant un tilak, une marque sur le front, de couleur safran pour signifier son appartenance à la communauté hindoue et brandissant son fusil, Sanjeet Kumar se dit prêt à défendre les siens et sa maison.
L'armée indienne fournit aux communautés hindoues des fusils et des munitions (AFP)
"Nous avons été totalement terrorisés par l'attaque", déclare à l'AFP cet homme de 32 ans, qui travaille dans le service local de l'électricité.
"Mais je suis maintenant prêt et capable de me battre. Quiconque devient un traître à notre nation devient ma cible".
La bourgade dans laquelle il habite est située près de la ligne de contrôle qui divise entre l'Inde et le Pakistan le Cachemire en majorité musulman.
Cette région himalayenne, revendiquée par les deux voisins dotés de l'arme nucléaire, a été le théâtre de plusieurs guerres pour son contrôle à la suite de la partition de l'empire britannique des Indes en 1947.
Depuis plus de trois décennies, des groupes séparatistes, réclamant l'indépendance du Cachemire ou sa fusion avec le Pakistan, combattent les soldats indiens.
Des dizaines de milliers de civils, de militaires et de rebelles ont péri dans ces combats.
Plusieurs communes à forte population hindoue ont désormais leurs "Village Defence Guards", des milices civiles constituées l'an dernier à l'initiative du ministre indien de l'Intérieur, Amit Shah, après une série de meurtres de policiers et d'hindous au Cachemire.
Plus de 5.000 hindous, dans deux districts frontaliers, ont été armés et formés par les paramilitaires indiens, selon des responsables des forces de sécurité.
(AFP)
Les habitants de Dhangri traumatisés par l'attaque - attribuée par la police à des séparatistes situés au Pakistan - redoutent un nouvel assaut.
"Avec ou sans armes, nous sommes terrorisés", confie Murari Lal Sharma, un agriculteur de 55 ans, son fusil de calibre 303 en main, "mais, maintenant, je vais me battre".
Selon un officier des troupes paramilitaires indiennes, les villageois nouvellement armés sont dans un tel état d'alerte permanent que son unité les avertit de chaque patrouille nocturne pour qu'elle ne soit pas prise pour cible par erreur.
"L'objectif est de créer une ligne de défense, pas une ligne d'attaque", explique à l'AFP Kanchan Gupta, du ministère indien de l'Information.
L'Inde a créé une milice civile, au milieu des années 1990, en tant que première ligne de défense quand la rébellion armée contre le pouvoir indien au Cachemire était à son apogée.
Environ 25.000 hommes et femmes ont été armés et organisés en comités de défense de villages dans la région de Jammu, en majorité hindoue.
Les organisations veillant au respect des droits humains ont accusé des membres de ces comités de s'être rendus coupables d'atrocités.
Au moins 210 cas de meurtres, de viols et d'extorsions imputés aux milices ont fait l'objet de poursuites judiciaires, d'après les registres officiels. Moins de deux pour cent des accusés ont été condamnés.
Pour M. Gupta, il s'agissait d'actes individuels et non pas de crimes organisés au sein des milices.
"Il y a toujours le risque que quelques individus deviennent des voyous", fait-il valoir, "ce n'est pas possible de contrôler tout le monde".
(AFP)
À Dhangri, les milices ont été prévenues par des formateurs de la Central Reserve Police Force (CRPF) - une organisation de police paramilitaire - que le recours à mauvais escient aux armes entraînerait des poursuites.
"En plus de les former au tir, à l'entretien et au nettoyage des armes, nous les avons également prévenus des mesures légales en cas d'utilisation abusive" de ces armes, a déclaré à l'AFP Shivanandan Singh, le porte-parole de la CRPF.
Trois personnes sont mortes accidentellement depuis la création des Village Defence Guards.
Les musulmans de la région s'inquiètent de la taille et de l'expansion soudaines de ces milices.
Pour un vieux villageois hindou ayant requis l'anonymat, la distribution d'armes est motivée par la "politique". Il affirme en effet que la plupart des membres des milices appartiennent au parti nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi.
Mais l'initiative fait des envieux dans les villages des environs de Dhangri, qui réclament, eux aussi, des armes.
"Maintenant, il y (en a) dans toutes les maisons autour de la mienne", dit à l'AFP Ajay Kumar, un meunier et ancien militaire, "si nécessaire, j'utiliserai mon arme".
Avec AFP
À Dhangri au Cachemire, Sanjeet Kumar, un employé municipal, est encore sous le choc après la mort récente de sept hindous au cours d'une attaque séparatiste dans ce village. Mais il est déterminé à se défendre depuis que les soldats indiens lui ont donné un fusil et des munitions.
Les troupes gouvernementales ont ainsi armé plus de 150 habitants de cette localité qui ont aussi suivi une formation au maniement de ces armes.
Arborant un tilak, une marque sur le front, de couleur safran pour signifier son appartenance à la communauté hindoue et brandissant son fusil, Sanjeet Kumar se dit prêt à défendre les siens et sa maison.
L'armée indienne fournit aux communautés hindoues des fusils et des munitions (AFP)
"Nous avons été totalement terrorisés par l'attaque", déclare à l'AFP cet homme de 32 ans, qui travaille dans le service local de l'électricité.
"Mais je suis maintenant prêt et capable de me battre. Quiconque devient un traître à notre nation devient ma cible".
La bourgade dans laquelle il habite est située près de la ligne de contrôle qui divise entre l'Inde et le Pakistan le Cachemire en majorité musulman.
Cette région himalayenne, revendiquée par les deux voisins dotés de l'arme nucléaire, a été le théâtre de plusieurs guerres pour son contrôle à la suite de la partition de l'empire britannique des Indes en 1947.
Depuis plus de trois décennies, des groupes séparatistes, réclamant l'indépendance du Cachemire ou sa fusion avec le Pakistan, combattent les soldats indiens.
Des dizaines de milliers de civils, de militaires et de rebelles ont péri dans ces combats.
Plusieurs communes à forte population hindoue ont désormais leurs "Village Defence Guards", des milices civiles constituées l'an dernier à l'initiative du ministre indien de l'Intérieur, Amit Shah, après une série de meurtres de policiers et d'hindous au Cachemire.
Plus de 5.000 hindous, dans deux districts frontaliers, ont été armés et formés par les paramilitaires indiens, selon des responsables des forces de sécurité.
(AFP)
Les habitants de Dhangri traumatisés par l'attaque - attribuée par la police à des séparatistes situés au Pakistan - redoutent un nouvel assaut.
"Avec ou sans armes, nous sommes terrorisés", confie Murari Lal Sharma, un agriculteur de 55 ans, son fusil de calibre 303 en main, "mais, maintenant, je vais me battre".
Selon un officier des troupes paramilitaires indiennes, les villageois nouvellement armés sont dans un tel état d'alerte permanent que son unité les avertit de chaque patrouille nocturne pour qu'elle ne soit pas prise pour cible par erreur.
"L'objectif est de créer une ligne de défense, pas une ligne d'attaque", explique à l'AFP Kanchan Gupta, du ministère indien de l'Information.
L'Inde a créé une milice civile, au milieu des années 1990, en tant que première ligne de défense quand la rébellion armée contre le pouvoir indien au Cachemire était à son apogée.
Environ 25.000 hommes et femmes ont été armés et organisés en comités de défense de villages dans la région de Jammu, en majorité hindoue.
Les organisations veillant au respect des droits humains ont accusé des membres de ces comités de s'être rendus coupables d'atrocités.
Au moins 210 cas de meurtres, de viols et d'extorsions imputés aux milices ont fait l'objet de poursuites judiciaires, d'après les registres officiels. Moins de deux pour cent des accusés ont été condamnés.
Pour M. Gupta, il s'agissait d'actes individuels et non pas de crimes organisés au sein des milices.
"Il y a toujours le risque que quelques individus deviennent des voyous", fait-il valoir, "ce n'est pas possible de contrôler tout le monde".
(AFP)
À Dhangri, les milices ont été prévenues par des formateurs de la Central Reserve Police Force (CRPF) - une organisation de police paramilitaire - que le recours à mauvais escient aux armes entraînerait des poursuites.
"En plus de les former au tir, à l'entretien et au nettoyage des armes, nous les avons également prévenus des mesures légales en cas d'utilisation abusive" de ces armes, a déclaré à l'AFP Shivanandan Singh, le porte-parole de la CRPF.
Trois personnes sont mortes accidentellement depuis la création des Village Defence Guards.
Les musulmans de la région s'inquiètent de la taille et de l'expansion soudaines de ces milices.
Pour un vieux villageois hindou ayant requis l'anonymat, la distribution d'armes est motivée par la "politique". Il affirme en effet que la plupart des membres des milices appartiennent au parti nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi.
Mais l'initiative fait des envieux dans les villages des environs de Dhangri, qui réclament, eux aussi, des armes.
"Maintenant, il y (en a) dans toutes les maisons autour de la mienne", dit à l'AFP Ajay Kumar, un meunier et ancien militaire, "si nécessaire, j'utiliserai mon arme".
Avec AFP
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