©Le président de Lyon Jean-Michel Aulas (à droite) et John Textor posent lors d'une conférence de presse annonçant le rachat du club français par l'homme d'affaires américain le 21 juin 2022 près de Lyon. Olivier Chassignole/AFP
Son départ était prévu à terme, mais il a été accéléré: Jean-Michel Aulas a cédé les commandes de l'Olympique lyonnais à l'homme d'affaires américain John Textor, un coup de tonnerre à Lyon qui marque la fin d'une ère historique.
Lorsque le rachat d'OL Groupe par Eagle Football, une entité regroupant les clubs anglais de Crystal Palace, brésilien de Botafogo et belge de Molenbeek (D2) et présidée par John Textor, a été finalisé en décembre, Aulas avait été nommé président exécutif pour trois ans.
Mais des dissensions sont vite apparues entre le dirigeant historique et le nouveau propriétaire, notamment au niveau de la politique sportive à mener pour redresser un club qui n'est que septième de Ligue 1.
Réuni vendredi, le conseil d'administration a accéléré la transition en nommant Textor "président du conseil d'administration à compter du 5 mai", a expliqué le groupe dans un communiqué publié lundi.
Aulas, 74 ans, restera au conseil d'administration en qualité de président d'honneur. Il devrait percevoir une indemnité de dix millions d'euros pour son départ prématuré et conserver ses parts (9% du capital environ à travers sa holding familiale, Holnest).
Sept titres consécutifs
Le match remporté 5-4 par l'OL dimanche face à Montpellier, au terme d'une incroyable remontada, restera longtemps dans les mémoires: pour son scénario fou et, surtout, parce qu'il coïncide avec la fin de l'ère Aulas, débutée il y a 36 ans.
Tout un symbole: si Textor (57 ans) était bien présent au Groupama stadium dimanche, Aulas était absent des tribunes.
Le Lyonnais, PDG de la Cegid, une entreprise spécialisée dans les progiciels de gestion cotée en bourse dès 1986, avait pris la présidence de l'OL en juin 1987 alors que l'équipe, sans le sou, végétait en 2e division depuis sa relégation en 1983. Il a fallu deux ans pour remonter dans l'élite (1989).
L'Olympique lyonnais a définitivement pris son envol à la fin des années 1990 avec deux places de troisième en Ligue 1 (1999, 2000) et une victoire en Coupe de la Ligue en 2001, premier trophée pour le club rhodanien depuis la Coupe de France 1973.
Grâce à ses joueurs issus du centre du formation, comme Karim Benzema, et ses recrutements-phare comme Sonny Anderson, Juninho ou Michael Essien, Lyon devient la capitale du football français avec sept titres consécutifs de champion de France entre 2002 et 2008.
L'OL se fait aussi un nom en Europe, capable de coups d'éclat en Ligue des champions (demi-finales en 2010 et 2020), avant que son étoile ne palisse sur fond d'erreurs de casting pour sa direction sportive et ses entraîneurs.
Dans le même temps, l'OL féminin devient une référence avec quinze titres de champion de France et huit sacres en Ligue des champions.
"Moment tant redouté"
Aulas, infatigable bâtisseur, a aussi inauguré le Groupama Stadium en janvier 2016, un stade de 59.000 place, propriété de l'OL.
Et autour duquel s'est érigée une véritable petite ville, dénommée "OL Vallée", avec un pôle de loisirs et un centre médical.
En fin d'année 2023, sera inaugurée une Arena d'une capacité de 12.000 à 16.000 places dans laquelle évoluera, pour la majorité de ses matches d'Euroligue, l'équipe de basket de Villeurbanne dont OL Groupe est actionnaire pour 33,33%.
Le bilan d'Aulas a été salué lundi par le maire Grégory Doucet ("Au nom de la Ville de Lyon, merci !"), par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra ("Un grand dirigeant du foot dont la vision et l'audace ont donné à Lyon un grand palmarès chez les hommes comme chez les femmes, un grand centre de formation, un grand stade") ou encore la star norvégienne de l'OL féminin Ada Hegerberg ("Merci Jean-Michel. Merci infiniment").
Les groupes de supporters, sans gommer les "divergences" des dernières années, ont fait part de leur "tristesse, stupeur, et émotion", dépeignant comme un "moment tant redouté" le départ d'un "visionnaire" qui laisse "un héritage impressionnant et une base extrêmement solide".
La nouvelle ère débute pourtant dans l'incertitude, notamment sportive: l'équipe de Laurent Blanc peut encore viser une qualification pour la Ligue Europa Conférence, alors que la C1 était visée initialement.
À charge désormais à John Textor, doté des pleins pouvoirs, de relancer le club.
"La priorité du nouveau PDG et du conseil d'administration sera de renforcer la place de l'OL sur la scène du football mondial", a-t-il assuré dans le communiqué annonçant le départ d'Aulas.
Lorsque le rachat d'OL Groupe par Eagle Football, une entité regroupant les clubs anglais de Crystal Palace, brésilien de Botafogo et belge de Molenbeek (D2) et présidée par John Textor, a été finalisé en décembre, Aulas avait été nommé président exécutif pour trois ans.
Mais des dissensions sont vite apparues entre le dirigeant historique et le nouveau propriétaire, notamment au niveau de la politique sportive à mener pour redresser un club qui n'est que septième de Ligue 1.
Réuni vendredi, le conseil d'administration a accéléré la transition en nommant Textor "président du conseil d'administration à compter du 5 mai", a expliqué le groupe dans un communiqué publié lundi.
Aulas, 74 ans, restera au conseil d'administration en qualité de président d'honneur. Il devrait percevoir une indemnité de dix millions d'euros pour son départ prématuré et conserver ses parts (9% du capital environ à travers sa holding familiale, Holnest).
Sept titres consécutifs
Le match remporté 5-4 par l'OL dimanche face à Montpellier, au terme d'une incroyable remontada, restera longtemps dans les mémoires: pour son scénario fou et, surtout, parce qu'il coïncide avec la fin de l'ère Aulas, débutée il y a 36 ans.
Tout un symbole: si Textor (57 ans) était bien présent au Groupama stadium dimanche, Aulas était absent des tribunes.
Le Lyonnais, PDG de la Cegid, une entreprise spécialisée dans les progiciels de gestion cotée en bourse dès 1986, avait pris la présidence de l'OL en juin 1987 alors que l'équipe, sans le sou, végétait en 2e division depuis sa relégation en 1983. Il a fallu deux ans pour remonter dans l'élite (1989).
L'Olympique lyonnais a définitivement pris son envol à la fin des années 1990 avec deux places de troisième en Ligue 1 (1999, 2000) et une victoire en Coupe de la Ligue en 2001, premier trophée pour le club rhodanien depuis la Coupe de France 1973.
Grâce à ses joueurs issus du centre du formation, comme Karim Benzema, et ses recrutements-phare comme Sonny Anderson, Juninho ou Michael Essien, Lyon devient la capitale du football français avec sept titres consécutifs de champion de France entre 2002 et 2008.
L'OL se fait aussi un nom en Europe, capable de coups d'éclat en Ligue des champions (demi-finales en 2010 et 2020), avant que son étoile ne palisse sur fond d'erreurs de casting pour sa direction sportive et ses entraîneurs.
Dans le même temps, l'OL féminin devient une référence avec quinze titres de champion de France et huit sacres en Ligue des champions.
"Moment tant redouté"
Aulas, infatigable bâtisseur, a aussi inauguré le Groupama Stadium en janvier 2016, un stade de 59.000 place, propriété de l'OL.
Et autour duquel s'est érigée une véritable petite ville, dénommée "OL Vallée", avec un pôle de loisirs et un centre médical.
En fin d'année 2023, sera inaugurée une Arena d'une capacité de 12.000 à 16.000 places dans laquelle évoluera, pour la majorité de ses matches d'Euroligue, l'équipe de basket de Villeurbanne dont OL Groupe est actionnaire pour 33,33%.
Le bilan d'Aulas a été salué lundi par le maire Grégory Doucet ("Au nom de la Ville de Lyon, merci !"), par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra ("Un grand dirigeant du foot dont la vision et l'audace ont donné à Lyon un grand palmarès chez les hommes comme chez les femmes, un grand centre de formation, un grand stade") ou encore la star norvégienne de l'OL féminin Ada Hegerberg ("Merci Jean-Michel. Merci infiniment").
Les groupes de supporters, sans gommer les "divergences" des dernières années, ont fait part de leur "tristesse, stupeur, et émotion", dépeignant comme un "moment tant redouté" le départ d'un "visionnaire" qui laisse "un héritage impressionnant et une base extrêmement solide".
La nouvelle ère débute pourtant dans l'incertitude, notamment sportive: l'équipe de Laurent Blanc peut encore viser une qualification pour la Ligue Europa Conférence, alors que la C1 était visée initialement.
À charge désormais à John Textor, doté des pleins pouvoirs, de relancer le club.
"La priorité du nouveau PDG et du conseil d'administration sera de renforcer la place de l'OL sur la scène du football mondial", a-t-il assuré dans le communiqué annonçant le départ d'Aulas.
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