«Quand c’est en Afrique, vous êtes moins atteints?»
Bakary (Omar Sy) ou la mémoire restituée de ces hommes que l’Histoire a longtemps – trop longtemps – plongés dans l’oubli.
1917. Les tirailleurs sénégalais. Les réhabiliter, leur rendre une voix qui s’est évanouie au cœur des soubresauts de l’Histoire, telle est la finalité de ce film aussi cocasse qu’absurde où nous sommes embarqués par un Omar Sy exceptionnel.
Loin de tomber dans les clichés, loin de se cantonner à la surface des choses, Tirailleurs nous tiraille de manière subtile, nous sortant de notre zone de confort tout en distillant en nous des thématiques humanistes dont nous avons grand besoin.
Devoir de mémoire? Oui, mais pas que.
C’est un grand moment de cinéma que cette odyssée entreprise par un père pour accompagner son fils réquisitionné de force, le long des horreurs du front, comme tant de poilus des colonies.
On ne peut rester de marbre, face à certaines répliques incontournables:
–Tu n’es qu’un enfant.
– Est-ce qu’un enfant tue des hommes?
Mêlant une variation filiale à une variation historique, la petite histoire s’en vient se lover au creux de la grande Histoire.
On en ressort bouleversés, secoués et plus que jamais reconnaissants envers ces hommes qui ne sont pas un mythe, mais bien une réalité que tout un chacun devrait garder en mémoire. Ainsi que nous le rappellent les mots de Senghor:
«Qui pourra vous chanter si ce n’est votre frère d’armes, votre frère de sang. Vous, tirailleurs sénégalais, mes frères noirs à la main chaude, couchés sous la glace et la mort?»
Tirailleurs, à voir ou à revoir afin que l’on chante encore en l’honneur de ces hommes!
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