C1: Manchester City donne la leçon au Real
©L'attaquant de Manchester City Bernardo Silva (au centre) ouvre la marque contre le Real Madrid en demi-finale retour de Ligue des champions mercredi à Manchester. Paul Ellis/AFP
Une première période survolée, une seconde maîtrisée, Manchester City a écrit l'une de ses plus belles pages européennes en sortant le tenant du titre, le Real Madrid, en demi-finale de la Ligue des champions, mercredi (4-0, aller 1-1).

Personne ne sait de quoi sont faits les rêves de Pep Guardiola, mais tout porte à croire que les 45 premières minutes de City, à l'Etihad, y ressemblaient.

Rarement on aura vu un Real aussi ballotté, impuissant, acculé sur son but et les statistiques étaient là pour donner la mesure de l'hyper-domination anglaise.

Avec 70% de possession, jamais, même face à des adversaires bien plus faibles, City n'avait autant eu le ballon sur une première période d'un match de Ligue des champions.

Le Real n'avait alors touché que 10 ballons dans la moitié de terrain adverse, quand City en comptait 196.

Autant dire que le score de 2-0 à la pause était loin d'être usurpé.

Il était même d'autant plus remarquable que Erling Haaland est une nouvelle fois resté muet face à un Thibaut Courtois qui a été le seul Madrilène à surnager dans ce naufrage.

Bernardo Silva a mis City sur orbite

A la 13 et à la 21e, sur des têtes à courte distance, le Belge a sorti des parades dont il a le secret pour retarder l'échéance, avant de souffler de soulagement quand le Norvégien, de son "mauvais pied", le droit, a envoyé une frappe puissante hors cadre (27e).

Mais la force de ce City est justement de ne pas dépendre entièrement de son colosse.

Buteur sur la précieuse égalisation à l'aller, Kevin De Bruyne a trouvé Bernardo Silva d'une très belle passe dans la surface et le Portugais a pris Courtois à contre-pied pour ouvrir le score (1-0, 23e).

Sur le radar du Paris SG pour la saison prochaine, selon la presse, Silva a doublé la mise un quart d'heure plus tard après une nouvelle attaque digne d'un tableau noir.


Jack Grealish a trouvé Ilkay Gündogan à hauteur, dans la surface, avant que le tir contré de l'Allemand ne vienne sur la tête de Silva pour le 2-0 (38e).

Mais même à 2-0, l'Etihad savait que le Real, capable des renversements les plus fous, n'était pas du genre à abdiquer.

Sur leur première frappe du match, les Merengues étaient passés tout près d'égaliser en voyant la barre transversale repousser la frappe lointaine et surpuissante de Toni Kroos (35 e).

En début de seconde période encore, un coup-franc flottant de David Alaba avait forcé Ederson à accompagner le ballon au-dessus de la barre pour ne prendre aucun risque (52e).

Un gouffre entre les deux équipes

Plus combattif, Madrid a enfin réussi à s'approcher de la surface adverse, mais il y avait toujours un pied, une tête, un corps adverse pour protéger la cage.

A la 71e minute, une percée de Vinicius qui s'était laissé tomber après avoir trop poussé son ballon, était la plus grande preuve du sentiment d'impuissance qui avait étreint Karim Benzema, à nouveau transparent, et ses coéquipiers.

Courtois a encore une fois brillé en déviant sur le haut de la transversale une tentative de près de Haaland, trouvé par une talonnade de Gündogan (73e).

Mais trois minutes plus tard, sur un coup-franc de De Bruyne, dévié de la tête par Manuel Akanji, Eder Militao a marqué contre son camp alourdir le score (3-0, 76e).

Après quelques remplacements, dont la sortie de Haaland pour faire entrer Julian Alvarez, l'Argentin, idéalement servi par Phil Foden, a enfoncé le clou (4-0, 90+1).

Ce 4-0 reflète bien le gouffre qu'il y avait entre un Real qui a semblé usé et un City qui marche sur l'eau en fin de saison.

La finale le 10 juin à Istanbul contre l'Inter Milan sera un nouveau rendez-vous à ne pas rater pour Manchester et son entraîneur qui n'ont jamais semblé aussi proches d'un trophée qui leur échappe depuis sept ans.
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