Disney dans le collimateur de la droite américaine
En pleine bataille politique avec le gouverneur de Floride, Disney a annoncé jeudi renonçait à construire dans l'Etat un campus de près de 900 millions de dollars près de son parc d'attraction.

Le géant américain du divertissement, qui a récemment engagé d'importantes réductions de coûts, justifie sa décision par un nouvel environnement des affaires depuis l'annonce du projet en 2021, avec notamment un nouveau directeur général et "l'évolution de la conjoncture économique", selon un mémo adressé aux employés.

La décision intervient aussi sur fond de fortes tensions politiques avec les autorités locales.

Celles-ci jugent l'entreprise trop progressiste depuis que ses dirigeants ont publiquement dénoncé, en 2022, un projet de loi qui restreignait l'enseignement des sujets en lien avec l'orientation sexuelle et l'identité de genre dans les écoles primaires de Floride.

Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, étoile montante de la droite dure américaine qui s'est lancé dans une offensive contre une supposée culture "woke", a mis fin en février au statut spécial dont bénéficiait Disney dans son Etat depuis les années 1960.

Le gouverneur a aussi publiquement évoqué la construction d'une prison près de Disney World ou de nouvelles taxes sur les hôtels du site, qui emploie 75.000 personnes et attire 50 millions de visiteurs par an.


Figure de la droite populiste aux Etats-Unis, Ron DeSantis est largement vu comme le concurrent le plus sérieux de Donald Trump pour la primaire républicaine précédant les prochaines élections présidentielles.

Selon les médias américains, le gouverneur de Floride pourrait annoncer bientôt sa candidature à la présidentielle de 2024.

Et signe de la portée politique du différend avec Disney, Donald Trump a vitupéré jeudi Ron DeSantis dans un communiqué, l'accusant d'avoir perdu "tout seul" l'investissement du groupe, car le gouverneur serait "trop faible pour se battre pour son Etat".

"Le conflit raté de Ron DeSantis avec Disney n'a pas vraiment aidé sa campagne fantôme et bancale", a ajouté le milliardaire républicain.

Maïssa Ben Fares, avec AFP
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