Dès le premier coup d’œil, l’affiche du nouveau concert de maestro Harout Fazlian donne le la. ANGHAM WA AFLAM: une explosion de couleurs et un registre graphique directement identifiable, pour un inoubliable voyage musical et visuel de 80 minutes à travers les classiques de l’âge d’or de la chanson et du cinéma arabes. Ce n’est pas un simple retour nostalgique, assure le chef d’orchestre libanais, mais un vrai moment de ressourcement dans les valeurs sûres de l’art et du talent, pour y puiser de la vitalité, de la bonne humeur et surtout de la qualité.
À la note du maestro, répond la lettre de l’alphabet de Ana-Aqra, tout aussi essentielle, tout aussi primordiale. Bénéficiaire de la totalité des subsides de ce concert, Ana-Aqra est une ONG fondée en 1994, qui se dédie au soutien des écoles publiques libanaises, de leurs élèves et de leur corps enseignant.
L’impact en chiffres de l’action de Ana-Aqra, que vous pourrez découvrir en scannant le QR code en bas de page, est la réponse à la question du miracle libanais qui se formule ainsi: comment, malgré tout l’effondrement auquel nous assistons, le Liban continue à créer, à innover et à briller?
La réponse est certainement dans l’engagement de citoyens de bonne volonté, qui œuvrent infatigablement sur le terrain, avec une créativité et un sens de l’adaptation uniques.
Ici-Beyrouth a rencontré la présidente de Ana-Aqra, Loubna Khalil, et sa directrice exécutive, Lara Alameddine, pour en savoir plus sur l’action de cette remarquable association.
Loubna Khalil, vous êtes la présidente actuelle de Ana-Aqra. Qui est Ana-Aqra et comment s’expriment sa mission et sa vision?
L.K: L’association Ana Aqra est une association libanaise à but non lucratif, non confessionnel et non politique qui œuvre au profit des enfants vulnérables, âgés de trois à quatorze ans, qui fréquentent les écoles libanaises, ainsi que leurs parents, enseignants et administrateurs scolaires.
Elle a été fondée en 1994 sous l’impulsion de Yildiz Diab, Amal Saeb, Thérèse Rayess, Saleh Farroukh et Nayla Nader, rejoints plus tard par Rima Moussallem. Tous croient au pouvoir transformateur de la lecture sur le destin des êtres, notamment des enfants. Rima sillonnait les cafés de Beyrouth et, au prétexte d’inviter les petits mendiants des rues à un repas, elle leur lisait une histoire. Elle pouvait observer la métamorphose s’opérer sous ses yeux, l’imaginaire qui s’ouvrait, la communication qui s’établissait, la parole qui se libérait. Le livre était pour ces enfants un lieu de l’Être. Il fallait étendre la lecture au plus grand nombre d’enfants possible, et c'est ainsi qu'est né Ana-Aqra.
La première mission de l'association fut d’implanter des bibliothèques dans les salles de classe des écoles publiques pour mettre le livre à portée de main. Une multitude d’activités furent ensuite créées autour du livre pour provoquer une émulation, comme des concours d’écriture à partir d’une lecture, des expositions de leurs travaux à Londres, des élections conviviales des meilleurs directeurs d’établissement ou professeurs.
Bien évidemment, au fil des ans et presque trente ans après, la mission de Ana-aqra s’est largement développée. Elle est ainsi devenue un programme éducatif en bonne et due forme et constitue un soutien financier, logistique et pédagogique indispensable pour les écoles publiques, surtout depuis que l’État libanais s’en est progressivement désolidarisé à cause de la crise économique.
Lara Alameddine, vous êtes la directrice exécutive de Ana-Aqra, pouvez-vous nous parler de la structure, de la vision et de l’impact de l'association sur le terrain?
L.A: C’était un réel défi de prendre la relève de Mme Rima Moussallem qui, avec l’aide d’un comité de personnes toutes exceptionnelles, dynamiques et engagées, avait fait de cette association un diamant au potentiel illimité. En effet, la mission de Ana-Aqra ne se borne pas à étayer un système fragile, mais à le développer pour le mettre au niveau des standards mondiaux de l’UNICEF et de l’UNESCO et donner accès aux enfants libanais à toutes les avancées pédagogiques internationales.
Aujourd’hui, Ana-Aqra travaille à partir de vingt centres couvrant le territoire libanais et compte cent-vingt intervenants dont quatre-vingts fixes et quarante contractuels et volontaires. Son action concerne quatre-cent-soixante-dix-huit écoles publiques. Dans ces écoles sont implantés les quatre piliers de la notion de «compétence de vie» (Life Skills) des Nations-Unies qui assurent le bien-être des enfants et qui sont: le savoir-être, le savoir-vivre, le savoir-faire et le savoir-vivre ensemble.
L’expertise de Ana-Aqra dans ce domaine l’a amené à développer et à rédiger des manuels éducatifs et des guides pédagogiques qui sont aujourd’hui adoptés dans huit pays de la Méditerranée, faisant de Ana-Aqra une référence en la matière.
En ce moment, douze projets liés à l’éducation précoce des enfants sont en cours d’application et intègrent tous ces piliers, donnant accès à des financements internationaux pour assurer la pérennité de l’action. Sept nouveaux projets sont en cours de finalisation.
Nous continuerons à collaborer avec toutes les parties prenantes afin que nos communautés s’épanouissent à l’intérieur et autour des écoles publiques, dans le cadre des valeurs communes que sont l’attention, l’espoir, le respect, l’humilité, la résilience, l’agilité, la transparence et surtout l’équité dans l’éducation.
Une dernière question, Loubna Khalil. La Fondation Saadallah et Loubna Khalil sponsorise ANGHAM WA AFLAM. Pourquoi avez-vous jugé préférable de financer un concert de levée de fonds plutôt que de faire une donation directe à Ana-Aqra?
L.A: La Fondation Saadallah et Loubna Khalil a une mission de mécénat. En sponsorisant ce concert de levée de fonds, la fondation démultiplie les effets d’une donation directe. Cette approche est pertinente, car, tout en créant une opportunité pour les artistes d’exercer leur talent, elle assure du travail aux métiers périphériques du spectacle. De plus, en faisant appel à nos plus grands artistes, elle nourrit la scène culturelle avec une offre de qualité et assure un moment de joie et de bonne humeur à nos concitoyens.
Enfin, c’est l’occasion d’apporter de la visibilité à l’action de Ana-Aqra et d'appeler à une solidarité plus large pour son action sociale à travers la levée de fonds. Pour cela, nous remercions Ici-Beyrouth.
Vous pouvez soutenir l’association en achetant vos billets auprès de la Librairie Antoine.
ANGHAM WA AFLAM. 27 JUIN 2023, 8h30 pile. Casino du Liban. Salle des Ambassadeurs.
À la note du maestro, répond la lettre de l’alphabet de Ana-Aqra, tout aussi essentielle, tout aussi primordiale. Bénéficiaire de la totalité des subsides de ce concert, Ana-Aqra est une ONG fondée en 1994, qui se dédie au soutien des écoles publiques libanaises, de leurs élèves et de leur corps enseignant.
L’impact en chiffres de l’action de Ana-Aqra, que vous pourrez découvrir en scannant le QR code en bas de page, est la réponse à la question du miracle libanais qui se formule ainsi: comment, malgré tout l’effondrement auquel nous assistons, le Liban continue à créer, à innover et à briller?
La réponse est certainement dans l’engagement de citoyens de bonne volonté, qui œuvrent infatigablement sur le terrain, avec une créativité et un sens de l’adaptation uniques.
Ici-Beyrouth a rencontré la présidente de Ana-Aqra, Loubna Khalil, et sa directrice exécutive, Lara Alameddine, pour en savoir plus sur l’action de cette remarquable association.
Loubna Khalil, vous êtes la présidente actuelle de Ana-Aqra. Qui est Ana-Aqra et comment s’expriment sa mission et sa vision?
L.K: L’association Ana Aqra est une association libanaise à but non lucratif, non confessionnel et non politique qui œuvre au profit des enfants vulnérables, âgés de trois à quatorze ans, qui fréquentent les écoles libanaises, ainsi que leurs parents, enseignants et administrateurs scolaires.
Elle a été fondée en 1994 sous l’impulsion de Yildiz Diab, Amal Saeb, Thérèse Rayess, Saleh Farroukh et Nayla Nader, rejoints plus tard par Rima Moussallem. Tous croient au pouvoir transformateur de la lecture sur le destin des êtres, notamment des enfants. Rima sillonnait les cafés de Beyrouth et, au prétexte d’inviter les petits mendiants des rues à un repas, elle leur lisait une histoire. Elle pouvait observer la métamorphose s’opérer sous ses yeux, l’imaginaire qui s’ouvrait, la communication qui s’établissait, la parole qui se libérait. Le livre était pour ces enfants un lieu de l’Être. Il fallait étendre la lecture au plus grand nombre d’enfants possible, et c'est ainsi qu'est né Ana-Aqra.
La première mission de l'association fut d’implanter des bibliothèques dans les salles de classe des écoles publiques pour mettre le livre à portée de main. Une multitude d’activités furent ensuite créées autour du livre pour provoquer une émulation, comme des concours d’écriture à partir d’une lecture, des expositions de leurs travaux à Londres, des élections conviviales des meilleurs directeurs d’établissement ou professeurs.
Bien évidemment, au fil des ans et presque trente ans après, la mission de Ana-aqra s’est largement développée. Elle est ainsi devenue un programme éducatif en bonne et due forme et constitue un soutien financier, logistique et pédagogique indispensable pour les écoles publiques, surtout depuis que l’État libanais s’en est progressivement désolidarisé à cause de la crise économique.
Lara Alameddine, vous êtes la directrice exécutive de Ana-Aqra, pouvez-vous nous parler de la structure, de la vision et de l’impact de l'association sur le terrain?
L.A: C’était un réel défi de prendre la relève de Mme Rima Moussallem qui, avec l’aide d’un comité de personnes toutes exceptionnelles, dynamiques et engagées, avait fait de cette association un diamant au potentiel illimité. En effet, la mission de Ana-Aqra ne se borne pas à étayer un système fragile, mais à le développer pour le mettre au niveau des standards mondiaux de l’UNICEF et de l’UNESCO et donner accès aux enfants libanais à toutes les avancées pédagogiques internationales.
Aujourd’hui, Ana-Aqra travaille à partir de vingt centres couvrant le territoire libanais et compte cent-vingt intervenants dont quatre-vingts fixes et quarante contractuels et volontaires. Son action concerne quatre-cent-soixante-dix-huit écoles publiques. Dans ces écoles sont implantés les quatre piliers de la notion de «compétence de vie» (Life Skills) des Nations-Unies qui assurent le bien-être des enfants et qui sont: le savoir-être, le savoir-vivre, le savoir-faire et le savoir-vivre ensemble.
L’expertise de Ana-Aqra dans ce domaine l’a amené à développer et à rédiger des manuels éducatifs et des guides pédagogiques qui sont aujourd’hui adoptés dans huit pays de la Méditerranée, faisant de Ana-Aqra une référence en la matière.
En ce moment, douze projets liés à l’éducation précoce des enfants sont en cours d’application et intègrent tous ces piliers, donnant accès à des financements internationaux pour assurer la pérennité de l’action. Sept nouveaux projets sont en cours de finalisation.
Nous continuerons à collaborer avec toutes les parties prenantes afin que nos communautés s’épanouissent à l’intérieur et autour des écoles publiques, dans le cadre des valeurs communes que sont l’attention, l’espoir, le respect, l’humilité, la résilience, l’agilité, la transparence et surtout l’équité dans l’éducation.
Une dernière question, Loubna Khalil. La Fondation Saadallah et Loubna Khalil sponsorise ANGHAM WA AFLAM. Pourquoi avez-vous jugé préférable de financer un concert de levée de fonds plutôt que de faire une donation directe à Ana-Aqra?
L.A: La Fondation Saadallah et Loubna Khalil a une mission de mécénat. En sponsorisant ce concert de levée de fonds, la fondation démultiplie les effets d’une donation directe. Cette approche est pertinente, car, tout en créant une opportunité pour les artistes d’exercer leur talent, elle assure du travail aux métiers périphériques du spectacle. De plus, en faisant appel à nos plus grands artistes, elle nourrit la scène culturelle avec une offre de qualité et assure un moment de joie et de bonne humeur à nos concitoyens.
Enfin, c’est l’occasion d’apporter de la visibilité à l’action de Ana-Aqra et d'appeler à une solidarité plus large pour son action sociale à travers la levée de fonds. Pour cela, nous remercions Ici-Beyrouth.
Vous pouvez soutenir l’association en achetant vos billets auprès de la Librairie Antoine.
ANGHAM WA AFLAM. 27 JUIN 2023, 8h30 pile. Casino du Liban. Salle des Ambassadeurs.
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