Kosovo: Pristina sous pression internationale
©Kosovo Albanians hold Albanian flags take part in a demonstration in the south of Mitrovica on June 1, 2023. - Several hundred people rallied in the ethnic-Albanian populated southern part of the divided city of Mitrovica, but despite announcements of "marching" towards the Serb neighbourhood, the demonstrators dispersed after half an hour. Tensions are running high in Kosovo after the election of ethnic Albanian mayors in Serb-majority towns, after the country's ethnic Serb minority boycotted April local elections in the north. (Photo by - / AFP)
La résistance serbe se poursuit dans le nord du Kosovo, au moment où la pression internationale s'accroît sur le gouvernement de Pristina en vue d'une désescalade des tensions.

Depuis plusieurs jours, le nord du Kosovo est en proie à des tensions entre Serbes et Kosovars, provoquées par l'élection de maires albanais dans des localités majoritairement serbes.

Indépendant depuis 2008, le Kosovo hérite d'une géopolitique complexe et de crises internes fréquentes. C'est toutefois la première fois que le pays voit de telles tensions entre Pristina et ses parrains occidentaux.

À Mitrovica, ville du Nord du Kosovo, des manifestants, essentiellement des jeunes, ont protesté pendant moins d'une heure près d'un pont enjambant la rivière Ibar, qui sépare les deux parties de la ville. Ils ont agité des drapeaux albanais et scandé "Mitrovica ne peut pas être divisée".

A Zvecan (nord), ville d'affrontements en début de semaine entre des manifestants serbes et des militaires de la force de l'Otan (Kfor), quelques dizaines de Serbes se sont de nouveau rassemblés jeudi dans la matinée à proximité de la mairie, moins nombreux que les jours précédents.

A cet endroit, trente militaires internationaux et une cinquantaine de manifestants serbes ont été blessés dans les heurts lundi.


Les manifestants serbes s'opposent à ce que ces édiles, qu'ils considèrent comme "illégitimes", occupent leurs fonctions et réclament le retrait du nord du Kosovo des forces spéciales kosovares.

La Serbie, soutenue par ses alliés russe et chinois, n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée en 2008 par son ex-province, et encourage les quelques 120 000 Serbes qui y vivent (entre 6% et 7% de la population), à défier les autorités de Pristina.

La région va de crise en crise depuis des années, mais les grandes puissances, notamment Paris et Washington, ont attribué la responsabilité des derniers incidents à Pristina. L'Otan a décidé d'y déployer 700 soldats supplémentaires.

Ce jeudi, le chef de l'État français et le chancelier allemand Olaf Scholz ont rencontré en Moldavie, en marge d'un sommet des dirigeants européens, la présidente kosovare Vjosa Osmani et son homologue serbe Aleksandar Vucic. Lors de cette rencontre, les deux chefs d'État ont réclamé l'organisation de nouvelles élections dans les municipalités contestées.

Maïssa Ben Fares, avec AFP
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