Le Hezbollah a haussé le ton alors que la coalition opposition-CPL-indépendants a annoncé officiellement, dimanche, son soutien à la candidature de l’ancien ministre des Finances, Jihad Azour, à la tête de l’État et que Bkerké a lancé ses contacts pour un déblocage.
Le soutien officiel de l’opposition, du Courant patriotique libre (CPL) et d’un groupe de députés de l’opposition et du changement à la candidature de l’ancien ministre des Finances Jihad Azour à la présidence de la République importune le Hezbollah et embarrasse le président de la Chambre Nabih Berry. Surtout que, parallèlement à l’annonce de la candidature de M. Azour, par la nouvelle coalition parlementaire, le patriarcat maronite, favorable à ce choix, a lancé une batterie de contacts pour favoriser un déblocage de la présidentielle.
Samedi, le patriarche maronite Béchara Raï a dépêché à cette fin l’évêque maronite de Beyrouth Boulos Abdel Sater auprès du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Mgr Abdel Sater doit également être reçu par Nabih Berry.
Ce dernier est resté cependant très flou sur ses intentions au cours du week-end écoulé, refusant de préciser s’il envisage ou non de convoquer une réunion parlementaire électorale, maintenant que deux composantes majeures de la Chambre ont chacune son candidat. Le tandem Amal-Hezbollah, rappelle-t-on, soutient la candidature du chef des Marada Sleiman Frangié à la tête de l’État. «Que l’opposition annonce qu’elle appuie la candidature de Jihad Azour et qu’elle prenne une position claire à ce sujet. Lorsque ce sera fait, nous agirons en conséquence», a-t-il déclaré dans une interview au site al-Intishar.
Or, selon des sources parlementaires proches du tandem, l’appui officiel de l'opposition, du CPL et de députés indépendants à la candidature de Jihad Azour, «n’est pas suffisant puisque d’autres parties n’ont pas encore annoncé la couleur». Il reste aussi, selon ces sources, à M. Azour de faire part officiellement sa candidature avant que M. Berry ne convoque la Chambre. Or la Constitution ne prévoit aucun des deux cas de figures avancés ainsi, simplement pour servir de prétexte au maintien du blocage.
«Un candidat de défi»
Quant au Hezbollah, dont les députés et les cadres se sont attelés à dénigrer Jihad Azour, à partir du moment où une entente opposition-CPL sur sa candidature a commencé à se concrétiser, il a haussé le ton de nouveau dimanche, pour reprendre la même rengaine: Jihad Azour est un candidat de défi «qui n’accèdera pas à la présidence de la République». Cette levée de boucliers du parti chiite contre l’ancien ministre des Finances révèle surtout qu'il est resté insensible aux arguments de Bkerké sur l’urgence de l’élection d’un président à la tête d’un pays et d’un État qui font naufrage.
Dans un communiqué publié dimanche, Bkerké a annoncé avoir dépêché Mgr Abdel Sater auprès de Hassan Nasrallah «dans le cadre des concertations et des contacts engagés avec les différentes parties libanaises, pour faciliter la tenue de la présidentielle et mettre fin au vide mortel à la magistrature suprême».
Si la coalition (opposition-CPL-indépendants) trouve en Jihad Azour le candidat idéal pour diriger le processus qui doit permettre de remettre à flot le Liban, surtout que son profil correspond à celui d’un technocrate dont le pays a besoin en ces circonstances, le tandem Amal-Hezbollah a d’autres calculs. Ce qu’il veut et ce qu’il s’efforce d’obtenir, c’est entraîner ses adversaires politiques vers un dialogue qui déboucherait sur un consensus autour d’une personnalité «qui ne heurterait personne». En d’autres termes, une personnalité flexible et, surtout, qui ne bousculerait pas les habitudes d’un tandem accoutumé à tirer les ficelles du jeu, dans un pays laissé à la dérive. Est-ce à dire qu’il est prêt pour cela à renoncer à son appui à Sleiman Frangié. «Le Hezbollah sait très bien que l’opposition et le CPL ne voteront jamais pour le chef des Marada. Il veut manœuvrer en misant sur le facteur temps, pour essayer de les entraîner vers un consensus autour d’un autre candidat plus ou moins proche de lui», analyse-t-on de source proche de l’opposition.
Nabih Berry ainsi que le Hezbollah, rappelle-t-on, avaient rejeté la candidature du principal candidat de l’opposition, le député Michel Moawad, qu’ils considéraient comme un candidat de défi, plaidant en faveur d’un candidat consensuel.
«Ne vous fatiguez pas»
C’est ce même discours que deux de ses cadres ont répété dimanche, pour marquer l’opposition de leur formation au choix de Jihad Azour. «Nous restons soucieux de la tenue d’un dialogue et d’une entente pour débloquer la présidentielle. Mais le groupe qui veut amener un président de défi, continue d’ignorer la réalité, les équilibres internes et la composition du Parlement, et pense pouvoir leurrer les Libanais», a déclaré le député Hassan Fadlallah, au cours d’un meeting dans le village de Haris, au Liban-Sud. Il a accusé l’opposition de vouloir «rééditer son jeu premier avec un candidat qu’il n’a pas réussi à faire élire, mais avec une personnalité autour de laquelle il a rallié des députés qui ont leurs propres calculs», en allusion au CPL. Il l’a aussi accusée de «chercher à gagner du temps au détriment des intérêts du pays et de ses institutions, notamment la présidence de la République».
Selon lui, le Parlement «se doit d’élire un chef de l’État qui représente tous les Libanais et non pas un groupe dont la politique repose sur le contrôle et l’élimination» de l’autre. Hassan Fadlallah a dans le même temps essayé de promouvoir la candidature de Sleiman Frangié, reprochant à la coalition parlementaire de «rejeter un président capable de dialoguer avec toutes les parties internes et externes, au profit d’un candidat de défi». «Ils pensent pouvoir obtenir son élection à la tête de l’État, mais nous leur disons: ne vous fatiguez pas et ne perdez pas votre temps. Aucun président de défi n’accèdera à Baabda, qui qu’il soit», a-t-il lancé.
Lui faisant écho, le cheikh Nabil Kaouk, membre du conseil central du Hezbollah, a estimé dans un discours à Aïn Bousouar, au Liban-Sud, que «la répartition des voix au Parlement commande le recours à un dialogue et à une entente pour régler la crise» de la présidentielle. «Quant aux ententes boiteuses, elles resteront sans résultat», a-t-il dit en allusion à l’entente entre l’opposition et le CPL.
Le soutien officiel de l’opposition, du Courant patriotique libre (CPL) et d’un groupe de députés de l’opposition et du changement à la candidature de l’ancien ministre des Finances Jihad Azour à la présidence de la République importune le Hezbollah et embarrasse le président de la Chambre Nabih Berry. Surtout que, parallèlement à l’annonce de la candidature de M. Azour, par la nouvelle coalition parlementaire, le patriarcat maronite, favorable à ce choix, a lancé une batterie de contacts pour favoriser un déblocage de la présidentielle.
Samedi, le patriarche maronite Béchara Raï a dépêché à cette fin l’évêque maronite de Beyrouth Boulos Abdel Sater auprès du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Mgr Abdel Sater doit également être reçu par Nabih Berry.
Ce dernier est resté cependant très flou sur ses intentions au cours du week-end écoulé, refusant de préciser s’il envisage ou non de convoquer une réunion parlementaire électorale, maintenant que deux composantes majeures de la Chambre ont chacune son candidat. Le tandem Amal-Hezbollah, rappelle-t-on, soutient la candidature du chef des Marada Sleiman Frangié à la tête de l’État. «Que l’opposition annonce qu’elle appuie la candidature de Jihad Azour et qu’elle prenne une position claire à ce sujet. Lorsque ce sera fait, nous agirons en conséquence», a-t-il déclaré dans une interview au site al-Intishar.
Or, selon des sources parlementaires proches du tandem, l’appui officiel de l'opposition, du CPL et de députés indépendants à la candidature de Jihad Azour, «n’est pas suffisant puisque d’autres parties n’ont pas encore annoncé la couleur». Il reste aussi, selon ces sources, à M. Azour de faire part officiellement sa candidature avant que M. Berry ne convoque la Chambre. Or la Constitution ne prévoit aucun des deux cas de figures avancés ainsi, simplement pour servir de prétexte au maintien du blocage.
«Un candidat de défi»
Quant au Hezbollah, dont les députés et les cadres se sont attelés à dénigrer Jihad Azour, à partir du moment où une entente opposition-CPL sur sa candidature a commencé à se concrétiser, il a haussé le ton de nouveau dimanche, pour reprendre la même rengaine: Jihad Azour est un candidat de défi «qui n’accèdera pas à la présidence de la République». Cette levée de boucliers du parti chiite contre l’ancien ministre des Finances révèle surtout qu'il est resté insensible aux arguments de Bkerké sur l’urgence de l’élection d’un président à la tête d’un pays et d’un État qui font naufrage.
Dans un communiqué publié dimanche, Bkerké a annoncé avoir dépêché Mgr Abdel Sater auprès de Hassan Nasrallah «dans le cadre des concertations et des contacts engagés avec les différentes parties libanaises, pour faciliter la tenue de la présidentielle et mettre fin au vide mortel à la magistrature suprême».
Si la coalition (opposition-CPL-indépendants) trouve en Jihad Azour le candidat idéal pour diriger le processus qui doit permettre de remettre à flot le Liban, surtout que son profil correspond à celui d’un technocrate dont le pays a besoin en ces circonstances, le tandem Amal-Hezbollah a d’autres calculs. Ce qu’il veut et ce qu’il s’efforce d’obtenir, c’est entraîner ses adversaires politiques vers un dialogue qui déboucherait sur un consensus autour d’une personnalité «qui ne heurterait personne». En d’autres termes, une personnalité flexible et, surtout, qui ne bousculerait pas les habitudes d’un tandem accoutumé à tirer les ficelles du jeu, dans un pays laissé à la dérive. Est-ce à dire qu’il est prêt pour cela à renoncer à son appui à Sleiman Frangié. «Le Hezbollah sait très bien que l’opposition et le CPL ne voteront jamais pour le chef des Marada. Il veut manœuvrer en misant sur le facteur temps, pour essayer de les entraîner vers un consensus autour d’un autre candidat plus ou moins proche de lui», analyse-t-on de source proche de l’opposition.
Nabih Berry ainsi que le Hezbollah, rappelle-t-on, avaient rejeté la candidature du principal candidat de l’opposition, le député Michel Moawad, qu’ils considéraient comme un candidat de défi, plaidant en faveur d’un candidat consensuel.
«Ne vous fatiguez pas»
C’est ce même discours que deux de ses cadres ont répété dimanche, pour marquer l’opposition de leur formation au choix de Jihad Azour. «Nous restons soucieux de la tenue d’un dialogue et d’une entente pour débloquer la présidentielle. Mais le groupe qui veut amener un président de défi, continue d’ignorer la réalité, les équilibres internes et la composition du Parlement, et pense pouvoir leurrer les Libanais», a déclaré le député Hassan Fadlallah, au cours d’un meeting dans le village de Haris, au Liban-Sud. Il a accusé l’opposition de vouloir «rééditer son jeu premier avec un candidat qu’il n’a pas réussi à faire élire, mais avec une personnalité autour de laquelle il a rallié des députés qui ont leurs propres calculs», en allusion au CPL. Il l’a aussi accusée de «chercher à gagner du temps au détriment des intérêts du pays et de ses institutions, notamment la présidence de la République».
Selon lui, le Parlement «se doit d’élire un chef de l’État qui représente tous les Libanais et non pas un groupe dont la politique repose sur le contrôle et l’élimination» de l’autre. Hassan Fadlallah a dans le même temps essayé de promouvoir la candidature de Sleiman Frangié, reprochant à la coalition parlementaire de «rejeter un président capable de dialoguer avec toutes les parties internes et externes, au profit d’un candidat de défi». «Ils pensent pouvoir obtenir son élection à la tête de l’État, mais nous leur disons: ne vous fatiguez pas et ne perdez pas votre temps. Aucun président de défi n’accèdera à Baabda, qui qu’il soit», a-t-il lancé.
Lui faisant écho, le cheikh Nabil Kaouk, membre du conseil central du Hezbollah, a estimé dans un discours à Aïn Bousouar, au Liban-Sud, que «la répartition des voix au Parlement commande le recours à un dialogue et à une entente pour régler la crise» de la présidentielle. «Quant aux ententes boiteuses, elles resteront sans résultat», a-t-il dit en allusion à l’entente entre l’opposition et le CPL.
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