La sensualité masculine réinventée par Dolce & Gabbana

 
Élégance et sensualité en symbiose: le tandem Dolce & Gabbana a levé le voile samedi à Milan sur une collection masculine, sublimant l’art du luxe artisanal et du raffinement exquis, tout en parsemant l’ensemble de fantaisies audacieuses qui magnifient le corps avec panache.
S’éloignant de l’habituelle exubérance de leur univers chatoyant, les deux stylistes ont savamment orchestré un défilé placé sous le signe du noir, leur couleur fétiche qui évoque avec nostalgie la Sicile chère à Domenico Dolce, originaire d’un charmant village aux abords de Palerme.
Dans l’invitation au raffinement épuré, les deux créateurs prodiguent leur définition du terme «style»: il s’agit de «la manière qu’a une personne de s’habiller et de se comporter avec une élégance spontanée, raffinée et soignée».
Un concept incarné avec une rigueur exemplaire dans leur nouvelle collection, laquelle puise dans le répertoire classique et revisite avec panache des vestes cintrées, des manteaux fluides et allongés, des cravates effilées et des pantalons amples à taille haute.

Les bermudas, véritable leitmotiv de la collection, s’acoquinent avec des vestes d’une sophistication inégalée. Des ensembles aux fines rayures noires et blanches, coiffés de chapeaux de feutre, évoquent avec audace l’aura du légendaire Al Capone.
Une précision dans la confection qui est adroitement tempérée par des touches de dentelle, des imprimés à pois et des broderies florales ornant des chemises. Les tuniques flirtent avec la transparence, tout comme certains pantalons dévoilant subtilement les jambes.
Outre le duo chromatique noir et blanc, la palette de Dolce & Gabbana s’enrichit de nuances de gris, de camel et de marron. Les tissus, à la fois satinés et nobles, permettent, selon la marque, de «sculpter les silhouettes».
«Se focaliser sur le style est un chemin que nous avons emprunté il y a un an, car sur les réseaux sociaux, nous sommes assaillis par un déluge d’images contradictoires qui engendrent une confusion palpable», ont confié Domenico Dolce et Stefano Gabbana dans les coulisses du défilé.

«Chaque jour voit l’émergence de nouvelles icônes, mais demain, auront-elles laissé une empreinte indélébile?», se sont-ils interrogés.
«Nous nous sommes dit: 'Nous avons un style distinctif', et c’est la raison pour laquelle nous avons ressuscité nos codes, avec en tête l’art de la haute couture, qui est intemporelle, car une veste élégante ou un pantalon impeccablement taillé ne se démodent jamais», ont-ils affirmé avec conviction.
«La figure de l’influenceur ne détient plus le sceptre de l’influence, les foules ne se ruent plus dans les boutiques sous l’impulsion d’un de leurs posts, car en filigrane ni culture ni art de la narration ne s’y distinguent (…) aujourd’hui, seule une schizophrénie de la pensée règne, semant la confusion», ont-ils proclamé avec aplomb.

Cela marque un revirement audacieux, étant donné que le duo avait, en février 2021, dévoilé une collection masculine sur mesure pour la génération TikTok, arborant des tenues streetwear en teintes éclatantes et pantalons aux imprimés léopard.
Parmi les spectateurs de marque au premier rang du défilé samedi figuraient un aréopage d’influenceurs, le chanteur et acteur américain Machine Gun Kelly, ainsi que la star sud-coréenne de la K-pop, Doyoung.
En ce deuxième jour de la Fashion Week masculine de Milan, un engouement fiévreux s’emparait des abords des showrooms des maisons de couture, où des cohortes de fans, smartphones en main, s’efforçaient d’immortaliser l’arrivée des influenceurs, icônes de la K-pop, et autres têtes couronnées du monde du spectacle.
La maison de haute couture italienne Valentino avait, dès vendredi, donné le coup d’envoi avec panache, après trois années de collections mixtes hommes-femmes, en orchestrant un défilé dans la cour intérieure de l’Université de Milan, dédié au «vestiaire masculin intemporel».

La collection a puisé dans le répertoire classique, mettant en scène des dandys arborant bermudas et vestes cintrées dans des teintes immaculées de blanc, gris ou noir, mais a également donné un coup de projecteur sur des silhouettes plus décontractées, avec des ensembles composés de hauts et pantalons amples, agrémentés de manteaux longs.
Avec AFP
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