©Une manifestante tient une banderole sur laquelle on peut lire "Justice pour Nahel", dans la banlieue parisienne de Nanterre, le 29 juin 2023. (Photo Bertrand GUAY / AFP)
Le président Emmanuel Macron a condamné jeudi des "violences injustifiables" après une seconde nuit d'émeutes urbaines en France déclenchée par la mort d'un adolescent tué par un policier, qui doit être présenté à un juge en vue d'une possible inculpation pour "homicide volontaire".
Le président français Emmanuel Macron a convoqué jeudi une cellule interministérielle de crise après de nouvelles violences nocturnes déclenchées par la mort d'un adolescent tué par un policier lors d'un contrôle routier.
Depuis la mort de Nahel M., 17 ans, lors d'un contrôle routier mardi, les tensions parties de banlieue parisienne se sont étendues à plusieurs villes dans la nuit de mercredi et jeudi, pendant laquelle des équipements publics et les forces de l'ordre ont été pris pour cible. 150 personnes ont été interpellées, selon les autorités.
Lors d'une cellule de crise jeudi matin, le chef de l'Etat a dénoncé des "violences injustifiables" contre "les institutions et la République" et la Première ministre Elisabeth Borne a appelé, lors d'un déplacement près de Paris, à éviter "toute escalade", estimant que la "justice fait son travail".
A l'issue de sa garde à vue, le policier auteur du tir fatal au jeune Nahel sera présenté jeudi à un juge d'instruction en vue d'une possible inculpation pour "homicide volontaire", a indiqué le ministère public, qui a requis son placement en détention provisoire.
Les conditions d'usage de son arme n'étaient "pas réunies", a également estimé le procureur de Nanterre, ville populaire à l'ouest de Paris.
C'est dans cette ville que Nahel M. a été tué mardi à bout portant lors d'un contrôle de police justifié, selon le procureur, par le fait que le jeune homme roulait à vive allure "sur une voie de bus" et qu'il avait refusé de s'arrêter à un feu rouge.
La version policière selon laquelle le jeune homme aurait foncé sur le motard a été infirmée par une vidéo du drame où on entend "tu vas te prendre une balle dans la tête", sans que l'on puisse attribuer cette phrase à quelqu'un en particulier.
Face au risque de nouveaux troubles, le gouvernement a annoncé qu'il allait mobiliser 40.000 policiers et gendarmes jeudi soir, quadruplant en une journée les effectifs déployés sur le terrain.
Malgré la pression de dirigeants de droite et d'extrême droite, le gouvernement a toutefois rejeté, pour l'heure, les appels à instaurer l'état d'urgence, décrété pendant les émeutes qui avaient secoué le pays pendant trois semaines en 2005.
Une partie de la gauche est accusée de mettre de l'huile sur le feu après les violences, La France insoumise étant notamment décriée pour son refus d'appeler explicitement à l'apaisement.
Dans un message visant Jean-Luc Mélenchon, "honte à ceux qui n'ont pas appelé au calme", a tweeté jeudi matin le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Le leader de La France insoumise avait dénoncé mercredi soir "les chiens de garde (qui) nous ordonnent d'appeler au calme. Nous appelons à la justice", a-t-il insisté.
Pendant la nuit de mercredi à jeudi et malgré le déploiement de 9.000 hommes, les heurts se sont considérablement amplifiés, affectant de nombreuses villes de province dont Lyon (sud-est), Toulouse ou Brest.
Médiathèque détruite par les flammes, voitures incendiées, mairies et transports publics pris pour cibles: les dégradations ont provoqué sidération et consternation chez les habitants et élus locaux.
Dans plusieurs villes, des groupes d'émeutiers très mobiles ont tiré mortiers d'artifices et lancé des pavés sur les forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène.
Ces troubles ont ravivé le souvenir des émeutes de 2005 qui avaient suivi la mort accidentelle de deux adolescents poursuivis par les forces de l'ordre en banlieue parisienne.
La France a été à plusieurs reprises le théâtre de violences urbaines déclenchées par la mort de jeunes hommes, souvent issus de l'immigration d'origine maghrébine et d'autres pays d'Afrique, à la suite d'interventions policières.
Ce nouveau drame a particulièrement relancé la controverse sur l'action policière lors des contrôles routiers en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer.
Pierre Daccache, avec AFP
Le président français Emmanuel Macron a convoqué jeudi une cellule interministérielle de crise après de nouvelles violences nocturnes déclenchées par la mort d'un adolescent tué par un policier lors d'un contrôle routier.
Depuis la mort de Nahel M., 17 ans, lors d'un contrôle routier mardi, les tensions parties de banlieue parisienne se sont étendues à plusieurs villes dans la nuit de mercredi et jeudi, pendant laquelle des équipements publics et les forces de l'ordre ont été pris pour cible. 150 personnes ont été interpellées, selon les autorités.
Lors d'une cellule de crise jeudi matin, le chef de l'Etat a dénoncé des "violences injustifiables" contre "les institutions et la République" et la Première ministre Elisabeth Borne a appelé, lors d'un déplacement près de Paris, à éviter "toute escalade", estimant que la "justice fait son travail".
A l'issue de sa garde à vue, le policier auteur du tir fatal au jeune Nahel sera présenté jeudi à un juge d'instruction en vue d'une possible inculpation pour "homicide volontaire", a indiqué le ministère public, qui a requis son placement en détention provisoire.
Les conditions d'usage de son arme n'étaient "pas réunies", a également estimé le procureur de Nanterre, ville populaire à l'ouest de Paris.
C'est dans cette ville que Nahel M. a été tué mardi à bout portant lors d'un contrôle de police justifié, selon le procureur, par le fait que le jeune homme roulait à vive allure "sur une voie de bus" et qu'il avait refusé de s'arrêter à un feu rouge.
La version policière selon laquelle le jeune homme aurait foncé sur le motard a été infirmée par une vidéo du drame où on entend "tu vas te prendre une balle dans la tête", sans que l'on puisse attribuer cette phrase à quelqu'un en particulier.
Face au risque de nouveaux troubles, le gouvernement a annoncé qu'il allait mobiliser 40.000 policiers et gendarmes jeudi soir, quadruplant en une journée les effectifs déployés sur le terrain.
Malgré la pression de dirigeants de droite et d'extrême droite, le gouvernement a toutefois rejeté, pour l'heure, les appels à instaurer l'état d'urgence, décrété pendant les émeutes qui avaient secoué le pays pendant trois semaines en 2005.
Une partie de la gauche est accusée de mettre de l'huile sur le feu après les violences, La France insoumise étant notamment décriée pour son refus d'appeler explicitement à l'apaisement.
Dans un message visant Jean-Luc Mélenchon, "honte à ceux qui n'ont pas appelé au calme", a tweeté jeudi matin le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Le leader de La France insoumise avait dénoncé mercredi soir "les chiens de garde (qui) nous ordonnent d'appeler au calme. Nous appelons à la justice", a-t-il insisté.
Pendant la nuit de mercredi à jeudi et malgré le déploiement de 9.000 hommes, les heurts se sont considérablement amplifiés, affectant de nombreuses villes de province dont Lyon (sud-est), Toulouse ou Brest.
Médiathèque détruite par les flammes, voitures incendiées, mairies et transports publics pris pour cibles: les dégradations ont provoqué sidération et consternation chez les habitants et élus locaux.
Dans plusieurs villes, des groupes d'émeutiers très mobiles ont tiré mortiers d'artifices et lancé des pavés sur les forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène.
Ces troubles ont ravivé le souvenir des émeutes de 2005 qui avaient suivi la mort accidentelle de deux adolescents poursuivis par les forces de l'ordre en banlieue parisienne.
La France a été à plusieurs reprises le théâtre de violences urbaines déclenchées par la mort de jeunes hommes, souvent issus de l'immigration d'origine maghrébine et d'autres pays d'Afrique, à la suite d'interventions policières.
Ce nouveau drame a particulièrement relancé la controverse sur l'action policière lors des contrôles routiers en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer.
Pierre Daccache, avec AFP
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