Le Hezb s’active à Chebaa pour justifier ses armes!

Le Hezbollah tente de réactiver le «front» de Chebaa et de Kfarchouba après 23 ans d’accalmie dans cette région, l’objectif étant de justifier le maintien de son arsenal militaire. De ce fait, selon des informations sécuritaires, la roquette tombée près de la clôture barbelée du village de Ghajar (sud Liban) jeudi dernier a été lancée par des membres du Hezbollah en guise «d'avertissement» à Israël afin de supprimer les modifications apportées le long de la ligne bleue qui traverse ce même village, notamment dans la partie libanaise.
Selon les renseignements obtenus, le lancement de la roquette a été accompagné d'une note de presse émanant du parti chiite, remettant sur le tapis le problème de Ghajar qui remonte pourtant à de très nombreuses années. Ce développement a mobilisé les forces onusiennes soucieuses de calmer le jeu à Ghajar et de trouver une solution à la mise en place par le Hezbollah de deux tentes sur les collines de Kfarchouba, une zone dont Israël revendique la souveraineté.
Dans ce contexte, les craintes d’une escalade militaire dans le sud du Liban entre le Hezbollah et Israël se sont accrues, notamment suite aux indices peu encourageants apparus après l'annonce de l'accord irano-saoudien à Pékin. Pour preuve, de nombreux incidents ont été enregistrés le long de la ligne bleue, ainsi que dans les régions de Ghajar, des collines de Kfarchouba et des fermes de Chebaa, une zone qui revient ainsi subitement sur le devant de la scène… 23 ans après la «promesse» faite par le Hezbollah de la libérer.
Force est de constater sur ce plan que ces 23 années ont été marquées par une accalmie quasi-totale le long de la ligne de démarcation dans cette région. Les actions militaires menées par le Hezbollah, à l'exception de la guerre de juillet 2006, ont été très limitées et n'ont pas atteint le niveau d’opérations de grande envergure, à l’instar de celles menées contre les Israéliens au Sud avant leur retrait le 25 mai 2000.

Selon certaines informations, les changements survenus dernièrement dans la région des fermes de Chebaa, des collines de Kfarchouba et du village de Ghajar visent à affirmer que les armes du Hezbollah demeurent «nécessaires», surtout après la large campagne visant à remettre en question la légitimité de cet arsenal et les vives critiques adressées au Hezbollah suite à la signature de l'accord sur les frontières maritimes entre le Liban et Israël.
De nombreux observateurs ont stigmatisé le maintien de l’arsenal militaire du Hezbollah, considérant qu’il n’était plus nécessaire, à l’aune de l'accord de Pékin et du calme censé être garanti par cet accord. De plus, la résolution 1701 interdit toute présence militaire illégale au sud du Litani et réglemente la situation le long de la ligne bleue. Il ne reste donc que les fermes de Chebaa pour manœuvrer, dont la souveraineté est également disputée par le Liban et la Syrie.
Selon les informations susmentionnées, le Hezbollah chercherait à faire du sud Liban un «front» de substitution aux autres fronts, tels que le Yémen et la Syrie, qui ne se justifient plus suite à l'accord irano-saoudien. Ainsi, la formation pro-iranienne s'efforce de maintenir son rôle militaire comme principal moteur de la polarisation et de la mobilisation afin de prolonger l’état d’alerte permanent sur la scène libanaise, laquelle pourrait devenir le seul théâtre d’opérations disponible pour régler des comptes.
 
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