Berry s’oppose à tout amendement de l’accord de Taëf

 
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a souligné lundi son attachement à l’accord de Taëf. «Nous avons énormément enduré» pour aboutir à cet accord, a-t-il dit. «Celui qui prône son amendement ferait mieux de rester coi», a-t-il ajouté.
M. Berry, qui se prononçait devant une délégation de l’Ordre des journalistes menée par Joseph Kosseifi, a mis en garde contre les appels lancés par certaines parties en faveur «d’un changement du système politique». « Cela expose le pays à d’innombrables dangers», a-t-il lancé, appelant à l’application de toutes les dispositions de l’accord de Taëf, avant de réclamer son amendement.

Se penchant sur le dossier de la présidentielle, M. Berry a affirmé qu’«il n’y a pas d’alternative à l’entente et au dialogue». En réponse au patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, qui a appelé à tenir une conférence internationale pour initier une solution à la crise, M. Berry a affirmé qu’une telle démarche nécessite une «entente interne». «Le dialogue interne est une option que doivent prendre en considération les différentes parties», a-t-il dit. Il a, à cet égard, fait savoir qu’il attendait le retour au Liban de Jean-Yves Le Drian, envoyé personnel du président français, Emmanuel Macron, pour «décider ce qui est de plus adéquat au niveau du dossier présidentiel, en l’occurrence assurer un suivi au niveau de la date et du lieu du dialogue, ou encore déterminer la date d’une nouvelle séance parlementaire pour l’élection d’un président».
Concernant la problématique liée à la fin du mandat du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, M. Berry a souligné que dans tous les pays du monde, il existe un principe selon lequel, en cas d’urgence, les interdits peuvent être ignorés. «Le sens restreint de la gestion des affaires courantes est évoqué dans un texte constitutionnel», a avancé M. Berry, notant qu’il était favorable à cette option et respectait «la prise de position» du Premier ministre sortant, Najib Mikati. Dimanche, M. Mikati a affirmé dans une interview accordée au quotidien panarabe Al-Charq al-Awsat, qu’il ne réclamera pas la prorogation du mandat de M. Salamé ni la désignation d’un successeur.
Par ailleurs, M. Berry a affirmé, devant le commandant en chef de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul), le général Aroldo Lázaro, que «les deux tentes (installées par le Hezbollah près de la Ligne bleue) sont sur le territoire libanais et [qu']il incombe à la communauté internationale de contraindre Israël à appliquer la résolution 1701 et à se retirer de la partie nord de Ghajar, des fermes de Chebaa, des collines de Kfarchouba et du point B1».
Pour rappel, dans l’accord libano-israélien sur la frontière maritime signé en octobre 2022, le point B1 est situé géographiquement au niveau de Ras Naqoura. Le Liban a voulu conserver le point B1 comme point terrestre initial de la frontière maritime, mais a dû céder en contrepartie la «ligne des bouées» jusqu’à la ligne 23 située plus au nord. Le Liban s’était toutefois vu garantir une souveraineté maritime jusqu’à la ligne 23 à partir de la création d’une «zone franche» de séparation entre les deux lignes.
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