La première exposition individuelle d’Anthony Abou Jaoudé, The Beginning, se tiendra du 20 juin au 10 août. Il est possible de la visiter tous les jours de 15h à 23h, à la galerie Platinum. C’est dans un entretien décontracté qu’il se confie à l’Agenda culturel et nous parle de ce qui l’a poussé à peindre.
Né le 20 juin 1998 au Liban, Anthony Abou Jaoudé est un artiste basé à Beyrouth. Il a commencé ses études en design graphique et s’est ensuite réorienté vers les milieux de l’événementiel et du tourisme hôtelier. En 2017, il débute la peinture et s’intéresse au monde de l’art abstrait. En 2021, il a créé la pochette de Joyful Interlude , un single de Matter Mos, producteur de musique indonésien. Il est représenté par Singulart Paris depuis deux ans et a participé à Beirut Art Week 2019 Off/site, Independent Artist Exhibition, événement organisé par Beirut Art Fair. Il a fait partie des 5% des «artistes les plus consultés» de Singulart en seulement trois jours parmi plus de 18.000 autres créateurs, avec plus de 175.000 vues. Ses collectionneurs sont situés partout dans le monde, entre Atlanta, Paris, Crémone et Dubaï.
Aujourd’hui, ce jeune artiste de 25 ans travaille principalement avec l’acrylique, en employant des techniques mixtes. La palette de couleur est vive et variée: il ne peint pas ce qu’il voit, il peint ce qu’il ressent.
«J’ai commencé à peindre par erreur et puis j’ai adoré. J’ai choisi l’option art plastique au baccalauréat au lieu de l'espagnol. (…) Ma peinture a toujours été expérimentale et spontanée, je suis inspiré par le cubisme, l’expressionnisme et l’automatisme, j’aime aussi expérimenter différentes tailles de toiles tout en variant les médiums d’art plastique.»
Aborder des thèmes personnels à travers l’art
Bien que colorés et aux tons vifs, en réalité, ses tableaux sont une façon d’aborder des thèmes difficiles, tels que la santé mentale, et d'explorer les événements marquants de sa vie privée.
«2021 était une année très dure pour le Liban, le Covid-19 touchait beaucoup de gens et il n’y avait pas assez de places dans les hôpitaux (…). cette expérience m’a beaucoup marqué, j’ai éprouvé le besoin de prendre les choses en main (…) Je me suis mis beaucoup de pression.»
Un de ses tableaux est un collage avec les ordonnances médicales de son père, sur lesquelles il a tagué en grand «Fuck Covid», et c’est à partir de là que son succès a décollé. L’art l’aide beaucoup; pour lui, il s’agit d’une forme de thérapie, une façon de s’évader.
«Je pense que tout le monde devrait essayer, ça aide. Personnellement, mon art reflète mon état intérieur et mes sentiments. La plupart du temps, je ne planifie pas mes tableaux, c’est un processus de découverte, c’est un parcours vers mon subconscient.»
Prendre des risques
Anthony Abou Jaoudé aime prendre des risques et faire des «erreurs» dans son univers créatif. Il aime créer des peintures différentes sans forcément être limité par un système ou une structure.
«À l’université, mes profs me disaient: 'Ne mets pas de jaune dans tes créations, tu vas gâcher tes tableaux', et c’est exactement ce que j’ai voulu faire, tout essayer, me tromper, alors j’ai mis du jaune.»
Pour Anthony Abou Jaoudé, être un artiste c’est aussi pouvoir être crédible. N’étant pas représenté par une galerie d’art au Liban, il gère lui-même sa carrière pour le moment.
«C’est une façon de m’affirmer en tant que jeune artiste… je ne veux pas être limité.»
Camilla Mina
The Beginning, exposition d'Anthony Abou Jaoudé
Platinum Gallery, du 20 juin au 10 août, de 15h à 23h
Contact: +961 3 742 77
Instagram: @AnthonyAJ7
Site web: anthonyabouJaoudé.com
Cet article a été originalement publié sur le site de l'Agenda culturel.
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