La réunion de Doha: acte III du groupe des « cinq »

La réunion des cinq (Etats-Unis, France, Arabie Saoudite, Egypte, Qatar), consacrée au Liban a eu lieu lundi 17 juillet au Qatar. Elle fait suite à une autre rencontre du genre qui avait eu lieu à Paris en février dernier et avant cela à New York en septembre 2022.
C'est ce lundi 17 juillet qu’a eu lieu au Qatar, à Doha, la réunion du «groupe des cinq» (Etats-Unis, France, Arabie Saoudite, Égypte, Qatar) qui planche depuis des mois sur la situation au Liban. Cette concertation, convient-il de relever, s’inscrit dans le prolongement de la première réunion des Cinq qui a eu lieu à Paris le 6 février dernier. L’objectif recherché était alors d’élaborer une sorte de feuille de route pour sortir le Liban de l’impasse en élisant un président de la République, en dressant les grandes lignes de son programme d’action et en définissant le profil de la personnalité qui serait chargée de former le gouvernement afin que le pays puisse bénéficier de l’aide internationale promise.

Au terme des discussions intervenues à Paris, les ambassadeurs des cinq pays accrédités au Liban avaient entrepris une série de contacts avec les parties locales afin de bien souligner que le fait de ne pas élire un président de la République conduira à une remise en cause globale des relations avec le Liban. «Le véritable appui au Liban commencera après l’élection d’un chef de l’État et avec la mise en place de réformes requises par la communauté internationale», soulignaient les milieux du groupe des Cinq.
Il convient de relever dans ce cadre que la réunion de Paris du 6 février faisait suite à une rencontre préliminaire qui avait eu lieu le 21 septembre 2022 à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, entre les représentants de la France, des États-Unis et de l’Arabie Saoudite. Une déclaration conjointe émanant des trois pays avait alors été rendue publique, soulignant l’importance d’élire un président de la République conformément à la Constitution et de former un gouvernement. Cette déclaration avait aussi affirmé la nécessité pour le gouvernement libanais d’appliquer les dispositions des résolutions 1559, 1701, 1680 et 2650 du Conseil de Sécurité et le respect ferme de l’Accord de Taëf.
La résolution 2650, note-t-on, revêt une importance particulière du fait qu’elle réaffirme le droit des Casques bleus de la Finul à "opérer de manière indépendante dans leur zone de déploiement et à effectuer des patrouilles annoncées ou non annoncées» à l’avance. Cette résolution est de nouveau remise sur le tapis actuellement à l’occasion du prochain renouvellement du mandat de la Finul.

Le dossier de la présidentielle
Pour en revenir à la réunion de Doha de lundi, elle a été marquée par la participation des ambassadeurs américain et saoudien à Beyrouth, Dorothy Shea et Walid Boukhari, et surtout de l’émissaire français pour le Liban Jean-Yves Le Drian qui transmettra à l’Élysée les résultats de ses réunions à Riyad puis à Doha et dans d’autres capitales de la région, avant de se rendre sous peu au Liban. Pour rappel, M. Le Drian s’est entretenu le 12 juillet à Riyad avec Nizar Alaoula, conseiller au sein du cabinet royal saoudien et chargé par l’Arabie du dossier libanais.

Dans les faits, les participants à la réunion de Doha de lundi ont des opinions divergentes sur la question de la présidentielle. La question qui se pose dans ce cadre, au stade actuel, est de savoir si la France insiste encore sur l’option Sleiman Frangié. Les États-Unis et le Qatar pencheraient de leur côté pour Joseph Aoun, l’actuel commandant en chef de l’armée, la position de l’Arabie Saoudite est neutre alors que l’Égypte attendra probablement de voir de quel côté penchera la balance.
Sur le plan local, certains pôles libanais ont donné le ton au cours des derniers jours. Le chef du Courant Patriotique Libre, Gebran Bassil a ainsi déclaré dimanche que toute intervention extérieure serait la bienvenue tant qu’elle ne nous impose pas ses propres choix. Quant à Samir Geagea, leader des Forces libanaises, il souligne que la seule solution est dans l’élection d’un président de la République dans le cadre de sessions parlementaires ouvertes, jusqu’à l’élection du président. “Nous en avons assez de faire appel à la France, de nous rendre au Qatar et au Caire”, a notamment souligné à ce propos M. Geagea.
 
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