Depuis le 1ᵉʳ mars dernier, à la suite d'une décision du ministère de l’Économie, les prix sont affichés en dollars dans les supermarchés. Imposer le billet vert dans les supermarchés avait pour principale raison de stabiliser les prix qui ne cessaient de fluctuer. Or, force est de constater que cinq mois plus tard, les prix au supermarché ne sont pas si stables que ça.
Depuis début mars, les Libanais ont vu les prix s’afficher dans les supermarchés en dollars. Le fait d’imposer le billet vert dans les supermarchés, dans un contexte d’hyperinflation, visait à stabiliser les prix. Or, cinq mois plus tard, les consommateurs estiment que les prix augmentent toujours, même si une étude réalisée par le ministère de l’Économie montre que le prix du panier de la ménagère a baissé et que les prix à la consommation ont chuté de 7% en moyenne entre janvier 2023 et mars 2023 – propos confirmés par le président du syndicat des supermarchés, Nabil Fahed.
Dollariser ne signifie pas la fin de la fluctuation des prix
Le président du syndicat des importateurs de produits alimentaires, Hani Bohsali, assure à ici Beyrouth que toute hausse qui n’est pas justifiée est inacceptable. «Quand je dis injustifiable, c'est lorsque l'on constate un changement de prix d’un jour à l’autre», explique-t-il.
Il estime toutefois que toutes les grandes surfaces font de leur mieux pour écouler leurs marchandises, car l’économie du «cash» qui prédomine au Liban les force à vendre leurs produits pour payer leurs dus aux fournisseurs. «De plus, ils n’ont pas le luxe d’augmenter leurs prix d’une façon aléatoire. Des exceptions surviennent, il est vrai, mais ce n’est pas la règle», relève-t-il.
Toutefois, M. Bohsali tient à préciser que la tarification en dollars ne signifie pas que les prix ne peuvent pas fluctuer. «Nous avons seulement enlevé le facteur du taux de change.» Et de poursuivre: «Les prix peuvent augmenter ou baisser mondialement. Par exemple, l’huile végétale a baissé énormément les trois derniers mois et les prix sur le marché ont chuté. Par contre, le prix du sucre, comme celui du riz, sont en hausse. Les prix affichés fluctuent en fonction des prix sur les marchés internationaux. Cependant, ils ne peuvent plus augmenter de 10 ou 20% en une semaine comme c’était le cas quand la tarification était en livres libanaises et dépendait de la variation incessante du taux de change.»
Le syndicaliste rappelle également l’effet du dollar douanier, qui est passé de 1.500 LL à 86.500 LL en six mois. Cela se répercute actuellement sur certains produits nouvellement importés avec des frais de douane élevés. Il demande aux consommateurs des exemples concrets relatifs aux hausses injustifiables afin qu'ils soient présentés au ministère de l’Économie qui se chargera de faire le nécessaire.
Même son de cloche du côté du ministère qui demande aux citoyens de porter plainte afin que ceux qui abusent au niveau des prix soient sanctionnés.
Lire aussi
Commentaires