La politique monétaire en zone euro doit "rester sur ses gardes" face à une inflation qui pourrait rester élevée plus longtemps que prévu, a prévenu mardi le nouveau président de la Banque centrale d'Allemagne, s'inscrivant dans la tradition orthodoxe de l'institution.
L'inflation en zone euro, à 5% en décembre, a atteint un niveau historiquement élevé depuis l'introduction de la monnaie unique, en se situant bien au-delà de l'objectif de 2% visé par la Banque centrale européenne (BCE) à moyen terme.
Et les perspectives de prix à moyen terme restent "très incertaines", selon M. Nagel, sur fond de conflits géopolitiques et de pénuries persistantes de composants industriels.
"Nous avons un mode d'emploi sur la façon de réagir lorsque l'inflation s'écarte de notre cible dans les deux sens", a assuré de son côté Christine Lagarde, présidente de la BCE, s'exprimant lors de cette cérémonie.
Affrontant plusieurs crises depuis l'entrée de l'euro, le Conseil des gouverneurs de la BCE "s'est aventuré en territoire inconnu", et ses dernières mesures exceptionnelles "ont laissé des traces", a observé Jens Weidmann, un proche d'Angela Merkel qui a dirigé la Buba durant dix ans.
Les montagnes de dettes accumulées par les Etats en lâchant sur la discipline budgétaire pour soutenir leurs économies, surtout depuis l'éclatement de la pandémie, peuvent "constituer un risque majeur pour la politique monétaire", prévient-il.
Proche des sociaux-démocrates qui ont succédé aux conservateurs à la chancellerie, M. Nagel a néanmoins promis de "rejoindre la ligne" prudente de la Bundesbank, ce qui promet des débats animés au sein de la BCE lors des prochains choix de politique monétaire.
AFP
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