Ski alpin: Beat Feuz peut entrer dans la légende de Wengen
©Triple vainqueur sur la mythique piste du Lauberhorn, Beat Feuz pourrait dépasser Franz Klammer au nombre de victoires samedi. Photo d’archives
Automne en demi-teinte, ou début du crépuscule ? Guère en verve dans les premières descentes, le Suisse Beat Feuz visera une quatrième voire cinquième victoire vendredi et samedi à Wengen, qui le ferait entrer dans la légende du ski alpin.
A bientôt 35 ans, qu'il fêtera après les épreuves de vitesse des JO de Pékin (4-20 février), le Bernois peine à rivaliser avec le colosse italien Dominik Paris, qui vient de s'imposer pour la 6e fois à Bormio, l'Autrichien Matthias Mayer ou le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde.
Le quadruple détenteur en titre du globe de descente, troisième à Lake Louise et Beaver Creek, puis 5e à Val Gardena, a même chuté à Bormio, ce qui ne lui était plus arrivé depuis janvier 2017, mettant fin à une série inédite de 36 descentes achevées parmi les dix premiers.
"Je n'aurais jamais pu imaginer une telle série il y a quatre ou cinq ans, à cause de mes blessures au genou (...) Maintenant elle s'achève et je peux de nouveau courir librement", relativisait-il mardi auprès de l'agence ATS-Keystone, évoquant une "pression" envolée.
Mais l'enchaînement des deux étapes les plus mythiques du circuit de vitesse, à Wengen (super-G jeudi, descentes vendredi et samedi) puis Kitzbühel (descentes les 21 et 22 janvier) pourrait bien lui redonner des couleurs.

Comme Klammer
Car le petit descendeur (1,73 m) au physique replet, qui prendra samedi son 200e départ en Coupe du monde, brille par-dessus tout dans ces classiques qui demandent autant d'expérience et de finesse que d'engagement.
Dès janvier 2020, la "Boule de feu" ("Kugelblitz") avait égalé le record de l'Autrichien Franz Klammer en décrochant sa troisième victoire à Wengen après 2012 et 2018, sur la plus ancienne et la plus longue descente du circuit mondial.
Cerné par l'Eiger, le Mönch et la Jungfrau - trilogie royale de l'Oberland bernois -, le Lauberhorn exige toute la panoplie du skieur de vitesse, avec ses virages piégeux, son saut de 40 m en aveugle le long d'un rocher, ou son schuss culminant à 161,9 km/h (record du Français Johan Clarey en 2013).

Beat Feuz y ajoute ses appuis de velours, décisifs pour ne pas perdre en vitesse sur les longues parties de glisse, sur une neige pourtant très changeante entre le départ ensoleillé et le bas ombragé de la piste.
Il aurait déjà pu briguer de nouveaux succès en 2021, si un foyer local de Covid-19 n'avait pas entraîné l'annulation de l'étape, et devra avaler cette année un programme copieux: aux deux descentes vendredi et samedi s'est ajouté un super-G jeudi, repris de Bormio, pour la première fois depuis 1994.
"Vu le terrain, ça peut être une course intéressante. Comme on part dans l'inconnu, ce sera le même défi pour tous", s'est-il réjoui auprès d'ATS.

Odermatt en progrès
Le skieur aux 15 victoires en Coupe du monde (12 en descente et 3 en super-G) enchaînera ensuite avec Kitzbühel, où il s'était enfin imposé l'an dernier en réalisant un retentissant doublé sur la Streif.
Ce sera l'ultime étape avant la quête d'un premier or olympique à Pékin, en descente le 6 février et en super-G deux jours plus tard, alors que le Bernois avait respectivement dû se contenter du bronze et de l'argent dans ces deux épreuves à Pyeongchang-2018.
Outre la forme pré-olympique de Beat Feuz, Wengen permettra de jauger celle de son grand rival Dominik Paris, mais aussi le retour en fanfare d'Aleksander Aamodt Kilde, auteur de quatre succès en décembre, moins d'un an après une grave blessure au genou droit.
Novice sur le Lauberhorn, Marco Odermatt pourrait aussi y confirmer ses progrès en vitesse: hégémonique en géant et solide leader de la course au gros globe, le Suisse de 24 ans a déjà remporté le super-G de Beaver Creek cette saison, tout en prenant la 4e place de la descente de Lake Louise puis la 2e de celle de Bormio.
Source AFP
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