Présidentielle: la gestion du Covid et le \
©(Photo by jody amiet / AFP)
Covid au Sénat, Covid à l'école avec une grève géante annoncée jeudi: l'épidémie continue mercredi de mettre la pression sur l'exécutif, attaqué par les oppositions, qui pilonnent Jean-Michel Blanquer mais aussi le "président candidat" Emmanuel Macron.

A 88 jours du premier tour, le virus éclipse encore les autres thématiques de campagne et les tergiversations à gauche autour de la candidature d'Anne Hidalgo qui voit le risque de l'officialisation d'une candidature de Christiane Taubira se rapprocher.

Nul doute que le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sera interrogé à l'issue du Conseil des ministres de mercredi sur les réponses de l'exécutif au mouvement de grève géant attendu jeudi dans les écoles, collèges et lycées, que l'annonce par le Premier ministre Jean Castex de l'allègement du protocole sanitaire n'a pas calmés.

La candidate du RN Marine Le Pen a dit mercredi sur BFMTV et RMC "comprendre parfaitement" la grève et l'"authentique et légitime" exaspération des Français face à un gouvernement qui leur "pourrit l'existence" et "maltraite" les enfants.

"C'est un désordre et un chaos généralisés dans l'école et moi je ressens cette immense souffrance, à la fois de la communauté éducative, mais aussi surtout des parents", a abondé la candidate LR Valérie Pecresse sur France 2.

Le porte-parole du PS Boris Vallaud appelle même à la démission du ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, qui n'a pas hésité à affirmer mardi devant les députés qu'"on ne fait pas une grève contre un virus".

Face à la tempête, le gouvernement continue de défendre des mesures "de bon sens" et "assume" sa stratégie de tester massivement pour éviter une fermeture des écoles.

"Bas les masques"


Le quasi candidat Emmanuel Macron joue, lui, l'apaisement: il a convenu mardi qu'il n'y avait "pas de système parfait" et appelé à la "patience" et au "pragmatisme". Il sera à la Sorbonne jeudi à 17H30 en clôture du Congrès de la Conférence des présidents d’université, non loin de la manifestation des enseignants prévue du RER Luxembourg au ministère de l'Education nationale.

Le Chef de l'Etat peut au moins se féliciter que l'examen du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal au Sénat, dominé par la droite, se fasse dans un climat apaisé, loin de la vindicte des oppositions en première lecture à l'Assemblée - vindicte alimentée notamment par l'affirmation de son "envie d'emmerder" les non-vaccinés.

Le Sénat devrait voter mercredi le texte en première lecture, avec des "ajustements", pour une entrée en vigueur de la loi espérée par le gouvernement dès le 17 janvier, en plein rebond pandémique (plus de 23.000 patients étaient hospitalisés mardi soir, dont près de 4.000 en soins critiques).


Autre cheval de bataille des concurrents d'Emmanuel Macron, toujours pas déclaré pour le scrutin d'avril: l'utilisation supposée de sa fonction pour faire campagne, comme à Nice lundi sur le thème de la sécurité.

"Bas les masques", a lancé mercredi Valérie Pécresse, dénonçant un "président-candidat" qui fait campagne "en grand équipage" et "aux frais du contribuable".

Le président des Républicains Christian Jacob a saisi la commission des comptes de campagne et l'Arcom (ex-CSA) pour les alerter sur les dépenses liées aux déplacements du chef de l'Etat.

Dans les intentions de vote, Emmanuel Macron reste favori. Le sondage du jour (Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR) le donne en tête au premier tour à 23%, devant Valérie Pécresse et Marine Le Pen, toutes deux à 17%, et l'autre candidat d'extrême droite Eric Zemmour (13%).

"Esprits mal intentionnés"


La gauche reste elle encalminée. L'ex-garde des Sceaux Christiane Taubira, qui se soumettra au résultat de la Primaire populaire, une initiative citoyenne d'investiture du 27 au 30 janvier, devrait officialiser sa candidature ce week-end.

Un gros caillou dans la chaussure de la candidate socialiste Anne Hidalgo, donnée à 2,5% des intentions de vote par le sondage Elabe si Mme Taubira, créditée de 4%, se présentait.

La direction du PS a nié mercredi auprès de l'AFP des informations de presse affirmant qu'un bureau national aurait acté finalement la participation d'Anne Hidalgo à la Primaire populaire, et a dénoncé les "esprits mal intentionnés" qui relaieraient cette affirmation.

Il faut "arrêter avec l’hypothèse du rassemblement pour la victoire" et qu'Anne Hidalgo "affirme des positions, un projet, un programme", lui a conseillé le maire PS du Mans et ancien ministre Stéphane Le Foll mercredi sur Public Sénat, à la veille de la présentation du programme de la candidate PS.

En tête de la gauche dans les sondages, le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon continue, lui, de tracer sa route, fustigeant la stratégie de "l'union à tout prix à gauche" qu'il compare à "une machine à désespérer".
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