Du bout de ses doigts de pianiste, dans les couleurs de son pinceau, et jusqu’à sa manière d’être, Joy Najm rayonne.
Pendant plusieurs années, Joy Najm s’est adonnée à la peinture, qui lui servait d’échappatoire à des épreuves tant physiques que morales. Elle en ressort victorieuse et ses doigts de pianiste transforment le noir en couleurs. Ses toiles ont récemment été sélectionnées par l’hôtel Smallville à Beyrouth pour en orner le hall. En septembre 2023, l’artiste participera également à une exposition à l’Abu Dhabi National Exhibition Center (Adnec), un lieu de renommée internationale.
Joy Najm porte le tréfonds de son âme au bout du pinceau. Ayant repris la peinture après une pause de plusieurs années, elle ne cesse de peindre en couleurs. Cet art lui sert non seulement de thérapie face à la lourdeur du vécu mais aussi comme moyen de pénétrer au cœur des êtres, d’en faire ressortir l’authenticité et de partager un message crucial avec le monde: celui d’aller droit à l’essentiel.
«Je dévoile la vulnérabilité du Moi au moyen de regards profonds», affirme Joy Najm. Ses personnages d’une ressemblance extraordinaire reflètent ses traits de caractère, ainsi que ces émotions contenues que nous partageons tous. Grâce à une composition équilibrée et des couleurs à la fois harmonieuses et sobres, des yeux intenses émergent, marqués par un regard profond. «Je révèle des émotions intenses qui se cachent derrière les yeux de chaque âme», confie l’artiste.
Les personnages de Joy sont audacieux, authentiques et naturels. Ils sont sans artifices ni ornements. «Je dévoile la beauté de la simplicité dans un monde superficiel», poursuit-elle. «La dichotomie entre la simplicité et la rigidité est très présente», souligne Joy. C’est à travers son style épuré que l’essence de l’être ressort. C’est d’ailleurs l’objectif de Joy que l’on perçoit dans ses tableaux dépourvus de tout superflu. Son style est distinct, reflétant sa vision unique et élégante. Loin d’adhérer au courant abstrait, le pinceau de Joy est précis, régulier, assidu, persistant. Face à la vie et à ses innombrables douleurs et difficultés, face au poids lourd des obstacles, Joy continue d’arborer un large sourire et ses toiles en témoignent. «Mes peintures servent de catalyseur pour l’introspection, l’empathie et l’unité de la personne avec l’âme», renchérit-elle. Dans cette même perspective d’alignement, ses personnages sont des tableaux vivants. Ils lui ressemblent, mais elle ne s’en rend pas compte. L’artiste passe de l’autoportrait à une dimension universelle – celle du vécu et du ressenti. «Je cherche à rappeler l’importance de l’introspection et la nécessité d’accepter nos émotions cachées, authentiques et profondes», affirme la peintre.
Joy ne se considère pas «artiste». Elle l’est, tout simplement. Du bout de ses doigts de pianiste, dans les couleurs de son pinceau, et jusqu’à sa manière d’être, elle rayonne. Elle joue – du piano, avec ses enfants et avec ceux à qui elle donne des cours –, peint, écrit, vit et vibre au son de l’amour. La vie se résume à «l’amour» pour celle qui entreprend un voyage artistique aux couleurs des émotions. Ses toiles de peintre en sont imprégnées. «J’aspire à créer des toiles d’émotions et de traditions qui suscitent une appréciation plus profonde pour l’esprit résilient de l’humanité», conclut la peintre.
Ses mots, ses notes sereines et son monde intérieur s’invitent dans ses toiles et captivent le spectateur qui se retrouve dans un état de transe. La magie de l’art est bel et bien là. Comme dans un miroir, on regarde les personnages généreux et austères de Joy dans les yeux. Et l’on se voit.
Marie-Christine Tayah
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