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Pas de risque pour l'approvisionnement en uranium malgré le coup d'État au Niger, qui est le deuxième fournisseur d'uranium de l'Union européenne. La Commission européenne a assuré mardi que les stocks existants étaient suffisants et que les gisements mondiaux pourront couvrir les besoins dans le futur. En parallèle,la France et d'autres pays européens ont commencé l'évacuation de leurs ressortissants.

La Commission européenne a estimé mardi qu'il n'y avait "pas de risque" pour l'approvisionnement en uranium de l'UE suite au coup d'État militaire au Niger, un pays représentant un quart des approvisionnements des Européens, et ce, en raison des stocks déjà constitués.

"Il n'y a pas de risque d'approvisionnement en ce qui concerne l'UE. Les opérateurs de l'UE disposent de stocks suffisants d'uranium naturel pour atténuer tout risque d'approvisionnement à court terme", a indiqué un porte-parole de l'exécutif européen lors d'une conférence de presse.

"À moyen et long terme, il existe suffisamment de gisements sur le marché mondial pour couvrir les besoins de l'UE", a ajouté le porte-parole.

En 2022, le Niger était le deuxième fournisseur d'uranium naturel de l'UE (avec une part de 25,38%) derrière le Kazakhstan, a indiqué lundi à l'AFP Euratom.

Le Kazakhstan est de loin le premier producteur mondial d'uranium naturel, avec 40,6% du total extrait en 2020, suivi de l'Australie (12,8%) et de la Namibie (11,3%) et du Canada (8,1%) puis du Niger (7,6%). Cette part du Niger dans l'offre mondiale est même tombée à 4,7% en 2021, selon Euratom.

"La situation au Niger ne présente aucun risque sur la sécurité d'approvisionnement de la France en uranium naturel", a affirmé le ministère français de la Transition énergétique, insistant sur les efforts de diversification des approvisionnements d'uranium.
Les ressortissants européens sur le départ 

La France a commencé mardi soir à évacuer par avion des civils français et européens du Niger à la suite du putsch de la semaine dernière, sa première évacuation massive au Sahel où les coups d'Etat se sont multipliés depuis 2020.

Un premier avion évacuant des Français a décollé de Niamey, a annoncé en début de soirée à l'AFP la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna. D'autres passagers, "avec davantage d'Européens", étaient en train d'embarquer dans un deuxième avion vers 18H20 GMT. Il décollera prochainement, également de l'aéroport civil de Niamey, selon elle.

"Il y a 600 Français qui ont exprimé clairement leur intention de partir et il y a un peu moins de 400 Européens", a-t-elle également précisé. Au total, quelque 1.200 Français sont enregistrés sur les listes consulaires au Niger, selon Paris.


Le ministère allemand des Affaires étrangères a recommandé dans la journée "à tous ses ressortissants à Niamey"  d'accepter l'offre de la France. L'Italie a, elle, annoncé se tenir prête à évacuer par un avion spécialement affrété ses ressortissants de Niamey.
Une position américaine ambiguë

Les États-Unis, qui misent sur le Niger dans la lutte antijihadiste au Sahel, ont condamné avec force le renversement du président Mohamed Bazoum mais se sont gardés jusqu'à présent de parler de "coup d'État", se conservant une petite marge de manœuvre.

Alors que la France apparaît en première ligne ordonnant la suspension de son aide directe et l'évacuation de ses ressortissants, ainsi que d'autres Européens, les États-Unis ont, à ce stade, décidé ni l'un ni l'autre.

Et, surtout, Washington considère qu'il y a encore une "petite fenêtre" pour la diplomatie et le rétablissement du président Bazoum dans ses fonctions, saluant au passage le message de fermeté envoyé aux militaires putschistes par les pays de l'Afrique de l'Ouest.

"Nous n'avons aucune indication de menaces directes visant des citoyens américains ou nos installations" au Niger, a déclaré mardi le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, John Kirby.

Sami Erchoff avec AFP

 

 

 
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