Dans le décor pittoresque du théâtre en plein air de Sète, Catherine Ringer redonne vie aux versets chargés d’amour et de sensualité de la poétesse quasi centenaire, Alice Mendelson. Elle enchante le public avec sa voix captivante et son charisme indéniable.
Née en 1925, Alice Mendelson est une figure intellectuelle respectée et une ancienne enseignante de français. Elle a délivré une leçon de vie, en 2018, affirmant que, «pour bien vieillir, il est bon d’avoir le vice de la joie». Cette philosophie émane d’une femme qui a partagé une amitié sincère avec le père de Catherine Ringer, le peintre Sam Ringer, et qui a laissé un patrimoine poétique riche en humour et en sagacité. Durant sa récente prestation au festival de poésie «Voix vives de Méditerranée en Méditerranée», elle a choisi de rendre hommage à ces poèmes, les incarnant sur scène avec une sensibilité artistique particulière.
Vêtue d’une longue robe rouge et juchée sur des talons hauts, Catherine Ringer a présenté au public du Théâtre de la Mer son spectacle intitulé «L’Érotisme de vivre». Il s’agit d’une production née en 2021 pour soutenir le Théâtre de la Huchette à Paris, alors en péril à la suite de la pandémie dévastatrice de Covid-19.
Immergée dans le décor pittoresque du théâtre en plein air de Sète, situé dans le département de l’Hérault, Catherine Ringer ressuscite les versets chargés d’amour et de sensualité de la poétesse quasi centenaire, Alice Mendelson, grâce à sa voix captivante et à son charisme indéniable. C’est une découverte artistique et littéraire précieuse que Ringer s’est engagée à révéler au monde.
Pour tenter de remédier aux difficultés financières auxquelles il faisait face, le théâtre avait alors fait appel à des personnalités publiques pour des représentations exceptionnelles. Touchée par cette initiative, Catherine Ringer s’est portée volontaire. «J’ai pensé aux poèmes d’Alice», révèle-t-elle à l’AFP, expliquant son choix d’inclure l’œuvre de Mendelson dans sa contribution. Cette confession a eu lieu lors d’une rencontre avec son public dans un parc ombragé de Sète, le lendemain de sa performance.
La relation entre Ringer et Mendelson remonte à plus de trois décennies. Après la mort de son père, Sam, en 1986, Catherine Ringer a ressenti le besoin de connaître ceux qui avaient partagé des moments intimes avec lui en dehors du cadre familial. Elle se remémore Alice comme une «petite dame», un «être de lumière» qui «irradie».
La poésie de Mendelson, pourtant, était restée inconnue du grand public jusqu’à ce que Pascal Quéré, conteur, la présente à Catherine Ringer. Les écrits révélés étaient ceux de Mendelson qui, après sa carrière en tant que professeure, s’était reconvertie en conteuse et animatrice d’ateliers d’écriture à la retraite.
Au gré de la mélodie et des mots, Ringer récite, et parfois chante, les poèmes de Mendelson sur scène. Certains remontent aux années 1940, témoins de l’éveil à la sensualité d’une jeune femme. D’autres, plus récents et empreints d’un humour teinté de malice, ont à peine deux ans.
«C’est une poésie simple d’accès, tout en étant élaborée, et avec quand même une bonne dose d’érotisme», commente Ringer, adoucie par la mélodie du piano de Grégoire Hetzel.
Tandis que sa tournée continue avec ce spectacle inédit, Ringer prépare parallèlement de nouvelles chansons, tout en laissant planer le mystère sur leur genre musical: rock, jazz, chanson ou musique classique. «J’ai toujours fait des choses assez variées. Pour moi, c’est indispensable de faire des choses différentes», conclut-elle.
Le parcours artistique de Catherine Ringer la mènera au Québec en septembre, en Belgique et dans plusieurs villes de France cet hiver. Elle sera également à Paris au printemps et continuera ainsi à faire résonner la poésie vibrante d’Alice Mendelson.
Avec AFP
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