Raï: impossible de vivre sur une terre ayant plus d'un État
Le patriarche maronite, Bechara Raï, a pratiquement repris à son compte le discours de l'opposition qui a affirmé, après les affrontements meurtriers de Kahalé, mercredi, qu'il n'est plus possible de cohabiter avec les armes illégales du Hezbollah. Il a demandé à toutes les composantes du pays de se rassembler sous l’égide de l’État, en particulier pour ce qui a trait à l’utilisation des armes. «Il n’est pas possible de vivre sur une terre ayant plus d’un État, plus d’une armée, plus d’un pouvoir et plus d’une souveraineté», a-t-il insisté dans son homélie, dimanche, lors de la messe célébrée à l’église Notre Dame de la Miséricorde à l’occasion de l’inauguration de la Chapelle Saint Charbel à Kaakour, dans le Metn.

Le patriarche a aussi appelé à l’application de l’accord de Taëf, à éviter les dérapages dans le cadre de la conjoncture régionale actuelle ainsi que l’élection d’un président. Il a en outre affirmé partager la tristesse des habitants de Aïn Ebel pour l'assassinat d'Elias Hasrouni, un cadre des Forces libanaises, le 2 août, dans des circonstances qui n'ont pas été encore élucidées. Il s’est également solidarisé avec les habitants de Kahalé après la mort d’un des leurs, Fadi Bejjani, victime de l’accrochage qui s'est produit entre des habitants de cette localité et des miliciens du Hezbollah, suite au dérapage d'un camion chargé d'armes appartenant à la formation pro-iranienne. Mgr Raï a déclaré: «nous sommes également attristés par la mort d’une victime dans leurs rangs», en référence au milicien du Hezbollah tué lors de ces accrochages.


Une nouvelle étape de la confrontation politique semble ainsi s’ouvrir avec l’insistance, de plus en plus soutenue, de ne plus assurer de couverture politique aux pratiques du Hezb et de barrer la route à la structure que celui-ci essaie d’établir dans le pays au détriment des institutions de l'État. L'insistance à mettre en relief tout le mal que l'excès de force milicien du Hezbollah fait au Liban est assortie d'appels appuyés à une consolidation du rôle des institutions officielles.
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