Basket: le Liban à l’assaut du monde
©Jad el-Hajj mise gros sur la vedette de la sélection libanaise Waël Arakji qui est capable de soulever des montagnes. Photo: Sarkis Yeretsian
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Le Liban participe à la Coupe du monde de basket-ball qui se déroulera du 25 août au 10 septembre, aux Philippines, au Japon et en Indonésie.
 
Le Liban dispute, à partir de vendredi, en Indonésie, sa première Coupe du monde de basket-ball depuis treize ans: un retour aux affaires qui s’accompagne de grandes ambitions. En effet, les «Cèdres» cristallisent les espoirs de toute une nation après les exploits réalisés par la sélection en 2022.
À titre de rappel, les joueurs libanais ont remporté en 2022, le Championnat arabe des nations avant de se distinguer lors de la Coupe d’Asie (vice-champions) à la suite d’une compétition extraordinaire. Au passage, une qualification flamboyante pour la Coupe du monde avait immortalisé cette année historique.
Après une si longue absence, les Libanais ne préfèrent évidemment pas pavoiser, , d'autant que leurs quatre dernières sorties en amical, n’ont pas laissé un souvenir impérissable dans la tête de leurs supporters. Trois défaites contre la Côte d’Ivoire, le Mexique et les Arizona Wildcats, contre une seule et modeste victoire sur l’Égypte. En termes de matchs de préparation, on a connu des situations plus rassurantes.
Parcours lors de la Coupe du monde
La 19e édition du championnat du monde de basket-ball masculin, renommé Coupe du monde de basket-ball FIBA se déroulera en Indonésie, au Japon et aux Philippines du 25 août au 10 septembre. Ce sera le deuxième tournoi du nouveau cycle qui a commencé en 2019. Trente-deux équipes participent au tournoi.
Il s’agit là de la quatrième participation du Liban à la Coupe du monde de basket. Avant ça, le Liban avait pris part à trois éditions successives – 2002, 2006 et 2010.
En 2002, les Libanais participent à leur première Coupe du monde à Indianapolis, mais ils finissent derniers en perdant leurs quatre matchs lors de la phase de poules.
En 2006 au Japon, l’équipe du Liban remporte sa première victoire. Elle s’impose 82-72 face au Venezuela. Après deux défaites sévères face à l’Argentine (72-107) et la Serbie-et-Monténégro (57-104), le Liban surprend tout le monde en battant l’équipe de France (74-73). Deux jours plus tard, le Liban échoue aux portes des huitièmes de finale contre le Nigeria (72-95). Le Liban termine 18e sur 24 équipes avec deux victoires et trois défaites. En 2010, le Liban enregistre quatre défaites et une victoire face au Canada – dans une rencontre où Fady el-Khatib, auteur de 31 points avait particulièrement brillé.
L’intérieur américain, Omari Spellman a été naturalisé spécialement pour la Coupe du monde. DR
Les adversaires du Liban

Placée dans le groupe H, l’équipe du Liban disputera le premier match de la Coupe du monde contre la Lettonie (12h15, heure de Beyrouth) avant d’affronter le Canada et la France. La Lettonie fait partie des nations qui disputent leur première Coupe du monde, mais elle n’est pas pour autant un adversaire faible. Même si, à neuf jours de l’ouverture de la Coupe du monde, le joueur NBA des Celtics de Boston, Kristaps Porzingis, a déclaré forfait. Blessé au pied, il ne disputera donc pas le match contre l’équipe du Liban lors de la phase des poules.
Parmi les trente-deux équipes qui participeront à cette compétition, il n’y en a peut-être aucune qui suscite autant d’intérêt et d’attentes que celle du Canada. Lors des éditions précédentes, certains parmi les meilleurs Canadiens étaient absents et les résultats s’en sont ressentis. Ce ne sera pas le cas cette fois-ci. Les joueurs sélectionnés sont très talentueux. Il s’agit notamment du meneur Shai Gilgeous-Alexander (Oklahoma City Thunder), du nouveau champion NBA Jamal Murray (Denver Nuggets) et de la star RJ Barrett (New York Knicks), aux côtés d’autres stars de la NBA. Les Libanais sont d’ores et déjà prévenus.
L’équipe française très expérimentée veut continuer d’avoir du succès. Les Bleus ont sélectionné une éauipe très solide pour la Coupe du Monde, avec notamment Rudy Gobert, Evan Fournier, Nando de Colo et Nicolas Batum.  La performance des Bleus aux JO de Tokyo il y a deux ans avait été impressionnante. Ils avaient fait preuve de détermination et de régularité. L’an dernier au FIBA EuroBasket, leur parcours les a menés en finale, avec une défaite contre l’Espagne qui leur est restée en travers de la gorge. Il est indéniable que la France a les moyens d’aller loin.
Côté libanais, le sélectionneur Jad el-Hajj a fait appel à un effectif soudé dont voici la composition:
Jad Khalil, Ali Mezher (meneurs), Waël Arakji, Sergio Darwich, Ali Mansour, Amir Saoud, Karim Zeinoun (arrières), Hayk Gyokchian, Mark Khoury, Omari Spellman (ailiers), Karim Ezzeddine et Ali Haïdar (pivots).
L’inconnue Spellman
Disparu des radars NBA depuis mars 2020, Omari Spellman s’apprête à donner de ses nouvelles à la planète entière.
En avril dernier, la naturalisation de Spellman était venue à point pour la sélection libanaise dont les rangs se retrouvaient sérieusement renforcés par l’Américain à quatre mois de la Coupe du monde.
Sélectionné à la 30e position de la Draft 2018, Spellman joue aujourd’hui en Corée du Sud et porte les couleurs de l’Anyang KGC. La saison écoulée, il a tourné à 19.7 points de moyenne, moyennant un correct 36% à 3-points. Dégainer de loin avec confiance et justesse est l’un des atouts qui font de cet intérieur de 2m03, une boule de nerfs mobile et capable de conclure une possession à n’importe quelle distance.
Petit (gros) bémol, Omari Spellman est… en surpoids. 150 kilos, selon un blogueur sud-coréen, photo à l’appui. Il y a aussi la vidéo du match amical entre les Wildcats d’Arizona et le Liban. Même si Spellman a marqué 21 points lors de ce match, sa forme physique est bien trop incertaine à à quelques encablures de la compétition. Le Liban se serait bien passé de cette malencontreuse manie de Spellman qui lui a déjà coûté quelques soucis lors de sa saison rookie. Alors « Supelman » ou Gargantua? Réponse vendredi
Toujours est-il que le Liban avance le cœur léger vers la Coupe du monde. L’objectif se veut raisonnable: une petite victoire, un classement final en tête des nations asiatiques synonyme de qualification automatique pour les JO de Paris pour continuer de s’asseoir à la table des grands.
Vu le niveau de ses adversaires du premier tour, la tâche s’annonce gargantuesque (décidément) même si des résultats honorables sont loin d’être impossibles. En cas de défaite, il conviendrait alors de limiter les dégâts en gérant des petits écarts pour atteindre les objectifs.
Certains rêvent de beaucoup mieux.
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