Révélation cinématographique: Angoulême récompense «Le temps d’aimer» de Quillévéré
Lors d’un festival dont la notoriété ne cesse de croître, Katell Quillévéré s’est distinguée ce dimanche 27 août 2023 en remportant le prestigieux premier prix du Festival du film francophone d’Angoulême avec son film Le temps d’aimer. Ce film, fruit d’années d’élaboration et initialement présenté hors compétition au festival de Cannes, s’inspire des tribulations de la grand-mère de la réalisatrice, qui avait eu un enfant avec un soldat de la Wehrmacht à l’âge de 17 ans.
Le temps d'aimer, film à la fois historique et sentimental, narre le destin d’une femme ostracisée et tondue à la suite de la Libération. En 1947, sur une plage de Normandie, Madeleine (incarnée par Anaïs Demoustier), employée dans un établissement hôtelier et mère d’un enfant, croise le chemin de François (interprété par Vincent Lacoste), un jeune universitaire à la fois fortuné et érudit, mais empreint de mystère. Leur attrait mutuel est instantané, conduisant rapidement à une union. Pour Madeleine, cette liaison représente une chance de transcender les traumatismes de guerre et, en particulier, l’ombre de son précédent amant, un soldat allemand, père de son fils Daniel. Après avoir été publiquement humiliée et expulsée de son domicile, Madeleine apparaît comme une figure profondément ébranlée.
Cette récompense à Angoulême marque-t-elle l’apogée de la reconnaissance pour Katell Quillévéré? «J’ai l’impression que la vie de mon film démarre vraiment ici et c’est un sentiment merveilleux». Ainsi s’exprime la cinéaste lors de la remise de son trophée. Âgée de 43 ans, cette réalisatrice, quoique pas totalement inconnue, n’a pas encore été pleinement propulsée sous le feu des projecteurs. Pourtant, elle a précédemment signé des œuvres à succès, comme Suzanne, qui dépeint une passion dévorante, et Réparer les vivants, adaptation acclamée du roman de Maylis de Kerangal.


Le Festival d’Angoulême, présidé par Laetitia Casta, a également honoré Rosalie de Stéphanie Di Giusto, décernant le prix Valois de l’actrice à Nadia Tereszkiewicz et celui de la musique à Hania Rani. Quant au Valois du scénario, il fut attribué à Yolande Moreau et Frédérique Moreau pour La Fiancée du poète.
La seizième édition de ce festival a gagné en popularité, atteignant un record d’affluence malgré une chaleur accablante. Les cinéphiles ont été séduits par cet événement d’envergure, ainsi que par son pass avantageux, qui offre un accès à des films inédits. De nombreuses célébrités ont également manifesté leur enthousiasme, préférant parfois la simplicité d’Angoulême au glamour cannois. Dominique Besnehard, cocréateur du festival, ambitionne de créer une synergie avec Cannes tout en demeurant un précurseur dans le monde du cinéma.
Avec AFP
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