Le Conseil de sécurité des Nations-Unies, qui a tenu une réunion jeudi à 17h30 (heure de Beyrouth), a renouvelé pour un an le mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).
Treize membres du conseil ont voté en faveur de la résolution 2695. La Russie et la Chine se sont abstenues.
Le renouvellement est intervenu suite à un compromis entre la France et les États-Unis sur la liberté de mouvement des Casques bleus.
La résolution «proroge le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2024», reprenant en grande partie la formulation adoptée il y a un an sur la liberté de mouvement des quelque 10.000 Casques bleus, et qui est, depuis, contestée par le gouvernement libanais et le Hezbollah.
Le texte appelle ainsi toutes les parties à «assurer que la liberté de mouvement de la Finul dans toutes ses opérations et que l'accès de la Finul à la Ligne bleue dans sa totalité soient respectés et non entravés». «La Finul n'a pas besoin d'autorisation préalable ou de permission pour mener les tâches de son mandat» et «est autorisée à conduire ses opérations de façon indépendante», poursuit le texte, soulignant toutefois la nécessité de «coordonner avec le gouvernement du Liban».
Les Émirats arabes unis avaient envisagé un amendement, selon l'AFP, supprimant cette référence à la coordination avec les autorités libanaises, comme dans la résolution de 2022, mais n'a finalement pas mis cet amendement au vote.
Mercredi, le vote avait été reporté au dernier moment, certains pays, notamment les États-Unis, les Émirats arabes unis et l’Albanie, ayant rejeté la formule proposée par la France.
Paris avait apporté un amendement au texte de l’article 16, qui permet aux soldats de la Finul d’accomplir leur mission au Liban-Sud «sans autorisation préalable» et «indépendamment» de l'armée libanaise. Cette modification du brouillon fait état notamment d’une «coordination» entre la force internationale et l’État libanais.
On rappelle que l’article 16, introduit l’année dernière dans la résolution 2560 de l’ONU, avait été dénoncé par l’État libanais et le Hezbollah.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a récemment déploré le fait que la Finul n'a toujours pas «pleinement accès» à certains lieux, notamment des sites de l'ONG libanaise Vert sans frontière que les États-Unis notamment accusent d'être une «couverture» aux activités du Hezbollah.
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a, lui, mis en garde en début de semaine contre la reconduction du mandat de la force onusienne dans les mêmes termes qu'en 2022. «Une force armée étrangère qui se déplace sur le territoire libanais sans l'autorisation du gouvernement et de l'armée libanaise, sans coordination avec l'armée libanaise, où est la souveraineté dans tout cela?» avait-il lancé.
Le gouvernement libanais, dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, a, lui aussi, appelé à une reconduction de la force, mais sur la base de la résolution de 2021 qui n'insistait pas autant sur l'indépendance de mouvement des Casques bleus.
«Malheureusement, le texte ne reflète pas toutes nos inquiétudes», a réagi jeudi la représentante libanaise Jeanne Mrad. «La liberté de mouvement doit être respectée, oui, mais doit également inclure des contrôles, pour différentes raisons», a-t-elle ajouté, évoquant notamment la sécurité du personnel de l'ONU.
Israël
Le ministère israélien des Affaires étrangères a salué le renouvellement du mandat.
«La Finul aide à conserver la stabilité au Liban-Sud. Nous appelons la communauté internationale à adopter une attitude déterminée face aux tentatives de l'organisation terroriste Hezbollah de faire de la provocation et tenter d'entraîner une escalade» de la violence, a-t-il indiqué.
Communiqué de la Finul
La Finul a annoncé la prorogation de son mandat au Liban-sud, soulignant que la nouvelle résolution «réaffirme l'autorisation de la Finul de mener ses opérations de manière indépendante tout en continuant à se coordonner avec le gouvernement libanais».
Dans un communiqué publié jeudi soir, la Finul a indiqué: «Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté aujourd’hui la résolution 2695 (2023), prolongeant d’un an le mandat de maintien de la paix de la Finul. La nouvelle résolution réaffirme le mandat de la Finul, en vertu de la résolution 1701 (2006) et des résolutions ultérieures.»
Elle a ajouté: «La résolution réaffirme l'autorisation de la Finul à mener ses opérations de manière indépendante tout en continuant à coordonner avec le gouvernement libanais, dans le respect de la souveraineté libanaise.»
«L’objectif ultime de la résolution 2695, comme de la résolution 1701, reste un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme au conflit», a-t-elle souligné.
Rappel
À l’origine, la Finul a été établie en mars 1978 par le Conseil de sécurité pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban, rétablir la paix et la sécurité internationales et aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité effective dans la région. Le mandat de la mission a été ajusté deux fois en raison des développements intervenus en 1982 et en 2000.
Après la guerre de l’été 2006, le Conseil a décidé que la Finul devra, en sus de l’exécution de son mandat d’origine, contrôler la cessation des hostilités, accompagner et appuyer les forces armées libanaises à mesure de leur déploiement dans tout le sud et fournir son assistance pour aider à assurer un accès humanitaire aux populations civiles et le retour volontaire des personnes déplacées dans des conditions de sécurité.
Le mandat de la Finul est renouvelé chaque année par un vote du Conseil de sécurité.
Treize membres du conseil ont voté en faveur de la résolution 2695. La Russie et la Chine se sont abstenues.
Le renouvellement est intervenu suite à un compromis entre la France et les États-Unis sur la liberté de mouvement des Casques bleus.
La résolution «proroge le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2024», reprenant en grande partie la formulation adoptée il y a un an sur la liberté de mouvement des quelque 10.000 Casques bleus, et qui est, depuis, contestée par le gouvernement libanais et le Hezbollah.
Le texte appelle ainsi toutes les parties à «assurer que la liberté de mouvement de la Finul dans toutes ses opérations et que l'accès de la Finul à la Ligne bleue dans sa totalité soient respectés et non entravés». «La Finul n'a pas besoin d'autorisation préalable ou de permission pour mener les tâches de son mandat» et «est autorisée à conduire ses opérations de façon indépendante», poursuit le texte, soulignant toutefois la nécessité de «coordonner avec le gouvernement du Liban».
Les Émirats arabes unis avaient envisagé un amendement, selon l'AFP, supprimant cette référence à la coordination avec les autorités libanaises, comme dans la résolution de 2022, mais n'a finalement pas mis cet amendement au vote.
Mercredi, le vote avait été reporté au dernier moment, certains pays, notamment les États-Unis, les Émirats arabes unis et l’Albanie, ayant rejeté la formule proposée par la France.
Paris avait apporté un amendement au texte de l’article 16, qui permet aux soldats de la Finul d’accomplir leur mission au Liban-Sud «sans autorisation préalable» et «indépendamment» de l'armée libanaise. Cette modification du brouillon fait état notamment d’une «coordination» entre la force internationale et l’État libanais.
On rappelle que l’article 16, introduit l’année dernière dans la résolution 2560 de l’ONU, avait été dénoncé par l’État libanais et le Hezbollah.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a récemment déploré le fait que la Finul n'a toujours pas «pleinement accès» à certains lieux, notamment des sites de l'ONG libanaise Vert sans frontière que les États-Unis notamment accusent d'être une «couverture» aux activités du Hezbollah.
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a, lui, mis en garde en début de semaine contre la reconduction du mandat de la force onusienne dans les mêmes termes qu'en 2022. «Une force armée étrangère qui se déplace sur le territoire libanais sans l'autorisation du gouvernement et de l'armée libanaise, sans coordination avec l'armée libanaise, où est la souveraineté dans tout cela?» avait-il lancé.
Le gouvernement libanais, dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, a, lui aussi, appelé à une reconduction de la force, mais sur la base de la résolution de 2021 qui n'insistait pas autant sur l'indépendance de mouvement des Casques bleus.
«Malheureusement, le texte ne reflète pas toutes nos inquiétudes», a réagi jeudi la représentante libanaise Jeanne Mrad. «La liberté de mouvement doit être respectée, oui, mais doit également inclure des contrôles, pour différentes raisons», a-t-elle ajouté, évoquant notamment la sécurité du personnel de l'ONU.
Israël
Le ministère israélien des Affaires étrangères a salué le renouvellement du mandat.
«La Finul aide à conserver la stabilité au Liban-Sud. Nous appelons la communauté internationale à adopter une attitude déterminée face aux tentatives de l'organisation terroriste Hezbollah de faire de la provocation et tenter d'entraîner une escalade» de la violence, a-t-il indiqué.
Communiqué de la Finul
La Finul a annoncé la prorogation de son mandat au Liban-sud, soulignant que la nouvelle résolution «réaffirme l'autorisation de la Finul de mener ses opérations de manière indépendante tout en continuant à se coordonner avec le gouvernement libanais».
Dans un communiqué publié jeudi soir, la Finul a indiqué: «Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté aujourd’hui la résolution 2695 (2023), prolongeant d’un an le mandat de maintien de la paix de la Finul. La nouvelle résolution réaffirme le mandat de la Finul, en vertu de la résolution 1701 (2006) et des résolutions ultérieures.»
Elle a ajouté: «La résolution réaffirme l'autorisation de la Finul à mener ses opérations de manière indépendante tout en continuant à coordonner avec le gouvernement libanais, dans le respect de la souveraineté libanaise.»
«L’objectif ultime de la résolution 2695, comme de la résolution 1701, reste un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme au conflit», a-t-elle souligné.
Rappel
À l’origine, la Finul a été établie en mars 1978 par le Conseil de sécurité pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban, rétablir la paix et la sécurité internationales et aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité effective dans la région. Le mandat de la mission a été ajusté deux fois en raison des développements intervenus en 1982 et en 2000.
Après la guerre de l’été 2006, le Conseil a décidé que la Finul devra, en sus de l’exécution de son mandat d’origine, contrôler la cessation des hostilités, accompagner et appuyer les forces armées libanaises à mesure de leur déploiement dans tout le sud et fournir son assistance pour aider à assurer un accès humanitaire aux populations civiles et le retour volontaire des personnes déplacées dans des conditions de sécurité.
Le mandat de la Finul est renouvelé chaque année par un vote du Conseil de sécurité.
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