Dans une récente enquête publiée par Mediapart, le réalisateur Philippe Garrel, 75 ans, est accusé par cinq comédiennes de tentatives de baisers non consentis et de propositions sexuelles inappropriées lors de rencontres professionnelles. Bien que M. Garrel minimise les allégations, il présente néanmoins ses excuses. Ces révélations suscitent des questions sur la culture du consentement dans le milieu cinématographique.
Philippe Garrel, réalisateur français de 75 ans, est sous le feu des projecteurs, mais pour des raisons qui suscitent la controverse plutôt que l’admiration. Dans une enquête publiée mercredi par Mediapart, cinq actrices dénoncent des avances non consenties et des propositions sexuelles faites dans un contexte professionnel. M. Garrel minimise ces allégations tout en présentant ses excuses. À ce stade, aucune plainte formelle n’a été déposée mais, selon Mediapart, certaines de ces actions pourraient être qualifiées d’agression sexuelle ou de tentative d’agression sexuelle.
Anna Mouglalis, qui a collaboré avec M. Garrel en 2013 dans le film La Jalousie, est l’une des actrices à témoigner. Elle affirme que, bien que leur interaction durant ce projet ait été sans incident, une séance de préparation pour un autre film en février 2014 s’est terminée de manière inappropriée. Selon son témoignage, M. Garrel se serait allongé dans son lit, en l’invitant à le rejoindre. Plusieurs autres actrices évoquent des propositions similaires de la part du réalisateur, notamment des invitations à se rendre à l’hôtel.
Marie Vialle est une autre comédienne que le réalisateur a rencontrée au Conservatoire de Paris et avec laquelle il a eu une relation entre 1994 et 1997. Selon elle, Philippe Garrel aurait affirmé: «Je ne peux pas faire le film si je ne couche pas avec toi.» Le réalisateur conteste certains détails de cette histoire et regrette que la comédienne ait pu mal vivre ces moments. «Mes sentiments pour elle étant réels, je ne m’en suis pas rendu compte», déclare-t-il.
Dans une déclaration à Mediapart, M. Garrel prend conscience de la différence entre ses intentions et l’incidence de ses actions sur les femmes impliquées. «À la lecture de tous ces témoignages, je me rends compte de la différence entre ce que j’imaginais alors et ce que je leur ai fait vivre», admet-il.
Philippe Garrel, qui a reçu deux Lions d’argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise et, plus récemment, un Ours d’argent de la meilleure réalisation à la Berlinale 2023 pour Le Grand Chariot, dans lequel jouent trois de ses enfants, est sans doute à un tournant de sa carrière et de son héritage dans le monde du cinéma. Les répercussions de ces accusations sur sa réputation et ses projets futurs restent à voir.
Avec AFP
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