Gabon: le chef des putschistes devient \
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Le nouvel homme fort du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a prêté serment pour devenir "président de la transition" lundi 4 septembre. Celui qui a renversé Ali Bongo a notamment promis de lutter contre la corruption, la mauvaise gouvernance, ainsi que des élections libres.

Le général Brice Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo il y a cinq jours au Gabon, a prêté serment lundi comme président d'une "transition" dont il n'a pas fixé la durée, promettant d'installer des "institutions plus démocratiques" avant des "élections libres".

Des militaires putschistes avaient annoncé le 30 août la "fin du régime" d'Ali Bongo Ondimba, qui dirigeait le Gabon depuis 14 ans, moins d'une heure après la proclamation de sa réélection lors de l'élection du 26 août, estimant qu'elle avait été truquée.

Le lendemain, ils avaient proclamé le général Oligui, 48 ans, président d'un Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).

Aucun mort ni blessé n'a été rapporté à ce jour.

La famille Bongo dirigeait sans partage depuis plus de 55 ans ce petit Etat d'Afrique centrale, parmi les plus riches du continent grâce à son pétrole mais dont la richesse était accaparée par une élite accusée de "corruption" "massive" et de "mauvaise gouvernance".
Ali bongo toujours en résidence surveillée

Ali Bongo Ondimba, 64 ans, en résidence surveillée depuis le putsch, avait été élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui avait déjà dirigé le pays plus de 41 ans. Le "patriarche" était aussi l'un des piliers de la "Françafrique", système de cooptation politique, chasses gardées commerciales et corruption entre la France et certaines de ses ex-colonies du continent.


L'Union africaine, l'Union européenne, l'ONU et une grande partie des capitales occidentales ont condamné le coup d'Etat mais en insistant généralement sur une "différence" avec les putschs dans d'autres pays du continent (huit en trois ans) parce qu'il a été précédé, selon elles, d'une élection manifestement frauduleuse.

Depuis, le général Oligui a enchaîné, à un rythme effréné, des heures de discussions très médiatisées avec l'ensemble des "forces vives de la Nation": les clergés, les chefs d'entreprise, les syndicats, la société civile, nombre de partis politiques et anciens ministres, les ONG, les diplomates, les bailleurs de fonds, les journalistes... Il a consciencieusement pris des notes et répondu longuement aux interrogations et doléances.
Promesses d'institutions "plus démocratiques"

Le nouvel homme fort de Libreville martèle qu'il a fait de la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance son principal cheval de bataille avec le "redressement de l'économie" et la redistribution des revenus et richesses du pays aux populations.

Il a promis vendredi d'organiser, sans préciser quand, "des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées". Mais ceci seulement après avoir fait adopter, "par référendum", une nouvelle Constitution pour des "institutions plus démocratiques" et "respectueuses des droits humains". "Sans précipitation", a-t-il précisé.

La junte n'avait pas encore levé le couvre-feu décrété par l'ancien pouvoir au soir de la présidentielle. Pourtant, la vie a repris son cours dès le lendemain du putsch.

Malo Pinatel, avec AFP
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