Le patriarche maronite, Béchara Raï, effectuera vendredi une visite au Chouf, dont les temps forts seront une rencontre matinale à Chanay (Aley) avec le cheikh Akl druze, Sami Abi el-Mouna, une conférence et des allocutions à la bibliothèque de Baakline, un déjeuner au palais des Joumblatt, à Moukhtara, et une messe du soir au siège de l’évêché maronite de Beiteddine, pour la Fête de la nativité de la Vierge (8 septembre).
Contrairement à une rumeur qui circule, cette journée patriarcale n’est ni improvisée, ni un geste de complaisance destiné au nouveau chef du PSP, Teymour Joumblatt, mais a été soigneusement préparée au cours d’une visite que le cheikh Akl avait effectuée à Dimane, le 8 août dernier.
Hautement symbolique à l’heure où le divorce est au programme entre divers courants politiques, la visite ratifiera une fois de plus une «réconciliation» entre maronites et druzes, scellée, il y a 22 ans (2001), sous l’égide du patriarche Nasrallah Sfeir et du leader druze, Walid Joumblatt. Une réconciliation dans laquelle l’ancien ministre de l’Intérieur, Ziyad Baroud, voit un prototype d’un véritable «partenariat» national allant au-delà d’une simple «cohabitation».
Abi el-Mouna: Les temps changent, la réconciliation reste
Commentant pour des journalistes la visite attendue, le cheikh Akl druze a déclaré: «Entre la rencontre de 2001 qui a réuni le patriarche Sfeir et Walid Joumblatt, et la visite du patriarche Raï aujourd’hui, se confirment la vérité et la profondeur de la réconciliation qui s’est faite, encore qu’entre ces deux dates, bien des choses aient changé. Pourtant, la réconciliation tient bon, ainsi que la Montagne.»
La conférence que doit donner le patriarche, à la bibliothèque de Baakline, est intitulée «Fruits de la réconciliation et perspectives». Pour Mgr Maroun Ammar, évêque de Saïda et du Chouf, qui accompagnera le patriarche au cours de sa tournée, vendredi, ces fruits sont ceux d’un «retour à la normale comprenant la reconstruction des maisons endommagées ou détruites, le retour des populations déplacées – au-delà des hésitations de certains, ou du relogement de la famille près des lieux de l’emploi du chef de famille –, la réouverture des écoles, des universités (elles sont deux, l’Université libanaise et l’Université antonine), des dispensaires, des hôpitaux et commerces, la restitution des cloches des églises, etc. Bref, la disparition de toute peur.
«Mais, comme dans toute la Montagne, nuance Mgr Ammar, il existe encore au Chouf des maronites qui hésitent à rejoindre les villages qu’ils avaient fui, notamment parce qu’ils les jugent trop distants de leurs lieux de travail.»
Au passage, le patriarche pourrait effectuer une mise au point au sujet de sa position par rapport à l’appel au «dialogue» du président de la Chambre, Nabih Berry. «Le patriarche n’a dit ni oui, ni non à cet appel au dialogue», précise-t-on de source épiscopale proche du chef de l’Église maronite. «Ce n’est pas là son affaire. Il réclame, tout simplement, que l’on ne s’écarte pas de la Constitution», assure la source citée.
Au cours de son homélie, dimanche, Mgr Raï avait encouragé les députés à réagir favorablement à l’appel de M. Berry pour un dialogue de sept jours que ce dernier voudrait faire suivre de séances parlementaires électorales successives, jusqu’à l’élection d’un chef de l’État. Sa position avait été plutôt mal accueillie dans les milieux de l’opposition, hostile à un dialogue qu’elle juge inutile, alors que les propos du chef de l’Église maronite étaient en fait plus nuancés. «Le dialogue requiert une approche sans imposition d’idées ou de projets. Il doit respecter la Constitution et la considérer comme la seule voie à suivre», avait affirmé le patriarche.
Baroud: «Tout ce qu’il y a de plus normal»
«Cette visite ne doit pas être perçue comme exceptionnelle, mais comme tout ce qu’il y a de plus normal, affirme pour Ici Beyrouth, Ziyad Baroud. Le patriarche maronite se déplace dans toutes les régions. Il n’y a pas de raison pour qu’il ne se rende pas dans le Chouf. Le symbolisme de sa tournée, vendredi, réside dans le fait que les Libanais ont dépassé l’idée d’une simple cohabitation et sont engagés dans un véritable partenariat national qui va au-delà de la symbolique purement confessionnelle et touche à une meilleure gestion du vivre-ensemble.»
«La décentralisation dont on parle aujourd’hui, qu’est-ce, sinon la recherche d’une meilleure gestion du vivre-ensemble. Le patriarche Raï consolide cette sortie définitive de la guerre et de ses souffrances. Il faut désormais élargir aux autres composantes de la société libanaise cette gestion du pluralisme et aller de l’avant dans l’édification d’un Liban pluriel. La Montagne est, à cet égard, un bel exemple à suivre», a ajouté M. Baroud.
Contrairement à une rumeur qui circule, cette journée patriarcale n’est ni improvisée, ni un geste de complaisance destiné au nouveau chef du PSP, Teymour Joumblatt, mais a été soigneusement préparée au cours d’une visite que le cheikh Akl avait effectuée à Dimane, le 8 août dernier.
Hautement symbolique à l’heure où le divorce est au programme entre divers courants politiques, la visite ratifiera une fois de plus une «réconciliation» entre maronites et druzes, scellée, il y a 22 ans (2001), sous l’égide du patriarche Nasrallah Sfeir et du leader druze, Walid Joumblatt. Une réconciliation dans laquelle l’ancien ministre de l’Intérieur, Ziyad Baroud, voit un prototype d’un véritable «partenariat» national allant au-delà d’une simple «cohabitation».
Abi el-Mouna: Les temps changent, la réconciliation reste
Commentant pour des journalistes la visite attendue, le cheikh Akl druze a déclaré: «Entre la rencontre de 2001 qui a réuni le patriarche Sfeir et Walid Joumblatt, et la visite du patriarche Raï aujourd’hui, se confirment la vérité et la profondeur de la réconciliation qui s’est faite, encore qu’entre ces deux dates, bien des choses aient changé. Pourtant, la réconciliation tient bon, ainsi que la Montagne.»
La conférence que doit donner le patriarche, à la bibliothèque de Baakline, est intitulée «Fruits de la réconciliation et perspectives». Pour Mgr Maroun Ammar, évêque de Saïda et du Chouf, qui accompagnera le patriarche au cours de sa tournée, vendredi, ces fruits sont ceux d’un «retour à la normale comprenant la reconstruction des maisons endommagées ou détruites, le retour des populations déplacées – au-delà des hésitations de certains, ou du relogement de la famille près des lieux de l’emploi du chef de famille –, la réouverture des écoles, des universités (elles sont deux, l’Université libanaise et l’Université antonine), des dispensaires, des hôpitaux et commerces, la restitution des cloches des églises, etc. Bref, la disparition de toute peur.
«Mais, comme dans toute la Montagne, nuance Mgr Ammar, il existe encore au Chouf des maronites qui hésitent à rejoindre les villages qu’ils avaient fui, notamment parce qu’ils les jugent trop distants de leurs lieux de travail.»
Au passage, le patriarche pourrait effectuer une mise au point au sujet de sa position par rapport à l’appel au «dialogue» du président de la Chambre, Nabih Berry. «Le patriarche n’a dit ni oui, ni non à cet appel au dialogue», précise-t-on de source épiscopale proche du chef de l’Église maronite. «Ce n’est pas là son affaire. Il réclame, tout simplement, que l’on ne s’écarte pas de la Constitution», assure la source citée.
Au cours de son homélie, dimanche, Mgr Raï avait encouragé les députés à réagir favorablement à l’appel de M. Berry pour un dialogue de sept jours que ce dernier voudrait faire suivre de séances parlementaires électorales successives, jusqu’à l’élection d’un chef de l’État. Sa position avait été plutôt mal accueillie dans les milieux de l’opposition, hostile à un dialogue qu’elle juge inutile, alors que les propos du chef de l’Église maronite étaient en fait plus nuancés. «Le dialogue requiert une approche sans imposition d’idées ou de projets. Il doit respecter la Constitution et la considérer comme la seule voie à suivre», avait affirmé le patriarche.
Baroud: «Tout ce qu’il y a de plus normal»
«Cette visite ne doit pas être perçue comme exceptionnelle, mais comme tout ce qu’il y a de plus normal, affirme pour Ici Beyrouth, Ziyad Baroud. Le patriarche maronite se déplace dans toutes les régions. Il n’y a pas de raison pour qu’il ne se rende pas dans le Chouf. Le symbolisme de sa tournée, vendredi, réside dans le fait que les Libanais ont dépassé l’idée d’une simple cohabitation et sont engagés dans un véritable partenariat national qui va au-delà de la symbolique purement confessionnelle et touche à une meilleure gestion du vivre-ensemble.»
«La décentralisation dont on parle aujourd’hui, qu’est-ce, sinon la recherche d’une meilleure gestion du vivre-ensemble. Le patriarche Raï consolide cette sortie définitive de la guerre et de ses souffrances. Il faut désormais élargir aux autres composantes de la société libanaise cette gestion du pluralisme et aller de l’avant dans l’édification d’un Liban pluriel. La Montagne est, à cet égard, un bel exemple à suivre», a ajouté M. Baroud.
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