Mondial-2023: les All Blacks touchés mais pas coulés
Faut-il toujours compter les All Blacks parmi les favoris du Mondial de rugby? Après la déroute historique face à l'Afrique du Sud en préparation (35-7), la Nouvelle-Zélande a peut-être perdu plus qu'un match vendredi face à la France (27-13).

Le sélectionneur néo-zélandais Ian Foster se veut rassurant: "Les Français méritent leur victoire (...) c'est sans doute une grande victoire pour eux mais, pour nous, ça ne change pas grand-chose."

Sur le papier, "Fozzy" n'a pas tort: les All Blacks devraient se qualifier pour les quarts de finale au terme des trois prochains matchs contre des adversaires beaucoup plus modestes, la Namibie (15 septembre), l'Italie (le 29) et l'Uruguay (le 5 octobre).

Et finir premier ou deuxième de ce groupe ne changera rien au fait que l'adversaire en quarts sera redoutable: les champions du monde sud-africains ou les N.1 mondiaux irlandais, à moins que les Écossais ne viennent jouer les trouble-fête.

Clairement prétendants au sacre, Boks et Irlandais restent sur des notes positives devant les All Blacks: la démonstration d'août pour les premiers qui ne s'étaient jamais imposés sur un tel écart; un double succès historique (23-12 et 32-22) lors de la tournée en Nouvelle-Zélande du XV du Trèfle qui n'y avait jamais gagné.

Mais plus que ces dynamiques, ce qui inquiètera surtout les supporteurs des Kiwis est la manière dont ils se sont effondrés en seconde période, broyés physiquement.

'Gagner le tournoi'

La blessure de dernière minute du capitaine Sam Cane, qui vient s'ajouter aux absences de l'ailier Emoni Narawa (dos), du trois-quart Jordie Barrett (genou) ou du pilier Tyrel Lomax (genou), n'explique pas tout.

Cette équipe des All Blacks, parfois considérée au pays comme "la pire de l'histoire", se cherche un leader malgré la présence de joueurs tels qu'Ardie Savea, Sam Whitelock, Codie Taylor, Aaron Smith ou Beauden Barrett.


Alors qu'elle menait 13-9 en tout début de seconde période, après le deuxième essai de Mark Telea, elle a laissé les Bleus revenir dans le match et inscrire dix-huit points sans jamais répondre et surtout sans jamais donner l'impression qu'elle avait les moyens de le faire.

Pire, les Néo-Zélandais ont été particulièrement indisciplinés, sanctionnés à douze reprises (contre quatre pour les Français), le pilier Ethan de Groot (archi dominé en mêlée) et l'ailier Will Jordan en tête.

Ils ont aussi rendu seize ballons sur leurs phases de possession sans que les remplaçants n'inversent la tendance.

Mais le capitaine Ardie Savea ne rend pas les armes: "Il faut se reprendre et aller de l'avant. Nous avons perdu une bataille ce soir, mais il nous reste une guerre à gagner."

"Je ne pense pas qu'il faille tout reconstruire. Les statistiques sont les statistiques, je comprends tout ça", a commenté Foster. Il insite à garder en tête le visage montré notamment en première période par son équipe: "Nous avons fait preuve d'ambition et chaque fois que nous avons eu l'occasion de jouer, nous l'avons fait avec efficacité (...) Il y a eu de bonnes leçons pour nous".

Et quel que soit le scepticisme, il répète l'objectif de son équipe: "Gagner le tournoi".

Le centre Rieko Ioane ne dit pas autre chose. Digérant mal la défaite, il "espère revoir" les Français. Ce qui ne pourrait désormais n'advenir qu'en finale le 28 octobre: "Et là ce sera notre match", prévient-il.

 
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