Football: le Japon met une claque à l’Allemagne
©Le gardien allemand Marc-Andre Ter Stegen n’a rien pu faire sur l’ouverture du score japonaise. Ronny Hartmann/AFP
A neuf mois de "son" Euro-2024 à domicile, l'Allemagne a encore un peu plus plongé dans la crise, humiliée par le Japon (4-1) samedi soir à Wolfsburg, la quatrième défaite en cinq matches qui fragilise toujours plus Hansi Flick, le sélectionneur.

Les deux matches amicaux programmés en septembre, contre le Japon puis la France, mardi prochain, étaient censés lancer la reconquête des coeurs des supporters de la Mannschaft, mais le désamour se creuse au fur et à mesure que les hommes de Hansi Flick enchaînent les contre-performances.

Les huées et les sifflets des supporters se font de plus en plus audibles à la fin de chaque match de l'Allemagne, et Wolfsburg n'a pas échappé à la règle, une partie des supporters s'en allant même avant le coup de sifflet final.

Quelques "Hansi raus!" ("Hansi dehors!") épars ont même retenti après le quatrième but japonais, inscrit dans le temps additionnel.

"Nous préparons l'équipe de la bonne façon face à nos adversaires. Nous allons continuer à le faire. Nous sommes convaincus de ce que nous faisons. C'est pourquoi ça continue aussi pour moi", a assuré Flick en conférence de presse après la rencontre.

Mais Lothar Matthäus, grande voix du football allemand et capitaine de l'équipe championne du monde allemands 1990, voit mal comment Flick pourrait rester à son poste, à neuf mois de l'Euro (14 juin-14 juillet 2024).

"Plus beaucoup de monde n'était derrière Hansi Flick. Rudi Völler (le directeur sportif de la sélection, NDLR) si. Mais est-ce qu'on peut encore le garder maintenant? J'en doute", a-t-il lâché au micro du diffuseur RTL.

Au même micro, Völler a reconnu que cette nouvelle défaite faisait mal. "Nous sommes tous sous le choc. Perdre 4-1, c'est une honte, et c'était mérité. Une telle défaite, ça fait mal."

Dans l'immédiat, le directeur sportif de la sélection allemand se concentre sur le match de mardi contre les Bleus. "On va maintenant rentrer au centre d'entraînement, on va se calmer un peu et demain (dimanche, NDLR) on s'entraînera un peu", a-t-il dit. "Mardi, on a encore un match compliqué contre la France. On devrait faire un peu un travail d'introspection et réfléchir à la suite. On verra", a ajouté Völler, à qui la question du maintien de Flick venait d'être posée.

Flick a été nommé à la tête de la Mannschaft à l'été 2021, succédant au long mandat de Joachim Löw (15 ans) couronné du titre mondial en 2014.


Énormes lacunes défensives

Depuis sa traumatisante élimination dès le premier tour du Mondial au Qatar, à l'automne dernier, la Mannschaft n'a gagné qu'un match, contre le modeste Pérou (2-0). Elle a mordu la poussière contre la Belgique (3-2), la Pologne (1-0), la Colombie (2-0) et désormais le Japon.

Un bilan qu'il va être très difficile de bonifier mardi à Dortmund dans le Westfalenstadion contre l'équipe de France, qui a signé cinq succès en autant de rencontres en qualification pour l'Euro-2024.

Et face à la défense de fer des Bleus, qui n'ont pas encaissé le moindre but depuis le début des éliminatoires, l'Allemagne risque de souffrir une nouvelle fois de l'absence dans ses rangs d'un avant-centre de classe internationale.

Samedi, les Allemands ont affiché une fois de plus leurs énormes lacunes défensives en première période contre les Samurai Blue, qui avaient précipité le désastre qatari en s'imposant fin novembre à Doha (2-1).

Les deux premiers buts japonais sont venus du côté gauche allemand, avec Nico Schlotterbeck dépassé.

Ter Stegen a ensuite repoussé plusieurs attaques japonaises, mais n'a rien pu faire sur une contre-attaque en fin de rencontre, conclue par Takuma Asano. Le quatrième but d'Ao Tanaka n'a fait qu'amplifier la déroute.

Sous pression après les échecs des matches amicaux de mars et de juin, Hansi Flick avait essayé d'innover en repositionnant Kimmich sur le côté droit de la défense, avec un rôle offensif sur les phases de possession de balle. Il avait aussi donné le brassard de capitaine à Gündogan. Ces essais n'ont pas été transformés sur le terrain.

 
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