Au cœur de la semaine la plus attendue de la mode londonienne, des designers issus de divers horizons ont présenté des créations qui mêlent audace, tradition et innovation. Dimanche dernier, la London Fashion Week fut l’épicentre de tendances éclectiques et radicalement différentes, portées par des créatrices aux visions singulières.
L’Ukrainienne Masha Popova, reconnue pour sa maîtrise du denim, a une nouvelle fois embrassé ce matériau pour livrer une collection intitulée «Monster», en hommage aux véhicules 4x4 surdimensionnés communément appelés Monster trucks. Dans cet univers où le jean se décline en teintes délavées, usées ou transformées en patchwork, Masha Popova exalte la solidité et la résilience.
Les silhouettes s’affichent avec des jupes mini, des tailles basses et des jeans décolletés sur les hanches, illustrant une féminité brute et indomptée. Le défilé, rythmé par une musique techno scandée par les vrombissements de moteurs, fut un écho vibrant aux carrosseries clinquantes de ces véhicules emblématiques.
Dans un éclat de célébration du denim repensé, la créatrice ukrainienne a offert un spectacle agrémenté de la présence des sœurs Roberts – Abby et Charlotte, des influences notoires de TikTok. Emma Winder, mannequin et créatrice de contenu mode réputée pour son aversion pour le «double denim», confesse avoir été agréablement surprise par les tons terreux de la collection, une interprétation subtile et sophistiquée du matériau souvent sous-estimé.
La scène a ensuite cédé la place au spectacle poétique de Susan Fang, une créatrice chinoise qui s’est forgé une réputation impressionnante depuis la création de sa marque en 2017, tout juste diplômée de la prestigieuse Central Saint Martins à Londres. Pour sa collection Printemps/Été 2024, Fang a sculpté des visions éthérées, conjuguant l’art délicat du cerf-volant avec l’expression de la féminité à travers des textiles aériens.
Les invités ont été transportés dans un monde onirique où les robes et les jupes à volants en tulle prenaient vie, créant une danse harmonieuse de formes et de couleurs. Les pièces maîtresses du défilé étaient indubitablement les œuvres artisanales mettant en scène des arbres de perles minutieusement élaborés à la main par des femmes de minorités chinoises, symbolisant un puissant arbre de vie.
Dans une affirmation de diversité et d’inclusivité, le défilé a mis en vedette une mannequin arborant fièrement une prothèse à la place de la jambe droite, défilant avec une grâce et une force qui captaient l’essence véritable de la collection de Fang.
Alors que le week-end de la mode se poursuivait, Sinead Gorey, la Londonienne en pleine ascension, a fait son entrée avec une collection vibrant d’énergie et de couleurs vivifiantes. Baptisée «British Summer of Love», cette série s’offre comme un hommage renouvelé à la culture britannique, convoquant l’esprit des Spice Girls et des Sex Pistols dans une célébration joyeuse et rebelle du glamour, du sexy et du débridé.
Les créations de Gorey flirtent avec les symboles nationaux, réinterprétant l’Union Jack sur une panoplie de pièces – des bottes à hauts talons à des motifs picturaux célébrant la légendaire Kate Moss. C’était une déclaration d’amour pour une époque révolue, mais aussi une invitation à recréer cette énergie dans le présent.
Alors que les festivités touchent à leur fin, l’industrie de la mode reste en ébullition, dans l’attente du prochain défilé dominical d’Erdem, où les connaisseurs s’attendent à voir d’autres prouesses créatives dévoilées. Dans un monde qui évolue sans cesse, ces créateurs prouvent que l’innovation, l’inclusion et le respect des traditions peuvent se rencontrer et s’épanouir sur les podiums du monde entier.
Avec AFP
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