Braathen signe une remontée historique pour gagner le slalom de Wengen
©Braathen, célébrant sa victoire en Slalom à Wengen
Seulement 29e de la première manche, le Norvégien Lucas Braathen a signé la plus belle remontée de l'histoire de la Coupe du monde pour remporter aujourd’hui le slalom de Wengen, un an après une grave blessure au genou.

« C'est vraiment extraordinaire », a lâché le skieur d'Oslo, entre rires et larmes, encore incrédule d'avoir triomphé dans « l'un de (ses) endroits préférés au monde pour skier », acclamé par plus de 10.000 spectateurs.

Parti avec 2 sec 04 de retard sur son compatriote Henrik Kristofersen, meilleur chrono de la première manche, Braathen a pris tous les risques dans une deuxième manche tracée par son entraîneur. Et personne ne l'a délogé du fauteuil de leader, pas même « Kristo », qui avait pourtant dompté la neige amollie par le soleil et tenait la victoire avant de sortir dans les toutes dernières portes.

Pour son deuxième succès en Coupe du monde après le géant de Sölden en 2020, Braathen devance finalement le Suisse Daniel Yule de 22/100e et l'Italien Giuliano Razzoli de 29/100.

Les Bleus trop prudents

La douceur de l'Oberland, qui a creusé la piste au fil des passages, n'a guère souri aux favoris: le leader norvégien du classement de la spécialité, Sebastian Foss-Solevaag, a fini 6e, et les Français Clément Noël et Alexis Pinturault 8e et 9e.

« J'aurais préféré faire du vrai ski pour gagner la course, et sortir, que faire ça », a réagi Noël, très déçu, bien qu'il ait de nouveau « mis deux manches en bas » après avoir remporté le slalom de Val d'Isère et être sorti à Madonna di Campiglio puis Adelboden.


Le détenteur du gros globe, plus en difficulté cette saison, a lui reconnu avoir manqué « de confiance, surtout en première manche », après une faute la semaine dernière dans le slalom d'Adelboden. Si le Suisse Marco Odermatt, qui ne dispute pas les slaloms, demeure le solide leader du classement général avec 390 points d'avance sur le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, la bataille fait rage entre les piquets serrés.

« Le slalom est vraiment une discipline dingue », plaisantait après la course le Suisse Ramon Zenhäusern, 15e dimanche, alors que les quatre premières épreuves de la saison ont eu quatre vainqueurs différents.

Le cauchemar d'Adelboden

La victoire d’aujourd’hui a pour Braathen un parfum supplémentaire « de revanche », a confié le Norvégien, skieur atypique à la mère brésilienne, qui parle portugais et a dessiné sa propre collection de mode.

Il y a un peu plus d'un an, le jeune Scandinave avait lourdement chuté à l'arrivée du géant d'Adelboden - dans une vallée voisine de Wengen -, basculant sur la tête après la pente finale à 60% et se déchirant le ligament interne du genou gauche. « Je pouvais dévaler les pentes les plus dures du monde et d'un coup je ne pouvais plus marcher ou me nourrir moi-même », racontait-il en décembre à Val d'Isère, décrivant « des montagnes russes » émotionnelles et physiques.

Sur les conseils des légendes norvégiennes Aksel Lund Svindal et Kjetil Andre Aamodt, il avait « effacé le ski de (sa) vie » pendant deux mois, se concentrant sur « les amis, la famille, faire des projets hors du sport ».

Mais si le jeune homme estimait en décembre avoir « beaucoup appris » de cette expérience, le traumatisme a refait surface la semaine dernière à Adelboden, où le skieur a coupé son effort plutôt que d'affronter le mur final. « J'ai eu très peur (...) J'ai encore de nombreuses courses de Coupe du monde cette saison, je préfère arrêter », avait-il expliqué à la chaîne SRF - huit jours seulement avant de triompher à Wengen.
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