©Crédit photo: Tortilla Films
La Délégation de l’Union européenne au Liban, en collaboration avec l’association Metropolis Cinema et les États membres de l’Union européenne, a récemment dévoilé le 28ème Festival du cinéma européen au Liban. Cette nouvelle édition se déroulera du 25 septembre au 4 octobre 2023 dans des lieux divers et variés du pays.
Le Festival du cinéma européen s’ouvre le lundi 25 septembre avec le film espagnol Ramona d’Andrea Bagney, qui a décroché le Prix du meilleur scénario au Festival international du film de Rome (Rome Film Fest) en 2022. Le film met en vedette Lourdes Hernández, Bruno Lastra et Francesco Carril.
Ramona dépeint l’histoire d’une femme ayant passé plusieurs années à Londres avant de revenir à Madrid, profondément affectée par le décès accidentel de ses parents. Elle suspend ses études de traduction et s’adonne à divers emplois temporaires. Elle cohabite avec Nico, qui semble être le seul pilier stable dans sa vie tumultueuse. Ramona aspire à faire carrière en tant qu’actrice. À la veille d’une première audition, une rencontre inattendue promet de bouleverser ses rêves et ses certitudes.
Lorsqu'on lui demande si Ramona est l’incarnation d’une nouvelle génération et si, de nos jours, c’est le bon moment pour tomber amoureux, la réalisatrice Andrea Barney répond: «Je ne crois pas qu’il existe des moments plus ou moins propices pour tomber amoureux. Les gens continueront invariablement à s’éprendre, quoi qu’il en soit. Cependant, l’histoire de Ramona se déroule à un instant très spécifique de la vie d’une femme. Passé le cap des trente ans, l’idée de maternité s’impose avec intensité. Chaque décision semble lourde. Les conséquences façonneront la vie pour de nombreuses années à venir: se marier ou non, rompre, quitter un emploi, concevoir un enfant. Je suis convaincue que Ramona résonnera dans le cœur de toutes les femmes de mon âge mais aussi de quiconque est ou a été dans une relation de longue durée, a ressenti une forte attraction ou est tombé amoureux de quelqu’un d’autre que son partenaire. En somme, Ramona parlera à toute personne ayant eu des doutes sur la vie qu’elle construisait. J’ai créé Ramona, le personnage, dans l’espoir qu’elle inspirerait chacun – jeune ou vieux – à rester fidèle à soi-même. J’espère sincèrement qu’elle sera perçue de cette manière.»
Crédit photo: Tortilla Films
Durant ses auditions, Ramona propose deux dialogues, l’un extrait de Annie Hall de Woody Allen, et l’autre de Before Sunset de Richard Linklater, interprété par Julie Delpy. Ramona est un film qui brouille les frontières entre la réalité et le 7ème art, filmant une protagoniste dont le parcours est entrelacé avec les aléas de l’existence. Comment pourrait-elle répondre aux clins d’œil du destin? La question primordiale qui se pose alors est celle de poursuivre ses rêves à la lisière de la vie ou de rester confinée indéfiniment dans sa zone de confort.
Crédit photo: Tortilla Films
Où se trouvent les limites entre la réalité et le jeu d’acteur? Qu’est-ce qui est authentique face à la caméra et qu’est-ce qui n’est qu’illusion? Quelles sont les frontières entre le vrai être et le rôle fictif que l’on interprète quotidiennement? Que reste-t-il de vrai lorsqu’on se dévoile? Que retient-on et que laisse-t-on transparaître lorsqu’on est dépourvu de bouclier, exposé à l’autre sans défense, sans armure et sans masque? Le monde utopique existe-t-il dans la réalité ou la vie n'est-elle qu'une œuvre cinématographique? Le film questionne ces sujets, naviguant entre le quotidien monochrome et les teintes éclatantes des auditions. Comment peut-on percevoir le monde en couleurs lorsqu’on interprète, jour après jour, la même scène? La vie n’est-elle donc qu’un enchaînement de séquences à la Plaza de España où le choix défie une femme, le temps d’un instant, avant que le train reparte? Sur quelle mélodie danser alors, entre la fin, la finalité, et les recommencements flous? Voilà ce que symbolise Ramona: un film à la croisée de l’identité, de l’amour et de l’existence.
Marie-Christine Tayah
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