Musée d’Orsay: Van Gogh dialogue avec le dix-neuvième siècle

L’exposition avant-gardiste du musée d’Orsay à Paris plonge profondément dans les dernières semaines foisonnantes de Vincent Van Gogh, proposant aux visiteurs une expérience immersive qui mêle l’art historique du peintre et la technologie du vingt et unième siècle. Cette exposition, prévue jusqu’en février, se concentre sur la période d’Auvers-sur-Oise de l’artiste, charmant village à la lisière de Paris.
Si Van Gogh est tristement célèbre pour s’être coupé une partie de l’oreille – un fait que l’IA de Van Gogh rectifie en précisant qu’il ne s’agissait que d’un lobe – son tragique destin, marqué par une blessure par balle auto-infligée en 1890, est plus universellement reconnu. Cette représentation numérique du peintre sert de passerelle entre les défis du dix-neuvième siècle de l’artiste et les discussions actuelles, imprégnées de technologie, autour de la santé mentale. «Même si j’ai été confronté à des problèmes de santé mentale, mon déménagement à Auvers-sur-Oise n’était pas motivé par une volonté de mettre fin à mes jours», clarifie le Van Gogh numérique, évoquant les discours thérapeutiques contemporains.
Avec près de 40 toiles exposées, dont des chefs-d’œuvre reconnus comme L’Église d’Auvers, Champ de blé avec corbeaux et son ultime réalisation, Racines d’arbre, l’exposition offre une plongée inédite dans cette période cruciale de la vie de Van Gogh. Christophe Leribault, président du musée d’Orsay, s’est dit surpris qu’une ère aussi décisive de la carrière de Van Gogh n’ait pas été mise en lumière auparavant.
L’exposition dévoile notamment une section consacrée au panorama «double carré» innovant de Van Gogh. Avec ses toiles allongées, il préfigurait les vastes paysages qui deviendraient emblématiques du cinéma sur grand écran.

Alliant histoire et modernité, l’exposition se clôt sur une note technologique, cherchant à séduire un public plus jeune. Outre l’IA de Van Gogh, les participants peuvent s’immerger dans le monde de l’artiste grâce à un casque de réalité virtuelle. Cela leur offre une exploration surréaliste de la cuisine du Dr Gachet, un passage fréquenté par Van Gogh lors de ses derniers jours, une visite agrandie de sa palette de peinture et une immersion dans les détails de Racines d’arbre.
La société technologique taïwanaise Vive Arts a élaboré une expérience de réalité virtuelle de pointe, permettant aux utilisateurs d’interagir physiquement dans le monde virtuel. Cependant, l’IA de Van Gogh, témoignant des avantages et inconvénients de la technologie émergente, nécessite des améliorations. Si l’IA identifie avec assurance le jaune comme couleur favorite de Van Gogh, elle trébuche en reconnaissant des figures importantes de la vie de l’artiste, comme le Dr Gachet. «Elle reconnaît les mots en français, mais nous devons encore ajuster l’IA pour qu’elle comprenne mieux les noms propres», a reconnu Christophe Renaudineau de Jumbo Mana, la start-up strasbourgeoise derrière l’IA. Il ajoute optimistement: «Cette expérience nous permettra d’améliorer le modèle.»

Avec AFP
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