©(Photo Josh Edelson / AFP)
Selon un rapport publié par l'Unicef vendredi 6 octobre, les catastrophes renforcées par le réchauffement climatique auraient impacté plus de 43 millions d'enfants dans le monde, entre 2016 et 2021. D'après ses auteurs, ce chiffre reste toutefois une estimation basse, et pourrait être sensiblement plus élevé.
Inondations, tempêtes, sécheresses... les catastrophes alimentées par le changement climatique ont provoqué 43,1 millions de déplacements d'enfants entre 2016 et 2021, et ce n'est que "la partie émergée de l'iceberg", alerte l'Unicef, déplorant le manque d'attention portée à ces victimes "invisibles".
Les statistiques sur les déplacements internes liées aux désastres climatiques ne prennent généralement pas en compte les âges, mais l'Unicef a travaillé notamment avec l'ONG Internal Displacement Monitoring Center pour désagréger les données et faire que les enfants ne soient plus "invisibles".
Entre 2016 et 2021, quatre types de catastrophes climatiques (inondations, tempêtes, sécheresses, incendies), dont la fréquence et l'intensité augmentent avec le réchauffement de la planète, ont entraîné 43,1 millions de déplacements d'enfants à l'intérieur de 44 pays, dont 95% liés aux inondations et aux tempêtes, selon le rapport.
(ARCHIVES) L'un des enfants de Yurub Abdi Jama se tient à côté d'une clôture de leur maison dans un camp informel de personnes déplacées à l'intérieur du pays dans la banlieue de la ville de Hargeisa, Somaliland, le 16 septembre 2021. (Photo EDUARDO SOTERAS / AFP)
"C'est l'équivalent d'environ 20.000 déplacements d'enfants par jour", indique à l'AFP Laura Healy, l'une des auteurs, soulignant que ces mineurs sont alors exposés à de multiples risques, de la possible séparation de leur famille aux réseaux de trafic d'enfants.
Ces données comptent formellement le nombre de déplacements d'enfants et non le nombre d'enfants déplacés, le même enfant pouvant notamment être déplacé plusieurs fois.
Elles ne permettent pas de faire la différence entre des évacuations préalables et les déplacements à la suite de l'événement météo.
Et ils sous-estiment "radicalement" les déplacements liés aux sécheresses, survenant plus lentement et donc plus difficiles à surveiller, et n'incluent pas les migrations.
"C'est seulement la partie émergée de l'iceberg, basée sur les données disponibles. La réalité est qu'avec l'impact du changement climatique et un meilleur suivi des déplacements pour les événements météo plus lents, le nombre d'enfants déracinés va être beaucoup plus grand", insiste Laura Healy.
Le rapport avance des projections très partielles, pour quelques événements spécifiques.
Les inondations uniquement liées au débordement des rivières pourraient provoquer 96 millions de déplacements d'enfants dans les 30 prochaines années, les vents cycloniques 10,3 millions et les submersions marines liées aux tempêtes 7,2 millions. Des chiffres qui n'incluent pas les évacuations préventives.
"Pour ceux qui sont obligés de fuir, la peur et les répercussions engendrées par de telles catastrophes peuvent être particulièrement dévastatrices, avec l'inquiétude de savoir s'ils pourront un jour rentrer chez eux, reprendre l'école, ou s'ils seront contraints de partir à nouveau", souligne la patronne de l'Unicef Catherine Russell dans un communiqué.
L'Unicef appelle les dirigeants de la planète à se pencher sur cette question lors de la COP28 sur le climat à Dubaï dans quelques semaines.
Il faut préparer ces enfants, y compris ceux qui sont déjà déracinés, "à vivre dans un monde où le climat a changé", souligne Laura Healy.
(ARCHIVES) Un garçon et un homme sauvent des chaises d'une maison inondée en raison des fortes pluies causées par l'ouragan Eta, maintenant dégradé en tempête tropicale, à Puerto Barrios, Izabal, 310 km au nord de Guatemala City, le 5 novembre 2020. (Photo Johan ORDONEZ / AFP)
Même si les impacts grandissants du changement climatique frappent partout, le rapport pointe du doigt des zones particulièrement vulnérables.
Ainsi, les Philippines, l'Inde et la Chine sont les pays les plus touchés en nombre absolu (près 23 millions de déplacements d'enfants en 6 ans), en raison de leur très large population, de leur situation géographique, mais aussi de plans d'évacuation préventifs.
Mais en se penchant sur la proportion d'enfants déplacés, l'image met en lumière la vulnérabilité de l'Afrique et des petites îles. La Dominique a ainsi vu 76% de ses enfants déplacés en 6 ans, Cuba et Saint-Martin plus de 30%, Vanuatu 25%, les Philippines 23%...
Malo Pinatel, avec AFP
Inondations, tempêtes, sécheresses... les catastrophes alimentées par le changement climatique ont provoqué 43,1 millions de déplacements d'enfants entre 2016 et 2021, et ce n'est que "la partie émergée de l'iceberg", alerte l'Unicef, déplorant le manque d'attention portée à ces victimes "invisibles".
Les statistiques sur les déplacements internes liées aux désastres climatiques ne prennent généralement pas en compte les âges, mais l'Unicef a travaillé notamment avec l'ONG Internal Displacement Monitoring Center pour désagréger les données et faire que les enfants ne soient plus "invisibles".
Entre 2016 et 2021, quatre types de catastrophes climatiques (inondations, tempêtes, sécheresses, incendies), dont la fréquence et l'intensité augmentent avec le réchauffement de la planète, ont entraîné 43,1 millions de déplacements d'enfants à l'intérieur de 44 pays, dont 95% liés aux inondations et aux tempêtes, selon le rapport.
(ARCHIVES) L'un des enfants de Yurub Abdi Jama se tient à côté d'une clôture de leur maison dans un camp informel de personnes déplacées à l'intérieur du pays dans la banlieue de la ville de Hargeisa, Somaliland, le 16 septembre 2021. (Photo EDUARDO SOTERAS / AFP)
Un chiffre sous-évalué
"C'est l'équivalent d'environ 20.000 déplacements d'enfants par jour", indique à l'AFP Laura Healy, l'une des auteurs, soulignant que ces mineurs sont alors exposés à de multiples risques, de la possible séparation de leur famille aux réseaux de trafic d'enfants.
Ces données comptent formellement le nombre de déplacements d'enfants et non le nombre d'enfants déplacés, le même enfant pouvant notamment être déplacé plusieurs fois.
Elles ne permettent pas de faire la différence entre des évacuations préalables et les déplacements à la suite de l'événement météo.
Et ils sous-estiment "radicalement" les déplacements liés aux sécheresses, survenant plus lentement et donc plus difficiles à surveiller, et n'incluent pas les migrations.
"C'est seulement la partie émergée de l'iceberg, basée sur les données disponibles. La réalité est qu'avec l'impact du changement climatique et un meilleur suivi des déplacements pour les événements météo plus lents, le nombre d'enfants déracinés va être beaucoup plus grand", insiste Laura Healy.
Le rapport avance des projections très partielles, pour quelques événements spécifiques.
Les inondations uniquement liées au débordement des rivières pourraient provoquer 96 millions de déplacements d'enfants dans les 30 prochaines années, les vents cycloniques 10,3 millions et les submersions marines liées aux tempêtes 7,2 millions. Des chiffres qui n'incluent pas les évacuations préventives.
Des conséquences dévastatrices pour les enfants
"Pour ceux qui sont obligés de fuir, la peur et les répercussions engendrées par de telles catastrophes peuvent être particulièrement dévastatrices, avec l'inquiétude de savoir s'ils pourront un jour rentrer chez eux, reprendre l'école, ou s'ils seront contraints de partir à nouveau", souligne la patronne de l'Unicef Catherine Russell dans un communiqué.
L'Unicef appelle les dirigeants de la planète à se pencher sur cette question lors de la COP28 sur le climat à Dubaï dans quelques semaines.
Il faut préparer ces enfants, y compris ceux qui sont déjà déracinés, "à vivre dans un monde où le climat a changé", souligne Laura Healy.
(ARCHIVES) Un garçon et un homme sauvent des chaises d'une maison inondée en raison des fortes pluies causées par l'ouragan Eta, maintenant dégradé en tempête tropicale, à Puerto Barrios, Izabal, 310 km au nord de Guatemala City, le 5 novembre 2020. (Photo Johan ORDONEZ / AFP)
Même si les impacts grandissants du changement climatique frappent partout, le rapport pointe du doigt des zones particulièrement vulnérables.
Ainsi, les Philippines, l'Inde et la Chine sont les pays les plus touchés en nombre absolu (près 23 millions de déplacements d'enfants en 6 ans), en raison de leur très large population, de leur situation géographique, mais aussi de plans d'évacuation préventifs.
Mais en se penchant sur la proportion d'enfants déplacés, l'image met en lumière la vulnérabilité de l'Afrique et des petites îles. La Dominique a ainsi vu 76% de ses enfants déplacés en 6 ans, Cuba et Saint-Martin plus de 30%, Vanuatu 25%, les Philippines 23%...
Malo Pinatel, avec AFP
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