Attaque contre des journalistes: L’AFP réclame une enquête
L'Agence France-Presse (AFP) a demandé samedi à Israël et au Liban "une enquête approfondie" sur les raisons de l'attaque visant des journalistes vendredi, tuant notre confrère Issam Abdallah et blessant six autres alors qu'ils couvraient la situation aux abords du village d'Alma el-Chaab, dans le sud du Liban, à la frontière avec Israël. "Il est crucial que tous les efforts soient menés pour déterminer comment un groupe de journalistes clairement identifiés comme tels et dûment accrédités a pu ainsi être pris pour cible", a déclaré le PDG de l'AFP, Fabrice Fries, cité dans un communiqué.

Depuis le début de la guerre entre Israël et Gaza déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas, le sud du Liban est le théâtre de tirs entre le Hezbollah libanais et l'armée israélienne, et de tentatives d'infiltration en Israël depuis le Liban.

Des images tournées par le vidéojournaliste américain de l'AFP, Dylan Collins, blessé par des éclats d'obus, semblent montrer un éclair de lumière provenant de la position israélienne juste avant qu'il ne touche les journalistes.

"Nous étions en train de filmer la fumée d'un tir d'artillerie israélienne visant une colline distante, en face de nous. Nous étions sur un terrain découvert, portant nos gilets presse et nos casques", a-t-il raconté à ses confrères.

"Il n'y avait pas d'activité militaire ni de tirs d'artillerie à proximité immédiate" des journalistes, a-t-il précisé.

"Tout à coup, nous avons entendu des tirs d'armes légères venant d'une autre direction, près de la frontière. Quand nous avons tourné nos caméras vers cette direction, nous avons été frappés par ce qui semblait être un tir de roquette venant du côté israélien", a poursuivi le journaliste.


"J'ai vu ma collègue Christina Assi au sol avec de graves blessures aux jambes. Alors que je tentais de lui poser un garrot, nous avons été frappés à nouveau, directement, depuis le même endroit", a-t-il dit.

"Israël nous a pris directement pour cible", a accusé pour sa part Carmen Joukhadar, correspondante de la chaîne qatarie Al-Jazeera, hospitalisée à Beyrouth.

"A six heures, la première frappe a eu lieu, j'ai couru vers notre voiture, puis j'ai pensé que je ne devais pas rester près d'elle, alors j'ai couru pour m'en éloigner et la deuxième frappe a eu lieu", a raconté la journaliste libanaise.

Al-Jazeera a accusé Israël d'avoir tiré une roquette depuis un hélicoptère Apache.

La Force intermédiaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué samedi qu'Israël avait frappé une position située "à environ 2,5 km du village d'Alma el-Chaab vers 17h20 vendredi, suivi par des échanges de tirs et des explosions". "A ce stade nous ne pouvons pas dire avec certitude comment le groupe de journalistes a été frappé", selon un communiqué.
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