- Accueil
- Guerre au Moyen-Orient
- Parlement: L’opposition réaffirme son «non à la guerre»
La séance parlementaire qui s’est tenue mardi pour élire le Bureau de la Chambre et ses commissions a rapidement été rattrapée par le dossier principal qui préoccupe les Libanais aujourd’hui: la crainte d’une implication du pays du Cèdre dans la guerre meurtrière qui oppose depuis dix jours le mouvement Hamas et Israël, dans la bande de Gaza.
Les députés de l’opposition ont saisi l’occasion de la réunion de la Chambre pour exprimer clairement leur position à cet égard. «En notre qualité de députés et représentants du peuple et de la nation, sommes venus dire non à la guerre», ont souligné les députés des Forces libanaises (FL), des Kataëb, du Renouveau et quatre élus indépendants.
Selon le communiqué lu par le député Achraf Rifi (Renouveau) avant l’ouverture de la séance, les blocs de l’opposition refusent «que le Liban soit entraîné vers la destruction et vers des aventures qui ne sont pas dans son intérêt». Ils rejettent également toute forme de «contrôle sur la souveraineté du Liban et sur la décision de guerre et de paix».
L’opposition a en outre rappelé l’urgence d’élire un président de la République. Il convient de noter dans ce cadre qu’une telle élection aurait été possible ce mardi, puisque 96 députés ont participé à la séance.
La tentative de l’opposition de faire voter par la Chambre une recommandation reprenant l’essentiel des positions exprimées dans le communiqué n’a pas abouti. Les députés Mark Daou, Nadim Gemayel, Samy Gemayel et Waddah Sadek ont insisté sur ce point. Cependant, le président du Parlement, Nabih Berry, a fait valoir que la séance actuelle est consacrée à l’élection du Bureau et des commissions, précisant qu’il pourrait convoquer les députés à une autre séance dédiée à la situation au Liban-Sud et à Gaza.
Lors de sa rencontre avec les présidents et rapporteurs des commissions après la séance, M. Berry a par ailleurs déclaré: «À la lumière de ce qui se passe dans la région et de l'escalade de l'agression israélienne contre la Palestine, Gaza et le Liban, nous avons l'opportunité d'élire un président de la République. Allons-nous la saisir?»
Communiqué de l’opposition
Pour revenir au communiqué lu par M. Rifi, les blocs de l’opposition ont rappelé que «notre patrie a payé un lourd tribut, dans un passé récent et lointain, en raison des conflits régionaux, ce qui a provoqué la désintégration de ses institutions et l’exode d’une grande partie de sa population».
Les députés ont ainsi indiqué que le Liban, «à travers son armée et ses forces militaires, a le droit constitutionnel de défendre chaque centimètre et chaque citoyen du territoire libanais en cas d'attaque».
Ils ont ajouté, dans une allusion à peine voilée à l’Iran: «Le Liban a payé un prix fort en faveur de la cause palestinienne, mais refuse d'être sacrifié pour les intérêts d'un autre pays, qui tente de réaliser des gains au détriment du sang de nos enfants et de la destruction de notre pays, sachant que ce pays et ses alliés au Liban sont à l’origine de l’effondrement qui nous a frappé».
Ils ont en outre exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien, «victime, encore une fois, de l’effusion de sang, de l’exode et de la destruction, de manière inhumaine», appelant la communauté internationale «à exercer une pression maximale pour mettre fin aux crimes, mettre en œuvre toutes les résolutions internationales, et trouver une solution juste et durable à la question palestinienne».
Dans ce cadre, les députés de l’opposition ont demandé l’établissement d’un État palestinien indépendant, sur la base du principe de la terre contre la paix, consacré dans l'Initiative de paix arabe annoncée lors du Sommet de Beyrouth de 2002.
Élections des commissions
Le Parlement a ensuite procédé à l’élection des cinq membres de son Bureau ainsi qu’à celle des membres et des présidents de ses 14 commissions, comme il doit le faire chaque année à l’ouverture de sa session ordinaire d’octobre, qui commence le premier mardi après le 15 octobre. Cette élection de la «cuisine législative» du Parlement est prévue par l’article 44 de la Constitution et le règlement interne de la Chambre.
Sans surprise, les membres du Bureau de la Chambre ont été réélus d’office. Il s’agit de MM. Alain Aoun et Hadi Aboulhosn (secrétaires), et Michel Moussa, Hagop Pakradounian et Abdelkarim Kabbara (commissaires).
Alors que les membres de la commission des finances et du budget ont également été réélus d’office, la députée Halima Kaakour (Changement), a créé la surprise en présentant sa candidature pour être membre de la commission de l’administration et de la justice.
Les députés ont donc voté et Mme Kaakour a obtenu 23 voix sur 96 votants, et n’a pas été élue. Elle a de nouveau présenté sa candidature pour la commission de l’Éducation. Pour éviter aux députés de consacrer un long moment à ce nouveau vote, le député Ghassan Skaff a «sacrifié» son siège au sein de la commission et l’a offert à Mme Kaakour.
Pour les autres commissions, la composition est restée inchangée. Les places de Rami Finge et Firas Salloum (qui ont perdu leur siège de député le 24 novembre dernier à la suite de l’acceptation par le Conseil constitutionnel de deux recours en invalidation des résultats des élections parlementaires à Tripoli) dans les commissions dont ils étaient membres ont été reprises par Haidar Nasser (affaires étrangères), Jamil Abboud (travaux publics) et Charbel Massaad (santé).
Par ailleurs Ziad Hawat a remplacé son collègue au sein du bloc FL Fadi Karam dans la commission de la défense, et Waddah Sadek a remplacé Michel Daher dans la commission de l’économie.
Le Parlement, qui a bien rempli son devoir électoral ce mardi, s’attellera-t-il bientôt à une autre mission électorale, beaucoup plus pressante, en mettant fin à la vacance présidentielle? Pour de nombreux députés et pour la plupart des Libanais, ce qui est primordial à présent, c’est d’épargner à ce pays une guerre ravageuse.
Les députés de l’opposition ont saisi l’occasion de la réunion de la Chambre pour exprimer clairement leur position à cet égard. «En notre qualité de députés et représentants du peuple et de la nation, sommes venus dire non à la guerre», ont souligné les députés des Forces libanaises (FL), des Kataëb, du Renouveau et quatre élus indépendants.
Selon le communiqué lu par le député Achraf Rifi (Renouveau) avant l’ouverture de la séance, les blocs de l’opposition refusent «que le Liban soit entraîné vers la destruction et vers des aventures qui ne sont pas dans son intérêt». Ils rejettent également toute forme de «contrôle sur la souveraineté du Liban et sur la décision de guerre et de paix».
L’opposition a en outre rappelé l’urgence d’élire un président de la République. Il convient de noter dans ce cadre qu’une telle élection aurait été possible ce mardi, puisque 96 députés ont participé à la séance.
La tentative de l’opposition de faire voter par la Chambre une recommandation reprenant l’essentiel des positions exprimées dans le communiqué n’a pas abouti. Les députés Mark Daou, Nadim Gemayel, Samy Gemayel et Waddah Sadek ont insisté sur ce point. Cependant, le président du Parlement, Nabih Berry, a fait valoir que la séance actuelle est consacrée à l’élection du Bureau et des commissions, précisant qu’il pourrait convoquer les députés à une autre séance dédiée à la situation au Liban-Sud et à Gaza.
Lors de sa rencontre avec les présidents et rapporteurs des commissions après la séance, M. Berry a par ailleurs déclaré: «À la lumière de ce qui se passe dans la région et de l'escalade de l'agression israélienne contre la Palestine, Gaza et le Liban, nous avons l'opportunité d'élire un président de la République. Allons-nous la saisir?»
Communiqué de l’opposition
Pour revenir au communiqué lu par M. Rifi, les blocs de l’opposition ont rappelé que «notre patrie a payé un lourd tribut, dans un passé récent et lointain, en raison des conflits régionaux, ce qui a provoqué la désintégration de ses institutions et l’exode d’une grande partie de sa population».
Les députés ont ainsi indiqué que le Liban, «à travers son armée et ses forces militaires, a le droit constitutionnel de défendre chaque centimètre et chaque citoyen du territoire libanais en cas d'attaque».
Ils ont ajouté, dans une allusion à peine voilée à l’Iran: «Le Liban a payé un prix fort en faveur de la cause palestinienne, mais refuse d'être sacrifié pour les intérêts d'un autre pays, qui tente de réaliser des gains au détriment du sang de nos enfants et de la destruction de notre pays, sachant que ce pays et ses alliés au Liban sont à l’origine de l’effondrement qui nous a frappé».
Ils ont en outre exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien, «victime, encore une fois, de l’effusion de sang, de l’exode et de la destruction, de manière inhumaine», appelant la communauté internationale «à exercer une pression maximale pour mettre fin aux crimes, mettre en œuvre toutes les résolutions internationales, et trouver une solution juste et durable à la question palestinienne».
Dans ce cadre, les députés de l’opposition ont demandé l’établissement d’un État palestinien indépendant, sur la base du principe de la terre contre la paix, consacré dans l'Initiative de paix arabe annoncée lors du Sommet de Beyrouth de 2002.
Élections des commissions
Le Parlement a ensuite procédé à l’élection des cinq membres de son Bureau ainsi qu’à celle des membres et des présidents de ses 14 commissions, comme il doit le faire chaque année à l’ouverture de sa session ordinaire d’octobre, qui commence le premier mardi après le 15 octobre. Cette élection de la «cuisine législative» du Parlement est prévue par l’article 44 de la Constitution et le règlement interne de la Chambre.
Sans surprise, les membres du Bureau de la Chambre ont été réélus d’office. Il s’agit de MM. Alain Aoun et Hadi Aboulhosn (secrétaires), et Michel Moussa, Hagop Pakradounian et Abdelkarim Kabbara (commissaires).
Alors que les membres de la commission des finances et du budget ont également été réélus d’office, la députée Halima Kaakour (Changement), a créé la surprise en présentant sa candidature pour être membre de la commission de l’administration et de la justice.
Les députés ont donc voté et Mme Kaakour a obtenu 23 voix sur 96 votants, et n’a pas été élue. Elle a de nouveau présenté sa candidature pour la commission de l’Éducation. Pour éviter aux députés de consacrer un long moment à ce nouveau vote, le député Ghassan Skaff a «sacrifié» son siège au sein de la commission et l’a offert à Mme Kaakour.
Pour les autres commissions, la composition est restée inchangée. Les places de Rami Finge et Firas Salloum (qui ont perdu leur siège de député le 24 novembre dernier à la suite de l’acceptation par le Conseil constitutionnel de deux recours en invalidation des résultats des élections parlementaires à Tripoli) dans les commissions dont ils étaient membres ont été reprises par Haidar Nasser (affaires étrangères), Jamil Abboud (travaux publics) et Charbel Massaad (santé).
Par ailleurs Ziad Hawat a remplacé son collègue au sein du bloc FL Fadi Karam dans la commission de la défense, et Waddah Sadek a remplacé Michel Daher dans la commission de l’économie.
Le Parlement, qui a bien rempli son devoir électoral ce mardi, s’attellera-t-il bientôt à une autre mission électorale, beaucoup plus pressante, en mettant fin à la vacance présidentielle? Pour de nombreux députés et pour la plupart des Libanais, ce qui est primordial à présent, c’est d’épargner à ce pays une guerre ravageuse.
Commentaires