Kassovitz réinvente «La Haine» en comédie musicale
Presque trois décennies après son triomphe au cinéma, La Haine, film français emblématique réalisé par Mathieu Kassovitz, prend une nouvelle vie sous la forme d'un spectacle musical. Annoncée pour l'automne 2024 à La Seine Musicale, en région parisienne, cette adaptation promet une expérience renouvelée de ce chef-d'œuvre cinématographique.
En 1995, les protagonistes Vinz, Saïd et Hubert étaient magistralement interprétés par Vincent Cassel, Saïd Taghmaoui et Hubert Koundé. Dans cette nouvelle mouture scénique, ils seront incarnés par des artistes triplement talentueux: acteurs, danseurs et chanteurs. Le casting, particulièrement exigeant, a mobilisé «environ 3.000 personnes» pour sélectionner les acteurs aptes à reprendre ces rôles iconiques, a révélé Kassovitz.
Depuis deux années, Mathieu Kassovitz et son équipe travaillent minutieusement à cette transposition du film à la scène. Cette période de préparation a été marquée par des événements sociaux, notamment la mort tragique de Nahel, un adolescent de 17 ans, abattu par un policier à Nanterre, déclenchant ainsi une vague d'émeutes en France. Bien que ce drame contemporain ne soit pas directement lié au scénario du film, il renforce l'importance et la pertinence du message de La Haine. Pour Kassovitz, ces événements tragiques ne sont malheureusement «pas quelque chose de nouveau».
L'affiche du spectacle arbore fièrement le slogan «La haine, jusqu'ici rien n'a changé». Une phrase qui fait écho à la narration mémorable du film: «C'est l'histoire d'un homme qui tombe d'un immeuble de cinquante étages...»
Le spectacle, d'une durée de 90 minutes, mobilisera une pléiade d'artistes, dont une trentaine de danseurs, chanteurs et comédiens. Il proposera une quinzaine de chansons originales, spécialement conçues pour cette adaptation, et se déroulera en quatorze tableaux distincts.

Bien que Kassovitz préfère ne pas cataloguer son œuvre comme une «comédie musicale» traditionnelle – terme qu'il juge un peu désuet – il admet que le spectacle racontera une histoire au travers de musique et chansons, s'inspirant du film originel. Il évoque une approche plus moderne, grâce notamment à l'intégration du hip-hop, qui offre une dynamique plus naturelle et contemporaine.
L'aspect technologique du spectacle est également mis en avant. Kassovitz promet «une interaction avec des écrans, des décors qui bougent», mêlant technologie de pointe et performances live. Cette fusion entre cinéma et spectacle vivant ambitionne d'offrir une expérience immersive au spectateur, le plaçant au cœur de l'action.
En somme, le spectacle musical La Haine s'annonce comme une redécouverte audacieuse et contemporaine du film culte, combinant des éléments narratifs, musicaux et technologiques pour immerger le public dans une expérience unique.
Avec AFP
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