À l'ère de la numérisation et de l'intelligence artificielle, la technologie est au cœur de toute entreprise. Réadapter une main-d'œuvre au lieu de travail numérique est devenue la mission principale des établissements d'enseignement supérieur.
Lors d'une conférence régionale organisée par Prince Sultan University, à Riyad, en collaboration avec Times Higher Education, basé au Royaume-Uni, les universités de la région MENA ont reconnu l'importance vitale de s'adapter aux nouvelles technologies et le rôle clé qu'elles auront à jouer dans la transformation de la région, la propulsant ainsi vers l'avant-garde de l'économie numérique.
Au Liban, l'American University of Beirut (AUB), la Lebanese American University (LAU) et la branche libanaise de l'Arab Open University (AOU) ont introduit des systèmes de gestion numérique et élaboré de nouveaux modèles pédagogiques. Ces innovations visent à favoriser des améliorations significatives dans le domaine de l'éducation et à enrichir l'expérience des étudiants et des enseignants.
Youssef Asfour, directeur de l'information et de l'innovation de l'AUB, a déclaré à Ici Beyrouth, en marge de la conférence: «Nous entreprenons une transformation intégrale de l'AUB à tous les niveaux. Cette transformation numérique englobera les processus administratifs, les services, ainsi que notre approche de l’enseignement et de la recherche… C'est une période à la fois passionnante et stimulante.»
Les universités sont conduites à changer afin d'évoluer, en grande partie en réponse aux attentes des étudiants de la génération Z. Ces derniers exigent une expérience éducative flexible, personnalisée et en temps réel.
Selon M. Asfour, les étudiants d'aujourd'hui sont fortement ancrés dans le numérique et souhaitent que leurs universités fonctionnent de la même manière qu'Amazon et Netflix. «Cela signifie que je choisis un cours, je clique dessus et je m’inscris; je pose une question et j'obtiens une réponse instantanée; si j'ai un problème, il est résolu rapidement. Il est facile pour moi de payer, de consulter mes notes, de discuter avec mon tuteur… Tout cela n'est rendu possible que par la transformation numérique.»
Bien que les universités aient adopté l'automatisation et les systèmes de gestion informatique depuis déjà plusieurs années, la pandémie de Covid-19 a accéléré la transformation numérique. Les collèges, les universités, les enseignants et les étudiants ont ainsi été amenés à se tourner sans délai vers les plateformes en ligne. Certains étaient prêts pour ce changement soudain, tandis que d'autres ont dû rattraper rapidement leur retard.
À la LAU, une vision de transformation numérique a été élaborée pour répondre aux besoins des parties prenantes de l'université, principalement les étudiants, ainsi que les enseignants, les chercheurs et les prestataires de services.
Camille Abou Nasr, vice-président adjoint, chargé des technologies de l'information à la LAU, a présenté l’objectif principal de la transformation numérique. «Il s'agit de servir la mission de l'université, axée sur l'excellence académique. Nous visons à rendre l'expérience des étudiants aussi conviviale que possible afin qu'ils puissent se concentrer sur leurs études et leur réussite académique grâce aux outils dont nous disposons pour obtenir des résultats plus performants», a déclaré Abou Nasr à Ici Beyrouth.
Les campus intelligents de la LAU à Beyrouth et à Byblos, au nord de la capitale, sont dotés d'une infrastructure et de salles de cours intelligentes, d'une connectivité entre les campus, d'un accès Internet haut débit pour tous et de services flexibles.
«Une même pièce peut servir de laboratoire, de salle de cours ou d’amphithéâtre pour des conférences à distance. Cela rend l'apprentissage plus attrayant pour les étudiants d'aujourd'hui, habitués aux technologies de pointe», a expliqué Abou Nasr.
Avec l'avènement de l'intelligence artificielle (IA), les établissements d'enseignement supérieur n'ont d'autre choix que de l'adopter, même s'il leur faut en réglementer l'utilisation.
Abou Nasr a révélé qu'un comité spécial a été créé à la LAU pour travailler sur la réglementation de l'utilisation de l'IA, notamment de l'IA générative telle que ChatGPT. En attendant, a-t-il ajouté, les professeurs donnent des directives sur la manière dont le ChatGPT peut être utilisé, sur le pourcentage basé sur l'IA autorisé et sur les domaines spécifiques des matières étudiées où son utilisation est admise.
«Il existe des outils permettant de déterminer dans quelle mesure un travail est basé sur l'IA. Nous devons trouver un équilibre, mais nous ne pouvons tout simplement pas ignorer l'IA dans l'enseignement supérieur, et nous ne le ferons pas.»
Selon M. Asfour, la révolution de l'IA équivaut à la révolution industrielle survenue il y a environ 200 ans, lorsque les machines ont émergé et transformé le monde.
«Avec la révolution industrielle, les universités ont commencé à former des personnes pour diriger des usines et construire des machines. L'IA représente aujourd'hui une autre révolution. Elle est là pour durer et, en tant qu'êtres humains, nous devons apprendre à nous adapter et à vivre avec cette nouvelle réalité. C'est pourquoi nous devons transformer la manière dont nous enseignons et ce que nous enseignons afin de tirer parti de ce que l'IA nous offre tout en conservant notre humanité», a soutenu M. Asfour.
Le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur a mis en place un comité d'apprentissage numérique composé de six membres issus de différentes universités dans le but de définir les règles d'utilisation de l'IA dans l'enseignement supérieur.
Ahmad Mikati, membre du comité et doyen de la faculté d'informatique de l'AOU au Liban, met l'accent sur l'importance d'intégrer des outils de contrôle pour surveiller l'utilisation de l'IA.
«À l'AOU, nous avons intégré de nombreux outils dans notre système de gestion de l'apprentissage, tels que les outils de détection du plagiat, qui sont très importants de nos jours. Nous avons des partenariats avec Microsoft, notamment MS Teams et toutes les fonctionnalités d'Office 365. Tous ces outils sont mis à la disposition des enseignants et des étudiants», a déclaré M. Mikati.
«Il en va de même pour l'authentification des travaux de nos chercheurs. Le processus d'authentification et de détection forensique est très important avec l'introduction de l'IA générative. Nous suivons de près le travail des chercheurs et leur méthodologie, car nous ne voulons pas nous retrouver dans une situation où un document de recherche serait suspendu ou retiré», a souligné M. Mikati, avant d'ajouter: «Oui, nous tirerons parti de la transformation numérique, mais nous garderons à l'esprit que nos recherches doivent rester authentiques.»
Les universités libanaises ont parcouru un long chemin sur la voie de la transformation numérique. Cependant, comme l'a souligné M. Asfour, «c'est un voyage sans fin qui ne cesse de progresser».
«Nous avons entamé ce processus il y a longtemps, mais il reste encore beaucoup à faire», a-t-il conclu.
Lors d'une conférence régionale organisée par Prince Sultan University, à Riyad, en collaboration avec Times Higher Education, basé au Royaume-Uni, les universités de la région MENA ont reconnu l'importance vitale de s'adapter aux nouvelles technologies et le rôle clé qu'elles auront à jouer dans la transformation de la région, la propulsant ainsi vers l'avant-garde de l'économie numérique.
Au Liban, l'American University of Beirut (AUB), la Lebanese American University (LAU) et la branche libanaise de l'Arab Open University (AOU) ont introduit des systèmes de gestion numérique et élaboré de nouveaux modèles pédagogiques. Ces innovations visent à favoriser des améliorations significatives dans le domaine de l'éducation et à enrichir l'expérience des étudiants et des enseignants.
Youssef Asfour, directeur de l'information et de l'innovation de l'AUB, a déclaré à Ici Beyrouth, en marge de la conférence: «Nous entreprenons une transformation intégrale de l'AUB à tous les niveaux. Cette transformation numérique englobera les processus administratifs, les services, ainsi que notre approche de l’enseignement et de la recherche… C'est une période à la fois passionnante et stimulante.»
Les universités sont conduites à changer afin d'évoluer, en grande partie en réponse aux attentes des étudiants de la génération Z. Ces derniers exigent une expérience éducative flexible, personnalisée et en temps réel.
Selon M. Asfour, les étudiants d'aujourd'hui sont fortement ancrés dans le numérique et souhaitent que leurs universités fonctionnent de la même manière qu'Amazon et Netflix. «Cela signifie que je choisis un cours, je clique dessus et je m’inscris; je pose une question et j'obtiens une réponse instantanée; si j'ai un problème, il est résolu rapidement. Il est facile pour moi de payer, de consulter mes notes, de discuter avec mon tuteur… Tout cela n'est rendu possible que par la transformation numérique.»
Bien que les universités aient adopté l'automatisation et les systèmes de gestion informatique depuis déjà plusieurs années, la pandémie de Covid-19 a accéléré la transformation numérique. Les collèges, les universités, les enseignants et les étudiants ont ainsi été amenés à se tourner sans délai vers les plateformes en ligne. Certains étaient prêts pour ce changement soudain, tandis que d'autres ont dû rattraper rapidement leur retard.
À la LAU, une vision de transformation numérique a été élaborée pour répondre aux besoins des parties prenantes de l'université, principalement les étudiants, ainsi que les enseignants, les chercheurs et les prestataires de services.
Camille Abou Nasr, vice-président adjoint, chargé des technologies de l'information à la LAU, a présenté l’objectif principal de la transformation numérique. «Il s'agit de servir la mission de l'université, axée sur l'excellence académique. Nous visons à rendre l'expérience des étudiants aussi conviviale que possible afin qu'ils puissent se concentrer sur leurs études et leur réussite académique grâce aux outils dont nous disposons pour obtenir des résultats plus performants», a déclaré Abou Nasr à Ici Beyrouth.
Les campus intelligents de la LAU à Beyrouth et à Byblos, au nord de la capitale, sont dotés d'une infrastructure et de salles de cours intelligentes, d'une connectivité entre les campus, d'un accès Internet haut débit pour tous et de services flexibles.
«Une même pièce peut servir de laboratoire, de salle de cours ou d’amphithéâtre pour des conférences à distance. Cela rend l'apprentissage plus attrayant pour les étudiants d'aujourd'hui, habitués aux technologies de pointe», a expliqué Abou Nasr.
Avec l'avènement de l'intelligence artificielle (IA), les établissements d'enseignement supérieur n'ont d'autre choix que de l'adopter, même s'il leur faut en réglementer l'utilisation.
Abou Nasr a révélé qu'un comité spécial a été créé à la LAU pour travailler sur la réglementation de l'utilisation de l'IA, notamment de l'IA générative telle que ChatGPT. En attendant, a-t-il ajouté, les professeurs donnent des directives sur la manière dont le ChatGPT peut être utilisé, sur le pourcentage basé sur l'IA autorisé et sur les domaines spécifiques des matières étudiées où son utilisation est admise.
«Il existe des outils permettant de déterminer dans quelle mesure un travail est basé sur l'IA. Nous devons trouver un équilibre, mais nous ne pouvons tout simplement pas ignorer l'IA dans l'enseignement supérieur, et nous ne le ferons pas.»
Selon M. Asfour, la révolution de l'IA équivaut à la révolution industrielle survenue il y a environ 200 ans, lorsque les machines ont émergé et transformé le monde.
«Avec la révolution industrielle, les universités ont commencé à former des personnes pour diriger des usines et construire des machines. L'IA représente aujourd'hui une autre révolution. Elle est là pour durer et, en tant qu'êtres humains, nous devons apprendre à nous adapter et à vivre avec cette nouvelle réalité. C'est pourquoi nous devons transformer la manière dont nous enseignons et ce que nous enseignons afin de tirer parti de ce que l'IA nous offre tout en conservant notre humanité», a soutenu M. Asfour.
Le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur a mis en place un comité d'apprentissage numérique composé de six membres issus de différentes universités dans le but de définir les règles d'utilisation de l'IA dans l'enseignement supérieur.
Ahmad Mikati, membre du comité et doyen de la faculté d'informatique de l'AOU au Liban, met l'accent sur l'importance d'intégrer des outils de contrôle pour surveiller l'utilisation de l'IA.
«À l'AOU, nous avons intégré de nombreux outils dans notre système de gestion de l'apprentissage, tels que les outils de détection du plagiat, qui sont très importants de nos jours. Nous avons des partenariats avec Microsoft, notamment MS Teams et toutes les fonctionnalités d'Office 365. Tous ces outils sont mis à la disposition des enseignants et des étudiants», a déclaré M. Mikati.
«Il en va de même pour l'authentification des travaux de nos chercheurs. Le processus d'authentification et de détection forensique est très important avec l'introduction de l'IA générative. Nous suivons de près le travail des chercheurs et leur méthodologie, car nous ne voulons pas nous retrouver dans une situation où un document de recherche serait suspendu ou retiré», a souligné M. Mikati, avant d'ajouter: «Oui, nous tirerons parti de la transformation numérique, mais nous garderons à l'esprit que nos recherches doivent rester authentiques.»
Les universités libanaises ont parcouru un long chemin sur la voie de la transformation numérique. Cependant, comme l'a souligné M. Asfour, «c'est un voyage sans fin qui ne cesse de progresser».
«Nous avons entamé ce processus il y a longtemps, mais il reste encore beaucoup à faire», a-t-il conclu.
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