Baalbeck: retrait du «Bouclier bleu», nos colonnes historiques menacées?
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Le symbole du «Bouclier bleu», érigé en gage de protection internationale des sites patrimoniaux, a été délibérément retiré de la citadelle historique de Baalbeck sur ordre du ministre de la Culture, Mohammad Mortada.
Le ministre sortant de la Culture, Mohammad Mortada, a ordonné dans la nuit de mercredi à jeudi, le retrait d'un "Bouclier bleu", déposé sur les colonnes de Baalbeck, pour les protéger en cas de guerre israélienne contre le Liban. L'acte du ministre de la Culture, connu pour ses affiliations avec le Hezbollah, marque surtout la primauté de son appartenance partisane au détriment de sa fonction officielle.
Le «Bouclier bleu» est le signe distinctif établi par la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. Il signifie que le site est protégé et ne devrait pas être ciblé lors des hostilités. En temps de guerre, ce signe est censé être respecté par toutes les parties conformément au droit international.
En suivant la procédure standard, un fonctionnaire consciencieux a placé la plaque «Bouclier bleu» sur la citadelle de Baalbeck, remplissant ainsi les obligations libanaises envers les conventions internationales. Toutefois, cette initiative a été interprétée par le ministre Mortada comme un geste naïf, voire inutile, en contradiction avec la réalité de la capacité de résistance et de protection offerte par les forces libanaises elles-mêmes. "La réalité du terrain et les exemples historiques ont montré que ces symboles et accords ne sont pas toujours respectés", a souligné le ministre en se référant aux "tragédies récentes à Gaza".

Le ministre sortant de la Culture a affirmé que "c’est l’armée libanaise et la puissance de la Résistance (du Hezbollah) qui forment le véritable bouclier protecteur du pays", oubliant que son devoir premier est de tout faire pour protéger les sites archéologiques ou présentant un intérêt historique.
La décision de retirer le «Bouclier bleu» de la citadelle de Baalbeck porte en elle une ironie poignante, car, en négligeant les symboles de la loi internationale, elle expose potentiellement les colonnes imposantes et antiques de Baalbeck à des dangers accrus. Ces structures, témoins silencieux de l’histoire et de la culture libanaise, deviennent ainsi encore plus vulnérables dans le théâtre complexe des conflits du Moyen-Orient.
Cet événement, non seulement interpelle sur le statut des symboles de la protection culturelle en temps de guerre, mais il questionne également l’efficacité des institutions internationales face à des dynamiques de pouvoir locales, guidées par des idéologies purement claniques.
La citadelle de Baalbeck, patrimoine mondial de l’humanité, reste ainsi au cœur d’un débat qui dépasse largement ses murs millénaires.
 
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