Kanaan: Le projet de budget est centré sur des taxes irréalisables
©Credit photo : Ali Fawaz
Le président de la Commission parlementaire des finances et du budget, Ibrahim Kanaan, a insisté sur le fait que «le projet de budget 2024 n’a pas de vision économique et sociale ni d’objectifs économiques», soulignant «l’importance que le patronat, les travailleurs et le Parlement resserrent leurs rangs pour opérer un changement de cap au niveau du projet de loi de finances».

M.Kanaan a tenu ces propos lors d’une rencontre débat organisée mardi par le Conseil économique et social (CES), dans ses locaux, en présence de nombreux députés et des représentants des organismes économiques.

Il a souligné «qu’un État ne peut pas ne pas avoir de sources de revenus, mais vu la situation économique, des réformes commençant par une application des lois en vigueur sont primordiales». Dans ce contexte, il a déploré le fait que «les lois existantes ne sont appliquées au Liban qu’à 80%»


«Pour être honnête, nous sommes confrontés à un grave problème, à savoir que le budget est centré sur l'application de taxes et d’impôts qui, de plus, ne sont pas réalisables. La Constitution n’a pas été respectée, en particulier les dispositions de l’article 82, qui consiste en l’intégration d’une loi spéciale pour la création ou la modification de postes fiscaux dans le cadre d’une vision économique globale», a-t-il relevé.

Ibrahim Kanaan a cité quelques exemples, notamment l’augmentation des frais d’enregistrement d’une entreprise, passés de deux mille livres à trois cents millions de livres, c’est-à-dire de 1,5 dollar à 3.000 dollars, en s’interrogeant d’ailleurs sur la capacité du Liban à faire la concurrence aux pays de la région dans un tel environnement fiscal. Il a également évoqué des articles du projet de budget 2024 dans lesquels certaines amendes ont été multipliées par 40 et les impôts sur les différentes tranches de salaires doublés. «Ce sont toutes des mesures qui ne sont pas adaptées à notre situation actuelle», a-t-il commenté, ajoutant que «ce qu’il faut, ce n’est pas suspendre les revenus de l’État, car personne ne veut que l’État s’effondre. Mais sa pérennité est fondée sur une vision économique saine et visionnaire qui se traduit dans le budget ».

Il a enfin insisté sur les efforts déployés par la Commission parlementaire des finances et du budget et d’autres députés pour contrer toute tentative du gouvernement de publier le projet de budget 2024 par décret, d’autant que le cercle de l’opposition à un tel projet de loi de finances s’agrandit.
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